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Le Dr Djaza, président de la Commission électorale, a été « assassiné »

« Pourquoi le fils Azali a-t-il pris le sac et les téléphones de Djaza ? Pourquoi lui et pas sa famille par exemple ? Qu’y avait-il dans ce sac qui intéresse tant le régime ? A noter qu’entre ce sac et Djaza, c’était une grande histoire d’amour. Si bien qu’il ne laissait personne le porter et il veillait toujours à le placer derrière lui sur son fauteuil, de façon à toujours le sentir. Toujours. Y avait-il dans ce sac des documents compromettants pour Azali Assoumani. Dans ses téléphones, y avait -t-il des messages préjudiciables au chef de l’Etat » ?

Le président de la Commission électorale, le Dr Djaza a été découvert, par son chauffeur, en début de matinée gisant dans son cabinet le 02 mai dernier. La thèse soutenue par le pouvoir est qu’il est mort suite à une crise cardiaque. Mais en réalité, la cause avancée du décès du très controversé président de la Ceni laisse perplexe pour plusieurs raisons.

 Première interrogation. Quelques jours après la mort du Dr Djaza, l’on apprend que Djaza est mort le 1er mai. Le corps a été découvert le 02. Ce qui est bizarre. Djaza est surveillé par des militaires. Ceux-ci étaient postés en face de son logement. Comment cela se fait-il qu’ils n’aient pas donné l’alerte, ne voyant pas la personnalité dont ils avaient la protection, revenir à la maison ? Il s’agit là de la première interrogation.

 Deuxième interrogation. Si Djaza est mort des suites d’une crise cardiaque, pourquoi son cabinet était-il quadrillé par des gendarmes et son accès interdit aux Mohéliens qui voulaient voir l’un des leurs ? Sur place, celui qui était à la tête des opérations n’est autre que le fils du président Azali Assoumani, Loukman, capitaine de son état. Il y avait aussi le chef de la Sécurité civile Tackfin, le procureur de la République Mohamed Abdou, deux médecins, l’ancien procureur général Sako, le directeur de cabinet du di ministre Souef, Abdallah Mirghane, le ministre de l’intérieur Mohamed Daoudou et le secrétaire général de la Ceni, Said Mze Dafine en plus du chauffeur de Djaza.

 Troisième interrogation. Djaza est mort d’une crise cardiaque, disent-ils mais le pouvoir était pressé de l’enterrer comme s’il avait quelque chose à cacher, un méfait inavouable qu’il se devait impérativement de soustraire au public ? Alors la dernière toilette de Djaza a été effectuée dans son cabinet comme un vulgaire malfrat, lavé et habillé pour l’éternité par des militaires. La dernière prière aussi, son corps posé sur le sol comme un sac de patates. Ce qui était recherché ici, c’était la discrétion et le silence.

 Quatrième interrogation. D’ailleurs, le chauffeur qui a découvert le corps, s’est confié à quelqu’un. Il a parlé du bras tordu de Djaza, convaincu que la mort de son chef n’était pas naturelle. Le pouvoir doutant du mutisme de celui qui a découvert le corps, l’a convoqué à la gendarmerie, le 03 mai. Evidemment, le chauffeur a eu le privilège d’un tête à tête avec Loukman…

 Cinquième interrogation. L’ancien procureur Sako, lors de son intervention le 02 mai a ajouté à la confusion générale. Il a dit être convaincu que Djaza était mort d’une crise cardiaque. Il a ajouté qu’il n’était pas entré sur la « scène du crime » mais que celle-ci ne comportait pas de sang. Pourquoi parle-t-il de scène du crime ? Comment pouvait-il affirmer que Djaza ne portait pas de traces de violences s’il n’a pas vu le corps ? Et pourquoi a-t-il déclaré qu’il fallait attendre la version officielle ? Une version officielle implique souvent une autre version, parfois inavouable.

 Sixième interrogation. La famille du controversé personnage est, elle aussi convaincue qu’il a été assassiné. Mais ira-t-elle jusqu’au bout ?

 Septième interrogation. Pourquoi le secrétaire général de la Ceni, Said Mze Dafine s’est-il confié à quelqu’un lui faisant part de son intime conviction quant à l’assassinat de Djaza, ne fait-il pas le bruit nécessaire pour que l’on démêle le vrai du faux dans cette histoire ? Se positionne-t-il pour être à la tête de la Commission et pour rempiler pour le prochain bureau ? A-t-on acheté son silence ? L’on sait l’homme porté sur les billets de banque…

 Huitième interrogation. Il n’y a aucun doute que l’assassinat de Djaza est l’œuvre du régime. Si cela avait été l’œuvre de l’opposition, le mode opératoire connu jusqu’ici est l’accusation, très rapide des opposants. Mais ici, il fallait cacher des méfaits, cacher un crime ?

 Neuvième interrogation : Pourquoi Djaza a-t-il été assassiné par le pouvoir ? Il est vrai que celui-ci en savait probablement trop sur les fausses élections qui ont eu lieu ces deux dernières années en Union des Comores. Il savait aussi le pourcentage exact obtenu par Azali et ses affidés gouverneurs. A-t-il menacé de tout révéler ? Avait-il quelque chose de plus grave qui a nécessité sa mise à mort ? De plus grave qu’un vol électoral et l’illégitimité du pouvoir ? Quelque chose à voir avec des morts ? Un crime de sang pour en cacher un autre ? Si oui, qui sera le suivant ?

 Dixième interrogation. Pourquoi le fils d’Azali a-t-il pris le sac et les téléphones de Djaza ? Pourquoi lui et pas sa famille par exemple ? Qu’y avait-il dans ce sac qui intéresse tant le régime ? A noter qu’entre ce sac et Djaza, c’était une grande histoire d’amour. Si bien qu’il ne laissait personne le porter et il veillait toujours à le placer derrière lui sur son fauteuil, de façon à toujours le sentir. Toujours. Y avait-il dans ce sac des documents compromettants pour Azali Assoumani. Dans ses téléphones, y avait -t-il des messages préjudiciables au chef de l’Etat ?

 

 

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2 commentaires sur Le Dr Djaza, président de la Commission électorale, a été « assassiné »

  1. Eh oui eh oui. Qui sera le prochain dans liste ? Ce qui sur en tout cas pour moi, Djaza a été liquidé. Mais un jour, un jour ! nous saurons les vérités

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