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l’environnement de politique générale des Comores est amélioré et le contexte est plus favorable à la croissance et à la réduction de la pauvreté

Le draft de la revue de la deuxième année de mise en œuvre de la stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté (SCRP) a été validé ce jeudi 26 juillet à l’issue d’un atelier technique organisé à l’hôtel Retaj Le Moroni par le commissariat Général du plan. Ce rapport a été validé sous réserve de la prise en compte des recommandations formulées par les participants.

La mise en œuvre de la 2e année de la SCRP a été marquée par l’engagement du Gouvernement dans un vaste programme de réformes structurelles autour d’un programme de référence avec le FMI, qui a conclu à une performance macroéconomique globalement bonne. Dans un contexte marqué par la baisse des tensions politiques, l’assistance extérieure est restée élevée et le crédit intérieur relativement soutenu.  L’année budgétaire 2011 s’est soldée sans arriérés de salaires.

L’activité économique de l’Union des Comores s’est déroulée dans un contexte plutôt favorable malgré un environnement international difficile marqué par la crise de la dette publique. Le taux de croissance du PIB réel se situe à un niveau de 2,6% en 2011 contre 2,2% en 2010.

 

Le commerce extérieur des Comores fait ressortir un accroissement du flux des échanges avec un degré d’ouverture de l’économie se situant à un niveau de 52% en 2011 contre 47,8% en 2010 et un taux de couverture des importations par les exportations de 9,1% en 2011 contre 8,9% en 2010. La balance des paiements affichent ainsi une détérioration du solde des transactions courantes qui s’établit à 29,1 milliards FC (14,1% du PIB) en 2011.

La masse monétaire s’établit à 64,7 milliards FC en 2011 contre 57,6 milliards FC en 2010. Le coefficient des réserves obligatoires a été ramené à 25 % en 2011. L’épargne s’est améliorée pour atteindre un niveau de 26,5 milliards FC en 2011 contre 25,7 milliards FC en 2010. Quant au crédit intérieur, il s’est accru de 4,3% portant l’encours à 45,5 milliards FC en 2011 contre 43,7 milliard en 2010.

La mise en œuvre du plan d’action prioritaire de la SCRP en 2011 a eu des effets globalement positif dans l’ensemble des secteurs.

Dans le domaine des Finances publiques, des résultats satisfaisants furent enregistrés, traduisant les efforts entrepris par le Gouvernement dans le secteur. Grâce à une amélioration des recettes de l’Etat qui ont atteint 16,1 % du PIB dont 3% imputables aux recettes des fonds de la citoyenneté économique, le solde primaire a enregistré en 2011 un excédent équivalent à 1,6% du PIB comparé au déficit de 1,6 % du PIB au titre de l’année 2010. La masse salariale a été ramenée à un niveau plus compatible avec la capacité de mobilisation des recettes intérieures de l’Etat (8,5% du PIB) suite à l’annulation de l’augmentation des salaires consentie en 2010.

 

Les efforts de mobilisation des ressources intérieures et de renforcement du contrôle des dépenses menés en 2010 ont généré des gains additionnels en matière de consolidation budgétaire. Le solde budgétaire de base s’est amélioré (1,1% du PIB en 2011 contre un déficit de 2,2% en 2010). Le ratio de l’endettement public s’est également amélioré avec un taux de 59,9% en 2011 contre 65,4% en 2010.

 

Le déficit du compte extérieur courant est estimé à près de 9,5 % du PIB en 2011 (7% du PIB en 2010), conséquemment à la hausse des prix mondiaux des produits alimentaires et pétroliers, à la reprise des importations liées à l’investissement direct étranger et au léger recul des flux financiers au titre d’appuis budgétaires. Les envois bruts des fonds de la diaspora ont progressé modestement.

 

La dette extérieure des Comores reste insoutenable. Elle représente 343% des exportations ce qui oblige le gouvernement à accélérer la mise en œuvre des déclencheurs pour accéder au point d’achèvement de l’Initiative PPTE et obtenir un allègement conséquent du poids de son endettement.

 

L’ensemble des mesures de réformes structurelles programmées ont été retardées. C’est le cas de la mise en œuvre des nouveaux cadres organiques de la fonction publique et de la finalisation du recensement des agents de la fonction publique.

