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Les assises nationales organisées par le gouvernement Azali, contraires à la démocratie : telle est la position du Mouvement des Démocrates Comoriens

Les assises prônées par le régime actuel ne peuvent pas produire les résultats escomptés en ce qu’elles sont anti-démocratiques. C’est ce que nous allons démontrer ci-dessous.
1) Les assises nationales du Président Azali posent un problème de démocratie.

Ces assises posent un problème de démocratie parce que le candidat d’hier, aujourd’hui Président de la République, n’a jamais déclaré ses intentions d’organiser des assises nationales une fois au pouvoir, d’une part. 

D’autre part, l’Union des Comores est régie par des institutions qui fonctionnent tant bien que mal. Cette structure « assises », vient s’ajouter aux institutions déjà existantes. Il a été dit que le gouvernement actuel est un gouvernement de mission, et l’une de ces missions sont les assises. Cette affirmation nous fait froid dans le dos, elle nous fait peur.
2) Ces assises ne s’inscrivent pas dans leur contexte.
Ces assises sont sortis du contexte que les pères fondateurs avaient imaginé et proposé. 

Ces dernières ont été proposées par nos sages (nous leur rendons d’ailleurs hommage) dans un contexte particulier :
a) Le pays était en très grande difficulté, le pouvoir en place était contesté, on lui reprochait son incapacité de gouverner le pays, la majorité au pouvoir était éclatée, la rupture entre le président de l’époque, M. Ikililou et l’ex-président Sambi était consommée.
b) La présidence tournante revenait à un ressortissant mohélien et cela coïncidait avec la fin du premier tour de la présidence tournante qui aurait pu permettre au peuple et à ses dirigeants de s’asseoir afin de discuter et éventuellement faire un bilan de 41 ans d’indépendance et de 15 ans de présidence tournante. 

Mais puisque tout le monde voulait être le prochain Président de la République, aucun candidat n’a soutenu les assises proposées à l’époque. 

Aujourd’hui, il n’est pas logique, ni souhaitable pour le régime, de vouloir passer en force pour organiser des assises au moment où on en a le moins besoin. Nous faisons remarquer que le gouvernement en exercice doit travailler pour l’intérêt du pays, organiser les assises n’est pas une fin en soi. Dans ce contexte, ces assises s’apparentent à une forme de diversion.
3) Les assises comme manœuvre politicienne de diversion 
Ce sont des manœuvres politiciennes qui ne disent pas leur nom, il s’agit pour nous de vouloir sciemment occulter les vrais problèmes du pays. Certes, s’asseoir pour discuter est une très bonne chose, et d’ailleurs, c’est ce dont nous avons besoin, mais pas de cette manière et encore moins en ce moment. 

Le gouvernement doit travailler pour résoudre les problèmes épineux du pays mais pas pour faire campagne pour les assises à longueur de journée. Le président est élu pour 5 ans et rien ne doit le prédestiner à vouloir changer les règles du jeu. Mettre en avant ces assises est une façon de faire oublier les problèmes cruciaux du pays que tout le monde connaît. 

Notre pays est en proie à de sérieux problèmes qui nécessitent à eux seuls des assises, tels que : 
a) La construction de l’hôpital El Maanrouf (16 milliards KMF)

b) Le problème de la signature d’une convention avec une entreprise chinoise pour l’extension de l’aéroport international (77 milliards KMF) c) La suppression de la commission anti-corruption 

d) La suspension de la cour constitutionnelle depuis trois mois.
Sur toutes ces questions, le pouvoir actuel passe outre les compétences de l’assemblée nationale, il prend ses décisions à huit clos, sans débats, ni consultation. Cette manière de faire n’est pas démocratique, et nous le dénonçons avec ardeur. 

Hier, on a reproché au pouvoir en place d’être opaque, que les appels d’offre n’étaient pas réguliers, aujourd’hui les mêmes irrégularités se répètent par le régime actuel. Notre pays se dit être un Etat de droit, nous appelons de tous nos vœux à ce que cela soit une réalité au quotidien. Sinon, cette diversion affichée par nos autorités engendrera des conséquences néfastes à l’idée d’émergence. 
4) Les assises sont contraires à l’émergence  
Chacun sait que majoritairement, le peuple comorien n’adhère pas à cette idée pour plusieurs raisons : 

a) Le comité national de pilotage n’est pas désigné de façon démocratique 

– Seul le chef de l’Etat s’est arrogé le droit de le désigner

– Ce comité se déclare souverain de ses décisions 

b) Pour accompagner l’émergence, le peuple doit agir comme un seul homme :
– L’unité est donc indispensable 

– Il faut éviter les amalgames et les oppositions stériles

Pour que cela soit possible il faut une adhésion démocratique de la population, sinon du peuple tout entier. 

L’adhésion démocratique est différente de l’adhésion politique : pour la paix civile, il est nécessaire qu’il y ait une adhésion démocratique qui engendrera une réussite économique et sociale, le souci de tout gouvernement qui se respecte et devrait, pour une cohésion nationale sans faille. Il faut là aussi distinguer la cohésion nationale obligatoire et l’opposition politique qui est légitime dans tout état démocratique.
c) L’émergence a besoin d’une stabilité politique, à court, moyen et long terme :
En politique, et dans le cadre de l’édification d’un Etat, il faut compter plusieurs décennies (2 ou 3) afin d’introduire des réformes et voir les fruits de ces dernières. 

Certes, le président Azali sera le père de l’émergence mais il n’en sera certainement pas l’artisan, ni celui qui la finira. L’émergence est un long processus qui demande beaucoup de paramètres à prendre en compte et surtout du temps. C’est pourquoi nous proposons ci-dessous quelques pistes de réflexion pour que cette belle idée (émergence) soit une réalité pour notre pays.
5) Nos propositions : quelques pistes de réflexion afin que ces assises puissent être profitables et surtout rentables à notre pays
a) Faire des réunions de sensibilisation dans les communes, sous l’autorité des maires et préfets (travaux administratifs et non politiques). Ces réunions ont pour objectif de sensibiliser les citoyens sur les 6 thèmes proposés aux assises. Ce cadre doit être piloté par des spécialistes sous la houlette de l’assemblée nationale. 

b) La date des assises doit être fixée en 2031 et ce sera donc le président originaire de Mohéli qui les organisera.

3 thèmes seront privilégiés : 

– Le bilan de 56 ans d’indépendance  

– La révision de la constitution  de 2001 sur ses aspects négatifs. 

– La question de Mayotte.
Conclusion : Si les Assises se tiennent quand même, nous proposons que 2 aspects soient retirés de l’ordre du jour, et ceci au nom de l’intérêt supérieur de la nation.

1) La présidence tournante entre les îles 

2) Toute idée de révision constitutionnelle.

Si les organisateurs veulent toucher à ces 2 points, nous demandons une consultation populaire pour se faire (référendum).

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1 commentaire sur Les assises nationales organisées par le gouvernement Azali, contraires à la démocratie : telle est la position du Mouvement des Démocrates Comoriens

  1. MDC. Il faut attendre 2031 pour rêver.
    Quel mouvement des démocrates!
    Je trouve que vous mélangez tout mes chers MDC.
    Je ne compte pas sur vous car vous faite de la politique à l’ancienne.
    En effet, comme c’est l’autre qui l’a proposé alors vous êtes contre en avançant des arguments qui tiennent pas la route.
    En fait, Qu’est ce qui nous empêche de faire un bilan tout en travaillant sur d’autres projets:santé, éducation, économie et que sais-je encore.
    C’est minable et indigne pour les intellectuels que vous êtes.

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