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Le décès de la petite Zoubeda vous accuse 

La nouvelle  du décès de Zoubeidat est tombée sur nos têtes comme un coup de massue, fracassant tous les espoirs et l’élan de solidarité qui avait fait jour à travers le pays.
Un ange est parti et nous a laissé avec notre chagrin, nos questions et notre colère.
Mais nos pensées vont en premier aux jeunes parents de Zoubeidat, ses grands parents et à toute sa famille à qui nous transmettons nos condoléances attristées et éplorées.
Nous n’avons pas voulu intervenir avant, afin que notre action ne soit pas interprétée comme une exploitation politique de la situation tragique d’une enfant.
Mais maintenant que Zoubeidat n’est plus, on est en droit de se poser des questions :
Certes, personne ne meurt avant son heure, mais chaque mort a une cause et Dieu a donné à l’homme les moyens et l’intelligence de vaincre cette mort et de retarder ainsi cette échéance.
C’est pour cela que nous ne pourrons pas nous contenter du fatalisme et devons  nous demander pourquoi nous sommes arrivés au point qu’une petite fille très malade et ne pouvant bénéficier des soins sur place, n’ait pu être évacuée dans un autre pays pour y être soignée.
Pourquoi une petite fille portée par la solidarité de milliers et de milliers de citoyens aux Comores et à l’extérieur a trouvé portes closes à l’ambassade de France ?
Pourquoi la vie d’un petit ange a-t-elle été mise à prix ?
Pourquoi l’État comorien n’a t-il rien fait ? Est ce par indifférence, ou par incapacité et impuissance ?
Zoubeidat était devenue un symbole devant lequel beaucoup ont échoué :
D’abord Azali lui-même qui n’a rien fait vraiment pour tenter de sauver la vie de cette jeune innocente, alors que des sommes plus importantes piochées dans les caisse de l’État comorien sont gaspillées et détournées à des fins personnelles ou clientélistes.
Qui croirait que les Comores et la France n’ont pas des accords permettant de faire face à des situations d’urgence comme celle-là ?
Le symbole de Zoubeidat a également terni l’image de la France humaine et solidaire à travers son ambassadeur pour n’avoir pas su dépasser la simple expression d’une loi et d’une règle.
Mais l’échec éclabousse également nos hommes politiques dont les ex chefs d’État comme Sambi ou Ikililou qui auraient pu user de leur influence politique et sociale comme des moyens financiers accumulés pendant leur mandature.
Ainsi que des riches de notre pays qui gagneraient à se montrer plus réceptifs et ouverts aux préoccupations des citoyens.
Et puis on est en droit de se demander si cette situation aurait connu le même dénouement tragique si la petite fille, soutenue par des milliers de gens était originaire de la Grande- Comore ?
Et ce n’est pas faire preuve de sectarisme quand nous savons combien de gens de la Grande-Comore obtiennent le fameux visa pour la France ou même pour Mayotte alors que la plupart d’entre nous venant d’Anjouan sommes refoulés.
Pour les Anjouanais très en colère

Anli Yachourtu Jaffar 

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