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Le gouvernement Azali II* est attendu juste après la 45e fête de l’indépendance le 6 juillet

Ainsi veut la tradition politique. Le chef de l’État nomme un nouveau gouvernement après un an d’exercice depuis son investiture. Réélu pour un nouveau mandat de 5 ans en 2019, Azali Assoumani aura passé 13 mois avec ses ministres. L’heure de faire peau neuve a sonné. Mais qui rentre, qui sort, et qui mute ? Jusqu’à l’heure ou nous bouclons ces lignes, rien n’est encore ficelé mais il n’en demeure pas moins que les tractations et surtout les coups bas pleuvent de plus belle. Le parti au pouvoir, la CRC, réputé gourmand, ferait des pieds et des mains pour imposer l’ancien vice-président de l’Assemblée Maoulana Charif à l’Économie en lieu et place du charismatique Houmed Msaidie, porte-parole du gouvernement.

Le leader du parti Radhi qui aurait donné son accord de principe à renfiler la veste du parti CRC au détriment de son Radhi, ou du multipartisme pour être clair, ne sera pas pour autant jeté dans les couloirs. La CRC étant consciente, bon gré mal gré, de la valeur que le chef de l’État accorde à son « bienfaiteur », suggèrerait qu’il pose ses valises à Beit-Salam pour rejoindre la pléthore de conseillers du président. Une manœuvre dont l’aboutissement est improbable, tant M. Msaidie, un interlocuteur privilégié sur la scène international, a et devrait continuer à jouer un rôle prépondérant notamment dans l’importantissime dossier de la Conférence de Paris, le grand panier dans lequel Azali a mis ses œufs pour booster l’économie et atteindre ses objectifs du fameux PCE (Plan Comores émergentes).

C’est un mouvement qui pourrait être opéré au sein de l’équipe sortante. Mais pas que. Le ministre des finances Said Ali Chayhane, un des hommes liges du raïs et de la CRC, est pressenti au cabinet d’Azali. Par conséquent et selon la tradition, il sera en charge du portefeuille de la Défense nationale, tandis que l’actuel patron, l’homme qui ne sait pas tenir sa langue, Belou, pourrait remplacer Bianrifi Tarmidhi à la tête de la Production, au sein de laquelle il a passé toute sa carrière professionnelle ou presque, avant de devenir DirCab. Le fauteuil de l’argentier de l’Etat pourrait échoir à Mze Abdou Chafioun. Ancien gouverneur de la Banque centrale, ce technocrate qui continue à servir loyalement le régime en matière d’économie, son domaine de prédilection.

Le conseiller diplomatique du chef de l’Etat et ancien vice-président de l’Assemblée Djaé Ahamada Chanfi pourrait quant à lui se voir à la tête de l’Education nationale en lieu et place de Moindjie Mohamed Moussa. Ce politique aguerri, réputé arriviste, est enseignant à l’université des Comores à la faculté des Lettres. Une promotion qui pourrait être compromise par la nomination de Maoulana Charif à l’Economie, les deux étant issus de la même région d’Oichili à un moment où, politique oblige, les critères de désignation ont tendance à tenir compte de l’équilibre régional.

Le bigbang de ce remaniement est attendu à l’Intérieur où tous les projecteurs sont braqués. En effet, les rumeurs les plus persistantes font état d’un très probable évincement du ministre de l’intérieur Mohamed Daoudou alias Kiki, l’audacieux faiseur du sale boulot du pouvoir comme l’on a tendance à le décrire tant il est celui qui « assume », et à lui seul, toutes les dérives permettant de maintenir debout le régime. Ce remplacement le surnommé Kiki l’attend depuis un certain temps, si bien qu’il se serait déjà préparé en conséquence. En toute logique puisque la couleur a été annoncée au grand jour pendant la campagne des législatives en décembre dernier quand le ministre de la justice le prenait à partie, lui et son parti Orange, dans les meetings des candidats soutenus par la CRC. Son remplaçant pourrait être Djaanfar Salim Allaoui dit Sarkozy. Cet ancien ministre de l’intérieur sous le séparatiste Mohamed Bacar connaît mieux l’île d’Anjouan où les enjeux de 2021 tiennent le pouvoir en haleine.

La Gazette des Comores

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