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Le plus jeune porteur du Vih Sida aux Comores «est âgé de 4 ans»

«11 nouveaux cas de personnes atteintes du Sida recensés cette année contre 16 en 2017. On compte également 5 femmes enceintes suivies», telles sont les propos du directeur de lutte contre le sida le Dr Soulaimana Youssouf sur la situation du Vih dans notre pays.

Aux Comores, les recherches sur le Vih ont commencé en 1987. Le premier cas a été découvert en 1988. A ce jour, 249 cas ont été répertoriés dont 55% des femmes. De 1988 à ce jour, 68 personnes sont mortes du Sida. La tranche d’âge concerne les jeunes âgés de 20 à 30 ans.

«La personne la plus âgée, qui vit avec le Vih aux Comores, a 70 ans et le plus jeune est un enfant de 4 ans», a indiqué le Dr Soulaimana Youssouf précisant que la mère de cet enfant n’était pas suivie.

Le directeur de la lutte contre le sida fera savoir à cette occasion que toutes les femmes enceintes suivies par une sage-femme font le dépistage et si le test est positif, on la met en contact avec le médecin référent pour suivre gratuitement le traitement. «Si la femme enceinte séropositive suit le traitement, l’enfant n’encourt aucun risque. Depuis la mise en place de la prévention de la transmission mère-enfant (Ptme), aucune femme enceinte porteuse suivie n’a transmis le Sida à son enfant», devait-il préciser.

«En 2018, nous suivons 5 femmes enceintes atteintes du Sida contre 3 en 2017. Nous enregistrons 11 nouveaux cas cette année contre 16 l’année dernière», a-t-il noté. Au total 59 personnes qui vivent avec le Vih sont régulièrement suivies.

59 personnes suivies

Appelant tout le monde à la vigilance, Dr Soulaimana Youssouf appellera tout de même tout un chacun à effectuer le dépistage car, il n’est pas exclu de trouver de nouveaux cas. Le dépistage se fait en différentes catégories. Il existe le dépistage volontaire qui se fait en milieu hospitalier, celui des femmes enceintes lors la consultation prénatale, le dépistage qui se fait lors de la transfusion sanguine, mais aussi le dépistage communautaire organisé par des Ong. Ces dernières se déplacent dans les communautés pour faire des sensibilisations et, par la même occasion, organisent le dépistage. «Ce sont des tests rapides utilisés lors des dépistages communautaires, et s’il y a un résultat douteux, nous appelons la personne pour faire un prélèvement qu’on envoie au laboratoire d’El-Maarouf pour confirmation», dit-il avant d’ajouter que ce sont les dépistages des médecins et des infirmiers qui donnent plusieurs cas positifs. «Souvent c’est après avoir signalé des cas des Ist, Syphilis, chancre ou si le patient a une maladie qui traine comme la tuberculose, que les médecins prescrivent le dépistage», a montré le directeur de la lutte contre le sida faisant connaitre qu’une machine appelée Genexpert sera installée à partir de 2019. Celle-ci permettra de faire les charges virales sur place. Celles-ci se font à l’île de la Réunion. Selon toujours le Dr Soulaimane, un suivi nutritionnel et psycho social est également engagé auprès des personnes vivants avec le Vih.

Utilisateurs de drogue injectable

Pour le responsable de la lutte contre le Sida, la principale voie de transmission reste la voie sexuelle. Et aux Comores, la plupart des cas reste des homosexuels (hommes). «Une enquête récente faite aux Comores indique qu’il y a une autre voie, celle des utilisateurs de drogue injectable, un phénomène nouveau qui se répand rapidement dans notre pays. Selon cette enquête, la transmission entre les jeunes a triplé en 2018. Elle est passée de 0,1 en 2015 à 0,3% en 2018.

Par rapport à certains pays, on peut juger cette prévalence faible, mais pour nous, c’est pratiquement le triple», s’inquiète-t-il avant de poursuivre que «de même, chez les homosexuels (Hsh), la prévalence est passé de 0,4 à 0,47%. Mais le plus inquiétant chez cette catégorie, c’est qu’ils se transmettent la syphilis. 6% des homosexuels aux Comores ont la syphilis. Et c’est l’un des facteurs de risque de la propagation du Vih. On peut dire ainsi que les jeunes sont trop exposés, chacun doit prendre ses responsabilités et utiliser les préservatifs».
Dans le cadre de la lutte contre le sida, le pays entend mettre en place une stratégie de réduction des risques des utilisateurs de drogue injectable. «Jusque-là, nous n’avions pas de stratégie car on n’ignorait l’existence du phénomène», souligne-t-il.

Abouhariat Said Abdallah / Alwatwan

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