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Le directeur du journal Alwatwan licencié

Le directeur du journal Alwatwan, Ahmed Ali Amir vient d’être limogé. Voici le message qu’il a publié sur mur Facebook.

Le président de la République Azali Assoumani a mis fin, ce matin, à mes fonctions de Directeur général et directeur de la publication du journal Al-Watwan. Un grand Merci à tous les lecteurs et lectrices du journal pour votre fidélité et votre soutien. Un grand bravo à tous les journalistes pour votre courage et votre détermination. Un grand merci à l’ensemble du personnel pour sa disponibilité.

Je quitte le navire dans une période de grandes turbulences politiques.

La presse est devenue dans notre pays le moyen de contestation de l’ordre établi le plus accessible pour l’ensemble des acteurs de la société. Je ne désespère pas de voir les décideurs politiques prendre un jour la mesure pour garantir, dans les médias publics, la liberté d’expression et la liberté de la presse.

Je suis de ceux qui sont persuadés qu’il est possible et souhaitable de mettre en place un système politique pluraliste où la circulation de l’information sera libre et où la pluralité d’opinions sera garantie.

Nous vous avons promis durant la campagne référendaire d’apporter l’éclairage nécessaire sur le projet de révision constitutionnelle. Nous avons pris l’engagement d’analyser les performances du gouvernement, de couvrir la campagne, de fournir aux partis politiques et aux organisations de la société civile un espace pour qu’ils puissent communiquer leur message à l’électorat et aux citoyens, et de suivre de près le processus électoral lui-même dans le but d’évaluer son équité, son efficacité et son intégrité.

Nous assistons ces derniers jours à la montée d’un discours fondé sur des préjugés négatifs et injustes des communautés insulaires en raison de leur attachement à l’autonomie et à la présidence tournante. Il est temps de rectifier le tir avant que le venin de ce discours de stigmatisation ne produise ses effets sur l’imaginaire populaire.

Je prends à partir d’aujourd’hui, congé d’un mois, après deux ans et demi de travail sans un seul jour de repos.

Je tiens tout particulièrement à remercier Mohamed Rafsandjani et Said Soilihi Biheri pour leurs brillantes chroniques hebdomadaire et bimensuelle. Ces deux plumes ont permis au journal de prendre une nouvelle dimension.

Je souhaite plein succès au nouveau Directeur général Maoulida Mbaé (actuel rédacteur en chef de Radio Ngazidja).

AAA

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3 commentaires sur Le directeur du journal Alwatwan licencié

  1. BRAVO AAA , Votre départ démontre votre loyauté et renforce votre intégrité . Si vous étiez restez dans cette chaine de l’ Etat et fermez votre bouche pour ne pas dénoncer ce dérive , cet injustice , cette mascarade , ce referendum anti-constitutionnelle , vous auriez participé voire seriez complice de l’ instauration future de la dictature, de la privation de la liberté individuelle du peuple Comorien et de la tyrannie qui sera réservée à la population Comorienne dans les jours à venir .  » QUI NE DIT RIEN CONSENT » .
    Il valait mieux préservé votre honneur que de chercher à préserver un poste , un salaire alors qu’ on fond ton peuple va subir la souffrance, des humiliations de genres .
    Votre démission ne fait que donner raison Mayotte et les Mahorais .

  2. Ne connaissant pas son successeur, je m’abstiendrai d’émettre la moindre opinion sur la personne.
    Toujours est-il que la départ de AAA, une des meilleures plumes des Comores, constitue une grande perte pour le journal.
    Je présume que c’est sa liberté de ton qui dérangeait le Tyran. Puisque ce dernier n’a pas hésité dans une allocution à Anjouan datant de quelques semaines, à l’encontre de toute convenance, de s’en prendre au journal Al’Watwan. Dans sa vision étriquée de la liberté d’expression, les journalistes de cette institution devraient se soumettre aux desiderata et aux diktats du Tyran sous prétexte que le journal est financé par l’Etat. Il semble oublier que l’Etat c’est nous, le peuple. C’est notre argent, celui du contribuable, qui paie les salaires mirobolants de ces dirigeants qui nous nuisent et nous méprisent.
    AAA sort par la grande porte. Cette révocation l’honore. Car, comme a titré son excellent article Abdourahamane Cheikh Ali : « l’honneur appartient à ceux qui ne renoncent pas à dire la Vérité. »

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