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Le président égyptien semble prêt à revoir ses pouvoirs

8 décembre 2012

Le président égyptien semble prêt à revoir ses pouvoirs

Photo fournie le 8 décembre 2012 par la présidence égyptienne d’une réunion politique en présence du président Mohamed Morsi (4e d) ©AFP

LE CAIRE (AFP) – (AFP)

Le
président égyptien Mohamed Morsi semblait
prêt samedi à faire des concessions face au
mouvement de protestation contre l’extension de ses pouvoirs
et un projet de Constitution, après un appel de
l’armée au dialogue pour éviter un
« désastre » au pays.

Le Premier ministre Hicham Qandil a déclaré qu’un
comité de six experts avait été chargé
de « modifier » le décret du 22 novembre par
lequel le président islamiste a étendu ses
pouvoirs et les a placés au dessus de tout recours en
justice, déclenchant la pire crise politique depuis son
élection fin juin.

Les travaux du comité devraient aboutir samedi soir ou
dimanche matin, a-t-il ajouté sur une chaîne privée.

M. Morsi a
aussi demandé « de trouver une solution juridique
qui permette de reporter le référendum » sur un
projet de Constitution lui aussi très critiqué par
l’opposition, prévu le 15 décembre, a poursuivi M. Qandil.

Cette annonce est survenue quelques instants après que
la principale coalition de l’opposition, le Front du salut
national (FSN), a appelé à poursuivre le mouvement
de protestation jusqu’à ce que ses « revendications
légitimes et pacifiques se concrétisent ».

Le FSN a également laissé planer une menace de
grève générale.

Mais les
formations islamistes qui soutiennent M. Morsi, parmi
lesquels le puissant mouvement des Frères musulmans
dont est issu le président, ont durci le ton, refusant
catégoriquement tout report du référendum constitutionnel.

Durant cette journée riche en rebondissements,
l’influente armée égyptienne est sortie de sa
réserve et a sommé le pouvoir et l’opposition de
dialoguer pour éviter au pays « un
désastre » qu’elle ne permettrait pas.

Ces derniers jours, l’armée a assuré la protection
du palais présidentiel au Caire visé par des
manifestations, tout en faisant savoir qu’elle n’emploierait
pas la violence.

L’armée joue traditionnellement un rôle important
en Egypte, même si M. Morsi, premier président
civil du pays, l’avait rendue moins présente en
août en mettant à la retraite son chef, le
maréchal Hussein Tantaoui.

« Sentier obscur »

Dans son communiqué, l’armée prévient que,
faute de dialogue, l’Egypte emprunterait « un sentier
obscur qui déboucherait sur un désastre », ce
que l’institution militaire « ne saurait permettre ».Elle appelle aussi au « respect des règles démocratiques ».

L’opposition a fait du report du référendum l’un de
ses chevaux de bataille, avec l’annulation du décret
sur les pouvoirs présidentiels.

Les
manifestants réclament plus de temps, ce qui
permettrait, selon eux, d’élaborer un texte plus
consensuel.Ils accusent la mouture actuelle d’ouvrir la
voie à une islamisation accrue de la législation
et de manquer de garanties pour les libertés, en
particulier d’expression et de religion.

Jeudi, dans un discours à la nation, M. Morsi
s’était montré ferme sur ces deux points, mais
avait invité au dialogue l’opposition qui a rejeté
son offre.

Le lendemain, le vice-président Mahmoud Mekki avait
annoncé qu’un report du scrutin pouvait être
envisagé, à condition que l’opposition ne se serve
pas de ce report, contestable au vu du calendrier
légal, pour tenter de rendre le texte caduc.

En attendant l’amendement
du texte, de petits groupes de manifestants
continuaient de se rassembler à
proximité du palais présidentiel, épicentre
des manifestations massives des pro et anti-Morsi ces
derniers jours, et désormais protégé par des
soldats et des chars qui en bloquent l’accès.

Plus de 10.000 opposants
s’étaient massés devant la présidence
vendredi.Nombre d’entre eux avaient pu franchir les
barbelés pour s’approcher du palais, sans toutefois
provoquer d’incident ni pénétrer dans le complexe.

Des affrontements entre partisans et adversaires du
président mercredi soir avaient fait sept morts et des
centaines de blessés à proximité du palais.



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