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LE DROIT DES ENFANTS AUX COMORES

enfantsFaisant partie des pays adhérant à la Convention Internationale des Droits des Enfants, Les Comores devrait logiquement observer une certaine rigueur en ce qui concerne les droits des enfants. On n’ira pas jusqu’à affirmer l’absence totale de ces droits, mais on peut parfaitement soutenir que la plupart d’entre eux, sont bafoués. Malgré les cris des organismes internationaux, des ONG mais aussi des artistes, les enfants continuent de subir de mauvais traitements et de multiples exploitations. Notre pays est un des pays où la situation de l’indice de concrétisation des droits de l’enfant est la plus grave avec une note de 4,84/10.

Plusieurs problèmes sont répertoriés et ce sont ces derniers qui freinent inexorablement l’amélioration de la situation.

Dans le domaine de l’éducation, des progrès notables sont constatés mais le défi reste de taille. Entre la pauvreté qui fait que plusieurs familles ne sont pas en mesure de payer à leurs enfants une éducation de qualité, la tradition qui disparaît tout de même et qui voulait que l’on fasse d’abord  l’école coranique avant l’école traditionnelle  (on peut bien faire les deux en même temps) et le fait que les filles restaient majoritairement à la maison pour apprendre à être des bonnes épouses et ainsi attendre le grand mariage. L’Etat a solutionné d’une manière significative le problème de l’éducation. Pour ce dernier argument, il faut juste regarder les données de l’Unicef qui font état d’une scolarisation des garçons qui est de l’ordre de 86% et de 85% pour les filles actuellement. Par contre, c’est dans l’enseignement secondaire que la différence entre garçons et filles est la plus conséquente.

L’exploitation des enfants est reconnue unanimement comme étant une pratique inhumaine. Pourtant aux Comores, ce domaine connaît une croissance horrifiante. Depuis pas mal de temps, des familles, souvent de très loin, placent leurs enfants chez des familles aisées soi-disant pour qu’ils aient une bonne éducation. Mais ce que ces familles ignorent, c’est que leurs enfants travaillent comme des adultes et la majeure partie n’est même pas scolarisée et de ce fait, ils n’obtiennent pas ce qu’ils sont venus chercher. Les familles d’accueil maltraitent ces enfants et ces derniers n’ont droit pratiquement à rien. Pourtant, à n’en pas douter, elles n’aimeraient surement pas que leurs propres enfants subissent les mêmes sévices.

Ces derniers temps, on assiste à une hausse des maltraitances et des agressions sexuelles sur des mineurs. Selon une enquête de l’Unicef, à Mohéli, sur 140 filles sondées, âgées de 14 à 16 ans, plus de la moitié affirment être victimes d’agressions sexuelles et 6% des victimes de moins de 13 ans ont été violées. En Grande Comore, ces pratiques sont légions surtout dans les écoles coraniques. Mais c’est à Anjouan qu’un dénommé Nakib Youssouf défraie la chronique en étant le violeur de ses propres enfants.

Le domaine de la santé fait partie des rares domaines en progression.  Mais cette progression reste tout de même fragile tant le manque de médecins et d’établissements de santé dignes est criant. Le manque d’eau potable occasionne chez ces enfants des maladies telles que la diarrhée. Selon  l’Unicef, 42% des enfants âgés de 5ans et moins souffrent de malnutrition chronique, 25% de ses enfants souffrent d’une insuffisance pondérale et plus d’un enfant sur cinq souffre de malnutrition sévère. Le taux de mortalité des moins de 5 ans est des plus élevé puisqu’il culminait à 86% en 2010. Le taux de mortalité infantile est de 63% et celui de la mortalité néonatale est de 32%. Tout cela est du à un régime alimentaire très pauvre.

On peut aussi parler de la non protection ou de l’insuffisance dans ce domaine en prenant par exemple le fait de placer un enfant dans une famille sans aucune procédure. Mais aussi des femmes qui partent à bord des kwassa kwassa vers Mayotte en amenant leurs enfants sans aucune garantie.

Les enfants comoriens souffrent de la comparaison avec les autres pays mais tant que la stabilité politique et la paix seront au rendez vous, l’espoir continuera de demeurer.

N’oublions pas que selon le proverbe Comorien, « L’enfant est la richesse du pauvre ». Avec un accroissement démographique annuel de 2.6, ce proverbe ne peut pas être aussi clair.

Med Youssouf /Journaliste Comores infos

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