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Le personnel du Centre hospitalier de Samba-Nkuni en grève

Le personnel du centre hospitalier se plaint de son statut précaire de contractuel et ne sait pas non plus ‘‘à quelle sauce il va être mangé’’ une fois que la durée de prise en charge de l’hôpital par Sharjah aura expiré, soit en décembre prochain.

 

Les employés du Centre hospitalier de référence insulaire de Samba-Nkuni sont en grève depuis le 1er mars. Ils revendiquent la régularisation de leur situation administrative et le décaissement de la subvention de l’Etat vis-à-vis de l’hôpital. Selon des informations recueillies sur place, le centre emploierait aujourd’hui sept médecins dont trois spécialistes, tous des contractuels.

Pour rappel, les salaires du personnel de l’établissement sont pris en charge par l’émirat de Sharjah. Mais, selon Dr Djamal Ibrahim, «on peut passer 5 à 8 mois sans être payés. Même s’ils peuvent régler ces arriérés d’un seul coup, nous vivons mal cette situation. Nous souhaiterions que le paiement soit régulier». 

Prime de garde

Comme ses collègues, ce jeune médecin se plaint de son statut précaire de contractuel et ne sait pas non plus ‘‘à quelle sauce il va être mangé’’ une fois que la durée de prise en charge de l’hôpital par Sharjah aura expiré, soit en décembre 2017. Face à toutes ces inquiétudes du personnel du centre hospitalier, le ministère de la Santé, la direction de l’hôpital et les employés ont mis en place une commission tripartite.

Mais, aucune avancée n’aurait été enregistrée jusqu’ici. «En réponse le ministère a envoyé une note jeudi dernier où il donne 72 h au personnel pour reprendre le travail, faute de quoi, des sanctions seront prises à notre rencontre», regrette Dr Djamal Ibrahim. Mais le personnel, lui, ne l’entend pas de cette oreille. Pour le directeur général de l’hôpital, Ben Oumouri Kari, ses agents revendiquaient le paiement de cinq mois d’arriérés de salaire et de six de primes de garde.

 

«Aussitôt après ma prise de fonctions, je leur ai demandé de me donner le temps de réfléchir jusqu’à fin février. En collaboration avec le ministère, j’ai pu payer 2 mois de gardes et le gouvernement en a payé 4 de salaires. Donc, j’ai honoré ma promesse au 28 février et la commission a demandé la suspension de la grève jusqu’à nouvel ordre», dit-il. Mais, à sa grande surprise, le 1er mars, le personnel a entamé un arrêt de travail pour d’autres motifs.

«Je l’ai appris la veille à partir d’une note affichée par le personnel. Je trouve cette grève pas légitime, surtout que la commission qui a suspendu la grève est composée de médecins et de paramédicaux. Ils ne pouvaient en aucun moment profiter du précédent préavis dont les doléances ont été satisfaites. On ne peut pas me demander une chose le matin et une autre le soir», proteste Ben Oumouri Kari.

Dissuader les grévistes

S’il reconnait que le personnel, composé de fonctionnaires et de contractuels, peut passer 5 mois sans être payé, il précise tout de même «qu’en cas de paiement, ils perçoivent tout d’un seul coup. C’est ce mode de paiement que j’ai trouvé à mon arrivée ici. Certes, il est de leur droit de demander une révision de ce mode de paiement, mais cette manière de faire n’est pas la bonne».

Le ministère aurait pris l’engagement d’en discuter avec Sharjah, mais aussi sur la possibilité de prolonger le contrat. Par rapport au statut du personnel, Ben Oumouri Kari souligne qu’il ‘‘faut du temps et de budget pour arriver à une régularisation de leur situation à la Fonction publique’’.

La note du ministère, qui accordait 72 h aux employés du centre hospitalier pour reprendre le travail, n’a pas su dissuader les grévistes. «Pas de reprise avant qu’une suite ne soit donnée à nos doléances», martèle le médecin Djamal Ibrahim. Jusqu’à hier, lundi, la grève se poursuivait.

Abouhariat Said Abdallah/Alwatwan 

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