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« Le coronavirus en Afrique de l’Est, vers un cimetière à ciel ouvert». La tribune du Dr Roukiya Mohamed Osman

Spécialiste des questions de sécurité et de paix dans la Corne de l’Afrique, le Dr Roukiya Mohamed Osman est l’auteur de nombreuses notes d’analyse pour le groupe de réflexion Thinking Africa.

L’Afrique de l’Est est une région marquée par des années de guerre civile, de sécheresses successives d’une grande ampleur qui ont entraîné la pire crise alimentaire mondiale. Les images des enfants somaliens et éthiopiens mourants de famine sont tristement connues dans le monde. En 2011, la famine a tué 260 000 personnes dont plus de la moitié était des enfants de moins de 5 ans, souligne l’Onu.

Ces pays sont dans une situation alarmante et dépendent très fortement de l’aide humanitaire. En 2017, 3,1 millions de Somaliens étaient dans une insécurité alimentaire, le taux de malnutrition aiguë sévère dépasse 50 %. Une situation qui a déplacé 859 000 personnes entre novembre 2016 et août 2017, selon USAID.

L’instabilité politique, l’anarchie, le terrorisme, les conflits armés et communautaires en particulier en Éthiopie, en Somalie et en Érythrée ont entraîné d’importants déplacements de population à l’intérieur et à l’extérieur du pays. La région affiche également l’un des taux de mortalité maternelle et infantile les plus élevés de la planète.

Cette région est l’épicentre de tous les malheurs. Des millions de personnes ont déjà trouvé la mort faute de nourriture, d’eau potable, des problèmes d’assainissement et de santé. Au regard de la situation déjà alarmante de ces pays, le coronavirus pourra se propager à une très grande vitesse et faire des ravages dans les populations. Toutes les conditions sont réunies pour que l’Afrique de l’Est devienne un cimetière à ciel ouvert. Si les spécialistes avancent un taux de mortalité de 10 % en Afrique, malheureusement ce chiffre pourrait être plausible rien que dans cette région.

Flambée de l’épidémie. Le 13 mars, l’Éthiopie et le Kenya ont confirmé leur premier cas du Covid-19 dans leur pays, un japonais et une étudiante kenyane. Dix jours plus tard, Nairobi et Addis Abeba comptent respectivement 31 personnes et 12 infectées. Les autorités somaliennes et somalilandaises ont eux aussi rapidement confirmé leurs premiers cas sur leur sol. Au sommet de l’Etat djiboutien, les autorités ont affiché dans un premier temps un manque de concertation et de sérieux face à une épidémie mondiale. Entre d’un côté le ministre des affaires étrangère Mahamoud Ali Yousouf qui a twitté « un ressortissant espagnol arrivé le 14 mars à Djibouti a été testé positif au Covid-19 » avant d’ajouter qu’avec ce cas « Djibouti est sorti de la phase 0 et passe à l’étape 1 ».

De son côté, le ministre de la santé, Mohamed Warsama Dirieh [cliquer sur le lien pour lire l’intégralité de l’article👉https://www.lopinion.fr/edition/international/coronavirus-en-afrique-l-est-vers-cimetiere-a-ciel-ouvert-tribune-dr-215209 ]

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