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Les élèves du lycée de Moroni prêts à une année blanche, si les gendarmes ne sont pas jugées et punis

Les élèves du Lycée Said Mohamed Cheikh de Moroni se sont rassemblés hier jeudi et sont prêts à faire une année blanche, si les gendarmes auteurs des actes de violence contre leurs camarades lundi dernier, ne sont pas jugés et punies.

 

Quatre jours après les échauffourées qui ont opposé élèves et forces de l’ordre au lycée de Moroni, les élèves brisent le silence. Ils ont décidé de ne plus reprendre les cours tant que les gendarmes qui ont commis les actes de violences lundi dernier ne sont pas jugés et punies. « On a appris que des gendarmes ont été arrêtés. Cela on l’entend chaque jour. On en a marre des discours. Aujourd’hui on veut des actes. Et tant qu’on n’assistera pas à une audience publique de ces gendarmes, nous sommes prêts à faire une année blanche », déclare Sefdine Taanchik, le président de la coopérative du lycée de Moroni.

Qualifiant cette date de « jour le plus long », ils ont montré aussi que ce n’est pas la première fois que l’armée s’en prend violemment à des élèves. « Il ne faut pas oublier. En 2015, ils nous ont attaqués à 23 heures. Aujourd’hui, nous ne sommes pas étonnés car ils agissent comme si nous étions leurs ennemis », avance un autre responsable de la coopérative, avant d’ajouter que « le lycée est transformé en champs de bataille. Et c’est vraiment regrettable  ».

Les élèves font appel au soutien des organisations des droits de l’homme mais aussi de leurs parents. Ils appellent aussi les établissements privés à faire preuve de solidarité dans cette cause. « Aujourd’hui, c’est un élève du public, demain il peut être du privé… », souligne­t­il, avant d’ajouter que « le lycée se trouve actuellement dans un état critique et nous vivons dans l’insécurité ».

Les élèves n’ont pas ménagé le gouverneur de l’île de Ngazidja, et se disent déçus par son silence. « Je rappelle que quand Hassani Hamadi voulait être élu, il s’est déplacé jusqu’à nous. Aujourd’hui, on pensait qu’il serait le premier à réagir. C’est vraiment inacceptable », martèle Ali Abdallah Kassim. Au ministère de l’éducation nationale, c’est la déception totale aussi. « Normalement, il devait être le premier à venir nous voir mais il est resté scotché à son bureau. Quel est vraiment son rôle ? », se  demande ­t­-il.

Du côté des enseignants, ils devraient reprendre les cours hier jeudi, après les 72 h de grève. Et les élèves se disent déterminés. « Même si les professeurs ont décidé de reprendre les cours, nous, on va continuer. Nous irons jusqu’au bout », conclut le président de la coopérative du  lycée.

Mohamed Youssouf/LGDC

 

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