 

Pour ce qui concerne le commerce,les exportations se sont accrues en valeur s’élevant à 8,9 milliards FC en 2011 contre 7,7 milliards FC en 2010, grâceà une demande extérieure soutenue et de bons prix à l’exportation du girofle. En parallele,la valeur des importations s’élève à 97,9 milliards FC, en 2011, en hausse de 13% par rapport à 2010. Le degré d’ouverture de l’économie se situe à 52,0% et le taux de couverture des importations par les exportations à 9,1% en 2011.

 

Le secteur de l’énergie demeure influencé par les difficultés de la société nationale à assurer une distribution régulière du courant électrique. Les fraudes massives induisent des pertes commerciales estimées à 30 %.Le Taux d’électrification estimé à 45% se situe en dessous des 50% prévu en 2011 et ce malgré les efforts consentis dans l’extension et le raccordement au réseau et particulièrement au niveau de l’île de Mohéli avec un taux de 70%.

La hausse opérée sur le marché international des hydrocarbures n’a eu aucune  répercussion sur les prix à la consommation. Le coût du KWh a stagné à 132 FC. Cette politique de subvention du secteur témoigne de la volonté des autorités à protéger les couches sociales vulnérables.

En matière d’Infrastructures,le gouvernement s’est fixé comme priorité, en 2011, la réhabilitation des voies routières très endommagées. Un vaste programme a été entrepris sur fonds de la citoyenneté économique pour la réhabilitation de 41 km couvrant l’axe aéroport d’Ouani – Mutsamudu ainsi que l’accès à la zone de la cuvette dans l’île d’Anjouan, la réhabilitation et la réfection de 3,5 km de voiries urbaines à Moroni à la Grande Comore et la réhabilitation et la réfection de l’axe Doiezi-Fomboni à Mohéli. L’entretien routier de l’axe Moroni-Hahaya a été financé par les fonds FER.

 

Au niveau des télécommunications, le taux des abonnés au téléphone est passé à 59% des ménages en 2011contre 54% en 2010. La légère hausse s’explique par l’amélioration du réseau effectuée en 2010. Par ailleurs, le produit ADSL a été connecté au réseau. Toutefois, la non ouverture du secteur à la concurrence n’offre point aux consommateurs des alternatives de disposer de services meilleurs à coûts compétitifs.

 

Dans le cadre du renforcement de l’Etat de droit, des bâtiments administratifs ont été construits et/ou réhabilités au cours de l’année 2011. On a noté la construction/réhabilitation de salles des palais de justice à Moroni et à Fomboni,  la construction des sièges des conseils des Iles au niveau de Mohéli et d’Anjouan, la construction des bureaux de la météorologie, et la construction de l’office du tourisme.

Dans le domaine de l’eau et de l’assainissement,aucune avancée significative n’a été observée quant à l’accès àune source d’eau potable. Le taux de 11% d’accès à l’eau potable étant seulement percevable à la seule adduction d’eau de Moroni. Malgré les nouvelles constructions de réseau d’adduction et des forages dans les milieux communautaires, le taux d’accès n’a pas connu de nette amélioration à cause du manque de système d’analyse et de traitement de l’eau dans les milieux ruraux.

Le nombre de ménages bénéficiaires d’un programme d’assainissement est de 300. Ce chiffre dépasse la cible prévue pour l’année 2011.

La longueur de réseau d’eau construit a atteint les 23 kilomètres dépassant d’un kilomètre les prévisions de 2011.

 

Au niveau du Secteur privé,le rapport Doing Business 2012 a classé les Comores du 159e rang au 157e rang, une modeste amélioration à mettre au crédit des efforts du Gouvernement qui a initié d’importantes réformes structurelles pour améliorer le climat des affaires avec l’appui technique de la SFI. Ces réformes ont touché les domaines de la création d’entreprises, de transfert de propriété, d’obtention des prêts et d’exécution des contrats.

Le montant des crédits bancaires alloué est passé de 43,704 milliards FC en 2010 dont 35,304 milliards FC pour le secteur privé à 45,852 milliards FC en 2011 dont 38,275 milliards FC pour le secteur privé. Cependant, le volume de crédit de long terme demeure faible, limitant ainsi la capacité d’investissement des entreprises.

