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L’avenir du cacao au coeur de la première conférence mondiale à Abidjan

20 novembre 2012

L’avenir du cacao au coeur de la première conférence mondiale à Abidjan

Jean-Marc Anga président de l’Organisation internationale du cacao (ICCO), le 20 novembre 2012 à Abidjan ©AFP

ABIDJAN (AFP) – (AFP)

Les
principaux acteurs de la filière cacao se sont
retrouvés mardi à Abidjan pour la première
conférence mondiale dédiée à « l’or
brun », afin de coordonner les initiatives face à la
croissance de la demande et aux périls qui planent sur
les plantations.

« Le défi auquel est confrontée une
économie cacaoyère durable est celui de la
consommation, qui appelle une transformation durable,
elle-même fondée sur une production durable du
cacao », a déclaré le président ivoirien
Alassane Ouattara à l’ouverture.

Selon lui, la conférence doit « trouver des pistes de
solutions » pour répondre à la demande sans
cesse croissante des « pays émergents, notamment la Chine ».

Plus de
1.200 participants, dont de nombreux industriels
(négociants, chocolatiers) mais aussi des
représentants des producteurs et des experts, se
réunissent jusqu’à vendredi pour cette grand-messe
organisée par l’Organisation internationale du cacao
(ICCO) et la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial.

Selon l’ICCO, dont le siège est à Londres, le gotha
de la filière doit s’entendre sur un « agenda
mondial » et un plan d’action.

Les industriels s’inquiètent d’un possible déficit
de l’offre par rapport à la demande dans les
années à venir, ce qui pourrait faire bondir les
cours, alors que l’appétit pour le chocolat reste fort
en Europe et en Amérique du Nord – les deux plus grands
débouchés – et ne cesse de s’aiguiser dans les
pays émergents, Brésil, Inde et Chine en tête.

Cette « rencontre historique » est « devenue
impérative car de lourdes menaces pèsent sur la
durabilité du secteur mondial du cacao », a
affirmé le directeur exécutif de l’ICCO, Jean-Marc Anga.

« Si nous ne prenons pas les mesures qui s’imposent, dans
quelques années le chocolat risque d’être un
produit de luxe et nous entamerons un déclin du secteur
cacaoyer qui pourrait durer sur plusieurs
générations », a-t-il alerté.

Hévéa et palmier à huile séduisent

L’amélioration de la qualité et de la
productivité, le vieillissement des vergers et la
concurrence d’autres cultures comme l’hévéa et le
palmier à huile, qui attirent de nombreux cultivateurs
de cacao vivant dans la pauvreté, sont aussi de grands
défis pour la filière.

La Côte d’Ivoire, qui a
restauré cette année un système de prix
garanti pour tenter de protéger ses producteurs,
représente à elle seule 35,6% de la production
mondiale de cacao avec 1,41 million de tonnes, sur les 3,962
millions de tonnes attendues pour la récolte 2011-2012,
devant le Ghana (21,7%) et l’Indonésie (12,1%).

 L’Afrique représente 70,3% de la production
mondiale, devant l’Amérique latine (15,4%) et
l’Asie-Océanie (14,3%).

 Notamment affectée par un fort harmattan (vent
très sec venant du Sahara) – qui a eu un fort impact
sur les plantations ivoiriennes en début d’année
 -, la production mondiale devrait selon l’ICCO avoir
reculé de 8,1% par rapport à la récolte
record enregistrée en 2010-2011.

Du coup, les
prix ont grimpé de 40% à Londres et New York, les
deux places financières sur lesquelles le cacao est
négocié, entre fin décembre 2011 et
début septembre 2012, avant de perdre de leur élan
ces deux derniers mois.

Pour la Côte d’Ivoire, qui attend un nouveau
gouvernement cette semaine après la dissolution du
précédent cabinet en raison de dissensions dans la
coalition au pouvoir, les grands événements comme
la conférence sur le cacao marquent son retour sur la
scène internationale.

Le pays a traversé une décennie de tourmente ayant
abouti à la crise postélectorale de décembre
2010-avril 2011, qui a fait environ 3.000 morts.



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