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Le journal Alwatwan ridiculise les propos du président Azali et lui donne une leçon…

Le journal Alwatwan vient de répondre au président Azali Assoumani sans le citer bien-sûr. Le samedi 26 mai, alors que le président se trouvait à Anjouan, il s’en est pris au journal d’Alwatwan et aux journalistes. Les propos du président ont été ridiculisés et au passage il a reçu un petit cours sur la liberté d’expression, des débats et de la mission du service public. Après ça le président Azali réfléchira la prochaine avant de s’en prendre au journal d’État. Lisez l’article ci-dessus signé par Ahmed Ali Amir :

Al-watwan est un espace de débat démocratique:

Le pays s’engage dans un processus de réforme constitutionnelle. Ce journal a véhiculé un débat fécond sur le bien-fondé du transfert des compétences de la Cour constitutionnelle à la Cour suprême. Il se refusera, par contre, d’enfermer le pays dans un éternel débat sur ses institutions. Les sujets sur l’économie, ses secteurs de croissance, le développement du secteur privé et l’accès au crédit mais aussi sur la santé et l’éducation, la retraite, le genre et l’environnement … vont continuer d’occuper une place de choix.

Les hommes politiques ne se rendent toujours pas compte de la portée des médias dans la formation de l’opinion publique et de sa contribution dans le débat démocratique. On ne peut pas, le 26 août 1789, proclamer dans l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, que “la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement” et croire qu’en 2018, c’est-à- dire 229 ans après, il est possible de contrôler et d’orienter l’information. Il y a des débats qui ne reviennent plus de manière récurrente, sauf dans certains pays classés dans le camp des pré- dateurs de la liberté, parce que depuis le 29 juillet 1881, une loi sur la liberté de la presse (France) supprime “tout régime préventif, abandonne le délit d’opinion et interdit la censure”.

L’édition 2018 du Classement mondial de la liberté de la presse pointe du doigt “l’accroissement des sentiments haineux à l’encontre des journalistes”. Cette hostilité (Qu’on se le dise !) n’est encouragée que par des responsables politiques “ordinaires”, à la mentalité étriquée, rompus dans l’art de plaire à tous les régimes et qui considèrent le journaliste comme en empêcheur de tourner en rond.

Le code comorien de l’information du 27 juin 1994, révisé en 2010, proclame pourtant que les communications audiovisuelle et écrite “provoquent, par l’information, le débat et l’échange des idées indispensables au bon fonctionnement des institutions démocratiques”. Si l’Etat continue d’encadrer les médias, il le fait par l’entremise d’un organe de régulation qu’il protège des pressions politiques, dans un seul but, celui de “garantir l’égalité d’accès, le pluralisme de l’information, la neutralité de la presse dans le respect de la liberté d’opinion”.

Le Conseil national de la presse et de l’audiovisuel (Cnpa), prévu dans la loi est donc chargé “de garantir l’exercice des libertés de communications audiovisuelle et écrite” et a pour mission de “veiller à la libre concurrence” et “garantir l’expression des courants de pensée et d’opinion dans le respect du principe d’égalité de traitement”, y compris dans les médias de service public.

Éthique rigoureuse

La question de la transparence se pose ici avec acuité. L’on comprend aisément que le gouvernement juge parfois de la nécessité de préparer ses décisions ou d’agir dans les relations internationales avec une discrétion absolue, mais la démocratie exige, elle aussi, la lumière et la vérité sur toute résolution qui engage le pays ou qui implique la vie de ses citoyens. Parce qu’avec l’intrusion brutale de l’Internet, la multiplication des radios communautaires, les barrières sont levées ou contournées, les forums de discussion et d’échanges se multiplient, de nouveaux espaces de débat s’ouvrent, y compris dans les places publiques, avec les risques aussi qu’une telle révolution engendre : rumeurs et contenus douteux.

Nous comprenons les critiques. Nous nous interdisons les approximations. Nous corrigeons tous les jours nos fautes. Parce que nous sommes conscients qu’une erreur commise risque de provoquer un enchaînement de faux jugements.

La défense de la liberté de la presse dans le code national, ce ne sont pas des mots alignés, des expressions empruntées, ce code fixe des règles pour permettre la confrontation des idées. Si tous les textes démocratiques universels consacrent une place importante à la liberté de la presse, c’est parce qu’il est admis que les médias peuvent constituer un moyen de contestation positive.

C’est pour cette raison que les médias sont soumis à une éthique rigoureuse, qui se résume à l’exactitude de l’information, le respect des faits et de la vie privée, la vérification et le recoupement des sources.

Le pays s’engage dans un processus de réforme constitutionnelle. Nous avons, contre vents et marées, permis dans ce journal un débat fécond sur le bienfondé du transfert des compétences de la Cour constitutionnelle à la Cour suprême. Il en sera de même quand la campagne sera ouverte et quand le texte sera soumis à l’examen de l’opinion.

Il n’y a pas que les institutions

Nous refusons par contre d’enfermer ce pays dans un éternel débat sur ses institutions, les sujets sur l’économie, ses secteurs de croissance, le développement du secteur privé et l’accès au crédit mais aussi sur la santé et l’éducation, la retraite, le genre et l’environnement … vont continuer d’occuper une place de choix. Alors permettre le débat dans ce média de service public ne relève ni d’un affront, ni de la provocation. Cette constance obéit à un principe que nous défendons chaque seconde de notre vie : la liberté de la presse. Transiger, c’est ouvrir la voie à toutes les dérives autoritaires, c’est aussi perdre à jamais notre âme de journaliste. Ramadhwani Karim !