Dans le domaine de l’agriculture,le problème du foncier se pose en véritable obstacle et plus particulièrement le statut de l’exploitant. Pour l’année 2011, les services du domaine n’ont point enregistré de demandes d’immatriculation de parcelles agricoles, contredisant ainsi la cible de 25% prévue en 2011.

Le taux de croissance de la production vivrière, malgré une stagnation du taux de l’investissement agricole, a enregistré un résultat dépassant le seuil visé pour 2011. La construction de l’axe routier Hajoho-Jimiliméune région à fort potentiel agricole, a eu un effet positif sur cet indicateur. Aussi, l’acquisition de 70 mini tracteurs, le développement de systèmes d’irrigation de zones agricoles à Pomoni (Anjouan), la promotion et le développement de petites unités de transformation et conservation des produits périssables à court terme et la mise en place d’un laboratoire d’analyse des produits alimentaires ont contribué aux performances du secteur.

 

Du côté de l’Elevage,le taux de couverture vaccinale du cheptel ruminant a enregistré une progression de 18%, en dessous du seuil de 40% visé. La campagne vaccinale a concerné le charbon, la fièvre de la vallée du Rift et la théleriose. Pour les volailles, le taux est satisfaisant. Il est passé de 25% en 2010 à 87,06% en 2011.

Au niveau de la production laitière, grâce à une vaste campagne d’insémination par introduction de races bovines métissées (297 vaches inséminées sur une cible de 600), de bonnes perspectives se présentent.

 

Le taux de croissance du secteur pêchea stagné à 3% entre 2010 et 2011. Les effets des changements climatiques ont concouru à cette situation avec des prises de pêche qui se sont délocalisées en dehors des zones habituelles. Aussi, il est urgent d’envisager une modernisation du secteur avec l’introduction de nouvelles techniques de pêche ainsi que des flottilles capables de s’orienter en haute mer pour un effet sur le taux de production. A cet égard, l’engagement du Qatar d’investir dans le secteur pour le marché extérieur aura un effet considérable sur la production, ce qui justifie d’ailleurs le dépassement de la cible en matière d’accroissement du taux d’investissement.

Le secteur du Tourismefigure parmi les priorités des autorités en termes de relance économique. Le taux de croissance du secteur a été estimé à3,30% en 2011contre 23,04% en 2010 et ce malgré l’augmentation de la capacité d’accueil. Le secteur des transports explique substantiellement cette contreperformance. Le coût élevé de la destination Comores combiné à l’absence, l’irrégularité et l’incertitude de vols directs avec les principaux marchés touristiques et des mauvaises connexions entre les vols, n’ont fait qu’annihiler le secteur touristique. La construction de l’office du tourisme va surement contribuer à atteindre les objectifs fixés.

Dans le domaine de la gouvernance et la cohésion sociale,plusieurs réalisations ont été enregistrées. On note entre autres la réalisation des études CAP sur les préjugés sociaux, discriminations, citoyenneté et attentes des femmes et jeunes sur la cohésion sociale, la mise en place de 16 comités de paix, l’organisation d’une formation sur les techniques de prévention et de gestion des conflits, l’organisation de séances de réconciliation entre des ex-FGA et leurs victimes, la bio métrisation du fichier électoral et La mise en place de la commission nationale de lutte contre la corruption.

Le recensement des agents de l’Etat, la généralisation du système intégré de gestion des effectifs au niveau des trois îles (GISE) et la réactualisation et la validation des cadres organiques auront un impact réel sur d’efficacité de notre administration.

L’amélioration de l’état sanitaire de la populationconstitue un défi majeur pour les autorités. La proportion du paludisme dans les consultations est passée de 50% en 2004 à 36% en 2011. Il convient de souligner que si la morbidité reste élevée, la mortalité est nettement faible grâce à la disponibilité et la gratuité du traitement des cas de paludisme simple et à la campagne de traitement de masse du paludisme à Mohéli entre 2008 et 2010.

