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Le collectif des mères atterrées dénonce le mépris des sociétés d’Etat

«Nous aurions aimé vous entendre dire aujourd’hui que vous n’acceptez jamais que vos citoyens soient méprisés et ignorés par des sociétés d’Etat telles que la Mamwe et Comores Télécom», interpelle le collectif  des mères de familles dans une lettre adressé au président de la république.

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Un collectif de femmes, composé essentiellement de mères de familles, interpelle le président de la république sur «la réalité» de la situation socio-économique  qui  prévaut dans le pays. Dans une lettre adressée ce samedi 20 juin au président Ikililou Dhoinine,  plus de 200 mères de familles se disent atterrées. «Nous aurions aimé vous entendre dire aujourd’hui que vous n’acceptez jamais que vos citoyens soient méprisés et ignorés par des sociétés d’Etat telles que la Mamwe et Comores Télécom», lit-on dans cette lettre.
Le président est saisi par  le collectif sur la question  de la facturation systématique des toutes les communications vocales via internet (VoIP) dans tous les réseaux de l’opérateur public des télécommunications. «Vous devez sans délai influer pour faire annuler la décision illégale de Comores Télécom sur les applications Voip comme préalable à toute consultation Etat-Comores Télécom-secteur privé-consommateur sur les tarifs et prestations de la société d’Etat», demandent les mères au président de la République.

Elles disent ne pas comprendre qu’à l’heure où le monde entier, sans exception, fonctionne et progresse avec le haut débit, on «veuille nous réduire à poster des lettres pour le cousin qui vit à l’extérieur, tout simplement perce que les nouvelles technologies sont rendues inaccessibles». C’est la énième interpellation lancée, de part et d’autre, pour dénoncer le programme de Comores Télécom pour surfacturer les communications sur internet utilisant la technologie Voip sur les réseaux 3G, Evdo (clé Mpessi), Lsi, Adsl et le Wifi.

Il y a quelques semaines, de nombreux usagers ont manifesté leur ras-le-bol devant le siège de Comores Télécom. Ceci après les diverses interpellation des organisations de défense des droits des consommateurs, et des membres de la commission de la production de l’assemblée nationale.  « L’usage de l’internet dans notre pays n’est pas pour les riches, les communications par Voip ne sont pas non plus un luxe. les cybers servent beaucoup à la grand-mère du village heureuse de pouvoir converser avec son fils parti chercher le confort ailleurs, rire avec ses petits enfants qu’elle n’aura pas l’occasion de voir avant longtemps et s’entretenir avec sa belle fille sur les besoins matériels et financiers, le strict minimum pour sa survie», déplorent les mères dans la lettre.

Mais ce n’est pas tout. Le collectif n’a pas manqué  de  tirer l’attention au chef de l’Etat sur l’augmentation du coût de la vie et la régression du pouvoir d’achat  du Comorien.  « Nous saisissons cette occasion pour vous signaler que depuis bientôt deux ans, il est impossible de nourrir correctement une famille car les prix des produits de première nécessité ont subi une inflation record.» Parmi les exemples avancés par le collectif des mères atterrées, «le poisson est passé de 1000 francs le kilo en saison d’abondance à 2000 francs et voir 3500 francs régulièrement. La viande la moins chère est à 2000 francs le kilo, les ailes de poulet sont certes à 1000 francs mais un produit à risque tellement son état sur les étalages fait horreur.

[…] A cela s’ajoute des coupures quotidiennes d’électricités qui constituent le principal frein au développement. » Elles signalent par ailleurs le fait, non moins inquiétant, que les produits locaux sont devenus des denrées de luxe. « C’est le cri des mères face à une situation de désespoir. […]  Aujourd’hui, nous nous sommes  directement adressées au président de la république, c’est une première surtout dans cette affaire de facturation des communications VoIP par Comores Télécom. jusqu’à maintenant nous n’avons pas eu de réponse. Nous espérons que nos doléances sont en train d’être examinées», a soutenu Nasrat Mohamed Issa, vice-présidente de la Fédération comorienne des consommateurs et  l’une des signataires  de la pétition.

Kamardine Soulé/ Alwatwan

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