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Le président de l’Assemblée nationale : «J’ai été très bien élu»

«La Cour n’est pas là pour semer le désordre ; je ne pense même pas qu’une telle décision sera prononcée et si cela arrivait, alors ce serait un appel au désordre», a déclaré Abdou Ousseine.

Le tout nouveau président de l’Assemblée de l’Union des Comores, Abdou Ousseine, séjourne à Ndzuani depuis jeudi dernier. Accueilli en grandes pompes à l’aéroport de Wani, il a le même jour tenu un grand rassemblement à son village natal, Adda, qui a cependant été écourté par la pluie. Vendredi, entouré de plusieurs députés et leaders de la coalition du pouvoir, ils ont ensemble répondu aux questions des journalistes au cours d’une conférence de presse tenue à l’hôtel Johanna de Mutsamudu. Assemblee_nationale

Le député de Nyumakele I et patron de Hamramba, depuis le 4 avril, est venu à Ndzuani, d’après son entourage, «à la rencontre de la population» de l’île, et pour «dissiper toutes sortes d’intoxications répandues par l’opposition». Et il faut, en effet, dire que tout au long de leurs interventions, les conférenciers, Abdou Ousseine en premier, ont tenu à justifier la manière dont s’est déroulée l’élection du 4 avril. «La session a été ouverte vendredi avec 29 députés, donc un quorum dépassé. Tout ce qui s’en est suivi après a donc fait partie des travaux ordinaires, qui ne requièrent plus de quorum. Avec 16 députés qui m’ont élu et 13 autres qui se sont abstenus, j’ai été très bien élu. Il n’y a jamais eu de vote à 100 % de participation, mais moi j’ai été élu avec 100 % du nombre des votants», a affirmé le président, répondant à une question sur sa légitimité.

Interrogé également quant à l’éventualité d’une invalidation de son élection par la Cour constitutionnelle (rappelons que l’Alliance de l’opposition y a déposé une requête à ce sujet mardi dernier), et aussi sur la longévité de la coalition du pouvoir à quelques mois d’autres échéances électorales, Abdou Ousseine s’est montré plutôt confiant. «La Cour n’est pas là pour semer le désordre ; je ne pense même pas qu’une telle décision sera prononcée et si cela arrivait, alors ce serait un appel au désordre», a-t-il déclaré. Et à propos de coalition : «Notre coalition est constituée de gens qui portent l’intérêt général du pays. Cet intérêt ne nous divergera pas. Certains de nos alliés ont bien vu que nous étions à un an de la fin du mandat du président Ikililou Dhoinine, et pourtant ils n’ont pas hésité à nous rejoindre. Nous nous entendrons à tous les coups», a-t-il assuré.

Le président de l’Assemblée nationale et son entourage ont, par ailleurs, fustigé le comportement des alliés de l’opposition, notamment leur démarche visant à impliquer la communauté internationale dans le règlement de cette crise. «Pourquoi se rendre à Madagascar, Addis-Abeba ou Maurice alors que nous avons une Cour constitutionnelle ? Cette même Cour qui avait autorisé Sambi à proroger son mandat d’un an alors que nous y étions en majorité opposés», s’est écrié Houmed Msaïdié. Le secrétaire général du parti Radhi s’est, d’ailleurs, dit persuadé que leurs adversaires ne cherchent qu’à enflammer le pays. «On nous a averti de toutes sortes de choses à Moroni, pour nous dissuader peut-être de venir ici. Et pourtant c’est une île de Ndzuani plus chaleureuse que jamais qui nous a accueilli», a-t-il soutenu.

A propos de violence, répondant à une question d’un journaliste qui a fait mention de l’utilisation de la gendarmerie pour évacuer les opposants de l’hémicycle lors de l’élection du président, les coalisés ont tenu à nié ces faits, mais ils l’ont fait de manière plutôt équivoque. En fait, selon le député Abou Achirafi, «personne n’a été évacué de force», les députés de l’Alliance ayant «commencé à quitter la salle de leur propre gré au moment où les députés issus de Ngazidja commençaient à voter». Mais l’ancien ministre Adamo avait déjà sous-entendu le contraire, en affirmant que «les forces de l’ordre sont intervenus parce qu’il y avait du désordre».

SM /Alwatwan.

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