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Le Premier ministre de RDC en France veut tourner la page du sommet de Kinshasa

15 novembre 2012

Le Premier ministre de RDC en France veut tourner la page du sommet de Kinshasa

Le Premier ministre de RDC Augustin Matata Ponyo, le 14 novembre 2012 à Paris ©AFP

PARIS (AFP) – (AFP)

Le Premier
ministre de RDC Augustin Matata Ponyo, en visite en France,
défend les progrès réalisés par son pays
en matière de démocratie et de bonne gouvernance
pour « rassurer les investisseurs » un mois après
les critiques de François Hollande sur la situation des
droits de l’homme à Kinshasa.

Dans un entretien à l’AFP, M. Matata Ponyo a nié
toute tension entre Paris et Kinshasa, appelant même la
France à défendre « haut et fort » aux
Nations unies la voix de la République
démocratique du Congo, en proie depuis six mois à
une rébellion armée.

« Contrairement à ce que d’aucuns peuvent croire, les
relations entre la France et la RDC n’étaient pas
tendues » lors du sommet de la Francophonie de Kinshasa,
a affirmé M. Matata Ponyo. »Il ne faut pas se fier
aux apparences.Ce sommet a été l’occasion pour
les responsables d’observer qu’il y a eu beaucoup de
progrès.Il reste encore beaucoup à faire, c’est
ce à quoi nous nous attelons », a-t-il assuré.

Avant et pendant le sommet de Kinshasa, François
Hollande avait dénoncé des « réalités
inacceptables » en RDC, évoquant notamment
l’assassinat en 2010 du militant des droits de l’homme
Floribert Chebeya dont sont accusés des policiers.

« Il faut laisser la justice faire son travail », a
déclaré le Premier ministre congolais, assurant
que le processus irait « jusqu’à son terme » et
soulignant que « la justice congolaise a donné,
à tous, de manière exceptionnelle la
possibilité de suivre ce procès, de manière
publique, télévisée ».

Evoquant la question de la démocratie, alors que le
président Hollande avait ouvertement émis des
doutes sur les conditions de la réélection du
président Kabila en novembre 2011, M. Matata Ponyo a
rappelé que le Parlement débattait actuellement
d’un projet visant à restructurer la commission
nationale électorale.

« Les députés de la majorité
présidentielle et ceux de l’opposition sont en train
d’y travailler et nous avons la ferme conviction que nous
aboutirons à un projet commun », a-t-il assuré.

« Potentialités énormes »

La visite du chef du gouvernement de RDC à Paris
intervient par ailleurs après l’annonce mardi par les
Etats-Unis et l’Onu de sanctions à l’encontre du chef
de la rébellion du M23, le colonel Sultani Makenga.

Kinshasa espérait que ces sanctions soient élargies
à des responsables rwandais nommément mis en cause
dans un rapport d’experts de l’Onu pour leur soutien à
cette rébellion dans l’est de la RDC.

« Nous souhaitons que la France en tant que membre
permanent du Conseil de sécurité porte haut et
fort la volonté de la RDC que tous ceux qui sont
impliqués dans ce rapport soient
sanctionnées », a dit M. Matata Ponyo,
précisant avoir discuté de cette question mercredi
à l’Elysée avec le conseiller diplomatique de
François Hollande, Paul-Jean Ortiz.

Lors de son séjour à Paris, M. Matata Ponyo
rencontrera plusieurs membres du gouvernement français,
dont le ministre des Affaires étrangères Laurent
Fabius jeudi et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault
vendredi, mais aussi des opérateurs économiques.

Son objectif, a-t-il dit, est de « rassurer les
investisseurs français quant à la volonté et
la détermination » des autorités congolaises de
faire « un travail de fond, de réformes pour
assainir l’environnement des affaires, l’environnement
judiciaire, l’environnement fiscal ».

« Les potentialités sont énormes », a-t-il
rappelé, citant les secteurs des mines, des
hydrocarbures, de l’agriculture, des infrastructures, des
télécommunications et de l’industrie.

En 2011, la RDC a enregistré une croissance de 7% de son
PIB.Le gouvernement ambitionne d’atteindre les 15% en 2016.



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