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Le budget de 2017 rejeté, mais pour les mauvaises raisons 

La loi de finances 2017, a été rejeté par l’assemblée nationale. Dans une énième bizarrerie, dont seule la classe politique comorienne peut en offrir, c’est l’opposition qui a voté pour, et ce sont des députés des partis au pouvoir JUWA et CRC, qui ont voté contre. 
Des parlementaires refusant d’adopter un budget, rien d’anormal à cela. Ce sont les motifs officieux qui se cachent derrière ce rejet qui sont inquiétants. Le palais de Hamramba, est secoué par des querelles byzantines, des chamailleries et autres fourberies en tous genres.
Au lieu de mettre leur énergie, dans la recherche de solutions pour améliorer les conditions de vie du peuple, certains mawakala se battent pour des titres honorifiques, tels que « vice-président de l’assemblée  » pour flatter leur ego surdimensionné.
D’autres, plus perfides, complotent en sourdine. Ils veulent à tout prix une dissolution du parlement. Ils voulaient le pouvoir, ils l’ont eu, ils ne savent pas quoi en faire, alors ils cherchent à créer un écran de fumée, une instabilité, pour masquer leur incompétence et leur impuissance.
Pourtant la loi de finances 2017, aurait pu faire l’objet d’un débat enrichissant et d’une belle passe d’armes, autour de notre fiscalité, et sur les moyens de financer notre développement. 
En effet, l’ambitieux nouveau ministre des Finances Chaihane a présenté un budget révolutionnaire. Malgré ses bonnes intentions, son projet de loi ne répond pas, à ce que les économistes appellent, le principe de sincérité budgétaire.
Il faut une prévision raisonnable des ressources disponibles. Or le ministre nous explique que les recettes internes du pays passeront de 45 à 80 milliards, et les recettes globales atteindront les 125 milliards, mais il se garde bien de nous dire, comment cette performance se produira. 
Les gouverneurs des îles autonomes ont également exprimé leurs craintes dans une lettre ouverte, car leurs quotes-parts se réduisent comme peau de chagrin.

Durant la campagne nous n’avions eu de cesse de mettre en garde la classe politique sur la vacuité programmatique. Aujourd’hui, cette absence de projet bien ficelé, fait perdre un temps précieux aux nouveaux dirigeants. Ce n’est qu’une fois arrivée au pouvoir qu’ils veulent réfléchir au programme adéquat à appliquer. Mettre la charrue avant les bœufs semble être une spécialité bien de chez nous.

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