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Le Golan, un plateau stratégique

Des soldats israéliens, le 4 novembre 2012, sur les hauteurs du plateau du Golan, près de la frontière israélo-syrienne.

A qui appartient le plateau du Golan ?

Le plateau syrien du Golan (1 154 km carrés) a été conquis en 1967 au cours de la guerre qui avait opposé l’Etat juif à l’Egypte, la Jordanie et la Syrie (guerre dite des  » Six Jours  » en Israël). Il a été l’objet de violents combats six ans plus tard lors de la guerre de 1973 (guerre de Kippour en Israël) qui n’ont pratiquement pas fait bouger les lignes. La zone occupée par Israël et la Syrie sont séparées par une zone démilitarisée surveillée par les Nations unies depuis 1974. Le Golan a été annexé unilatéralement par les vainqueurs en 1981. Cette annexion n’a jamais été reconnue au niveau international et a même été condamnée par une résolution des Nations unies en décembre de la même année.

Comment Israël justifie-t-il l’occupation du plateau ?

Dépourvu de toute signification particulière dans la religion juive contrairement à la Cisjordanie palestinienne, le plateau qui surplombe le lac de Tibériade et l’est de la Galilée, a longtemps présenté un intérêt militaire qui justifiait son contrôle pour l’armée israélienne. Israël dispose d’ailleurs d’une station d’écoute au sommet du Mont Hermon (2 800 mètres) à l’extrême nord de la zone conquise qui se trouve à une soixantaine de kilomètres seulement de la capitale syrienne, Damas. Cet argument militaire a perdu de sa force avec le perfectionnement des moyens militaires israéliens. Mais le Golan est aussi un château d’eau stratégique d’où proviennent une partie des affluents du Jourdain et de Tibériade, le principal réservoir d’eau douce israélien. C’est d’ailleurs un différend israélo-syrien sur la gestion de ces cours d’eau qui avait été à l’origine de la guerre de 1967.

Comment se concrétise la présence israélienne ?

Environ 20 000 Israéliens résident dans 33 colonies principalement agricoles (vins, pommes) créées sur le plateau après la conquête de 1967. Ils cohabitent avec les descendants de la petite dizaine de milliers de Druzes syriens autorisés à rester sur place, à la différence des autres communautés, après la conquête de 1967. Ces Druzes disposent encore aujourd’hui de la nationalité syrienne.

Israël veut-il vraiment conserver le Golan ?

Quinze ans après l’annexion officielle du Golan, des négociations israélo-syriennes débutaient aux Etats-Unis dans le contexte de la double reconnaissance israélo-palestinienne de 1993 et du traité de paix israélo-jordanien de 1994. Ces discussions ont définitivement achoppé en avril 2000 sur une partie du tracé d’une éventuelle frontière entre les deux pays : la Syrie revendiquait un accès à une partie de la rive orientale du lac de Tibériade, ce que refusait Israël. En revanche, Israël ne s’était pas opposé par principe à la rétrocession du reste du plateau à condition d’y disposer de stations d’alerte et d’accords clairs sur l’usage de l’eau. Des contacts indirects ont repris brièvement sur ces mêmes bases sous l’égide de la Turquie en 2008.

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