AAA

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4 commentaires sur Le journal Alwatwan ridiculise les propos du président Azali et lui donne une leçon…

  1. MUSELER LA LIBERTÉ DE LA PRESSE EST UNE FOLIE MEURTRIÈRE.
    La monstruosité du dictateur ne cesse de s’étendre au delà du limite d’un despote. Cette dictature sanglante finira par une désintégration de son entourage. En effet, Azali assoumani Mugabe pense connaître parfaitement le peuple comorien. Toutefois, Montaigne disait un jour qu’il est plus proche des étoiles que lui-même. C’est à dire, nous connaissons bien le monde qui nous entoure que notre propre corps. Car, le squelette humain en particulier l’être humain est très complexe.
    Mais, les comoriens se demandent pourquoi le criminel Azali assoumani Mugabe souhaiterait s’éterniser Au pouvoir ?
    La maladie familiale est elle la cause principale de cette décision d’y rester ?

    Le colonel et sa femme ont besoin des soins intensifs. De surcroît, ces derniers doivent avoir des moyens colossaux pour se maintenir en bonne santé. Par conséquent, le pouvoir est le seul moyen de subvenir à leurs besoins. C’est ainsi que ce dictateur fera tout pour garder le pouvoir. Il s’agit d’une question de survie. D’autant qu’il est convaincu que ses voyages, ses soins et sa maladie ne pourront se réaliser de la même manière que lorsqu’il n’est pas président. Il faut donc s’attendre à une dictature inhumaine. Car, encore une fois sa vie dépend du pouvoir. C’est une réalité. N’oubliez pas qu’une bête comme un lion n’hésitera pas à tuer pour défendre son territoire de chasse. Sachez que cet homme est un cynique.
    D’abord, il n’hésite pas user la méthode de Machiavel pour tromper les oulémas notamment le Mufti. Vous devriez savoir que cet homme n’est pas religieux. Car, le machiavélisme et la religion sont incompatibles. D’ailleurs, Azali le sait pertinemment. Mais, le pire viendra dans un peu de temps.
    Surtout les religieux qui lui laissent diriger les prières dans une mosquée pourraient être probablement les braises de l’enfer. Il n’est pas normal qu’un pays est pris en otage par une famille entière. (Le père, la mère, la fille, le fils, la nièce, les neveux) ainsi que les villageois.

    Bref, dans un pays de 700 000 Habitants aucune personne n’ait le courage de sauver le pays. Il est temps qu’un acte héroïque soit fait pour se débarrasser d’un criminel. Azali assoumani Mugabe est un criminel de haut rang. Il faut lui faire comprendre en lui faisant ce qu’il faut. Comoriens, surtout les militaires retenez bien l’histoire. Bob Denard avait connu plusieurs tentatives de déstabilisation par des jeunes comoriens. Et vous, vous êtes quoi ? Des consommateurs ? Nous ne parlons pas du colonel youssoufa idjihadi. Il est tellement gros et ne pourra jamais utiliser un matraque pour fouetter le despote sanguinaire Azali assoumani. Aidez nous soldats car, le pays est en proie d’une guerre civile.

  2. C’est bien écrit mais j’ai toujours pensé que tant que ce pays n’est pas gouverné par ceux qui méritent (et non des mollahs, des oulemans, d’anciens militaires convertis, des opportunistes, etc). La liberté de la presse, la liberté tout court, ce ne sont des concepts qu’ils peuvent comprendre encore moins assimilés.

    • J’ai apprécié le ton et la cohérence des arguments du journal Alwatwan en réponse aux attaques non fondées du président Azali et nous sommes tous derrières ceux qui permettent le débat d’idées, la libre d’opinion et par-dessus tout la liberté des médias. Etre un média de service public ne veut pas dire se pervertir ou être la botte d’un régime, surtout quand ce régime en question mène le pays à la dérive politique, institutionnelle et sociale.

      Le message précédent, démontre combien nous citoyens comoriens sommes loin de la réalité. Lire que le pays n’est gouverné par ceux qui le méritent, est toujours ce qu’il ay de plus ridicule. C’est ce genre de personnes, qui soutiennent envers contre toute logique, leur candidat parce qu’il vient de leur village, de leur région ou de leur île.

      Qui méritent de diriger le pays? Les descendants d’Ahmed Abdallah qui continuent à penser qu’ils doivent être présidents parce que leur père était président? Les princes d’Iconi qui n’en pensent pas moins?

      La région de Mbéni avec Mamadou qui pense qu’il faut qu’il ait un autre président quitte à ce qu’il vende le pays à l’impérialisme comme il l’a toujours fait avec Boloré au Port et de Moroni et Colas pour les route depuis 40 ans? Nous la Diaspora, désunie, finançant tous les régimes politiques de manière régionaliste, sans idéologies, sans propositions ou projets pour les Comores?

      La présidence tournante était l’une des solutions en 2001 pour apporter la stabilité mais n’est pas LA SOLUTION pour un développement harmonieux des Comores ? Mais la tournante a eu le seul mérite d’apporter la stabilité sociale mais aussi la faillite politique du pays. CEUX QUI MERITENT DE DIRIGER LE PAYS SONT CEUX QUI SONT SUR PLACE, QUI SE BATTENT POUR LE PAYS, DANS LE RISQUE ET LA DIFFICULTE DE TOUS LES JOURS…
      Le pays manque de leaders politiques, de personnes qui sont prêtes à verser leur sang voire même à perdre leur vie pour l’intérêt et la défense des Comores. Dans notre histoire récente, il n’y en a pas eu beaucoup de vrais patriotes mais seulement de personnes avides de pouvoir.

      Mustapha

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