Pour la lutte contre les maladies évitables par la vaccination, on note une amélioration de la couverture vaccinale par antigène. La couverture vaccinale en 2011 pour les différents antigènes est respectivement de 88% pour le BCG, 92,1% pour le DTC/Hep/Hib1, 86,7% pour le DTC/Heb/Hib3, 78% pour la rougeole et 22,8% pour le VAT2+. Cette amélioration est due àl’installation de nouveaux matériels et équipements, à l’appui en formation, à la validation de PPAC, à l’installation des vaccins ainsi qu’à la mise en place des outils de gestion pour les services de vaccination. Ceci a eu un effet positif sur certains indicateurs relatifs à la santé de la mère et de l’enfant. Les informations disponibles montrent une amélioration sensible pour atteindre l’OMD 4 relatif à la réduction du taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans.

Dans le domaine de l’éducation, l’objectif visé consiste à développer l’éducation et la formation professionnelle en vue d’améliorer le capital humain. Le taux d’inscription dans l’enseignement technique et professionnel est passé de 3% en 2010 à 8% en 2011, grâce à la multiplication des centres d’enseignement technique et de formation professionnelle, mais reste significativement inférieur à la valeur ciblée (15%) pour 2011.

A l’Université des Comores, on constate une hausse significative du taux d’admission des nouveaux bacheliers en première année. Le taux est passé de 50% (2010) à 60% (2011). Malgré la hausse du taux d’admission, la toute jeune université du pays n’a pas pu atteindre la cible fixée à 77% pour 2011 à cause de sa capacité d’accueil limitée. S’agissant du taux de scolarisation au préscolaire, il est évalué à 16% en 2011 soit une augmentation significative de 10,9 points en l’espace d’un an (5,1% en 2010). Malgré cette évolution, le pays n’a pas atteint la cible de 35% qui était fixé. Cette contre-performance est due, entre autres, à une insuffisance financière, un état de délabrement et une insuffisance des salles de classes des ECR.

En ce qui concerne l’achèvement au primaire, le pays a connu une progression de cinq points en 2011 (62%) par rapport à 2010 (57%). Ainsi, la proportion d’élèves qui n’ont pas achevé le primaire est de 38% en 2011 soit environ 28 000 enfants sur la classe d’âge de 6 à 11 ans.

 

En matière d’admission, le taux net d’admission au primaire a quasiment doublé entre 2010 et 2011 passant de 34,6% à 60% soit une progression remarquable de 25,4% grâce notamment à l’amélioration de l’accès dans l’éducation de base.

 

 

Au niveau du secteur de l’environnement,l’objectif visé par la SCRP est de promouvoir la durabilité de l’environnement et la sureté nationale. La réalisation de 5 inventaires faunistiques et floristiques dans les zones prioritaires de conservation de la biodiversité dépasse les prévisions établies pour 2011. Cette réalisation a bénéficié de l’appui du projet OCB, du projet ECDD et de l’Inventaire Forestier National (IFN). Aussi, 1531 personnes ont été formées dans différents domaines en vue de développer et renforcer leurs capacités à gérer les AGR en lien avec les objectifs de préservation et d’utilisation durable des ressources naturelles alors que 965 personnes ont été formées dans l’adoption de méthodes et systèmes d’augmentation de la productivité de l’agroforesterie traditionnelle et des techniques de lutte biologique intégrée et d’agrobiologie. En 2011, il a été noté que 20 % de terres de la superficie du pays, sont propices au système d’agro biodiversité. La cible annuelle de 30% n’a pas pu être atteinte pour des raisons financières.

 

En matière de sécurité civile, 30% des institutions étatiques maîtrisent les actions à prendre face à une catastrophe. Pour atteindre ce résultat, des vastes campagnes de sensibilisation au profit des élus, des préfets, maires, et des enseignants des écoles primaires ont été réalisées. Beaucoup d’efforts restent à fournir dans le cadre de la mobilisation tenant compte des zones géographiques prioritaires. Une étude de vulnérabilité des principaux aléas climatiques et naturels a permis l’élaboration de 3 cartes de vulnérabilité aux risques (volcan, inondations et glissements de terrain) dans le cadre du projet Acclimate.

 

Ainsi, Comme l’a déjà rapporté la Banque Mondiale le 28 juin 2012, l’environnement de politique générale des Comores est amélioré et le contexte est plus favorable à la croissance et à la réduction de la pauvreté.

Source : Comoresdroit

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