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Les fonctionnaires de Ngazidja demandent la levée «immédiate» de la mesure de l’exécutif de Ngazidja

Dans le courrier envoyé à l’argentier de Ngazidja, l’intersyndicale et le Synas rappellent que lors de leur rencontre du 6 février, le commissaire leur avait confié ne pas être au courant de l’information relative aux prélèvements sur les salaires des agents de l’administration insulaire et qu’il avait même qualifié cette décision de « rumeur».

Par Mariata Moussa

La décision de l’exécutif de Ngazidja d’opérer un prélèvement d’entre 7 et 29% sur les salaires des agents et fonctionnaires de l’île «pour créer une société financière d’investissement solidaire» fait grincer des dents. L’intersyndicale des agents de l’Education et le Syndicat national des agents de la santé (SYnas) viennent, à ce propos, d’adresser deux courriers au gouverneur Hassani Hamadi et à son commissaire aux Finances, Saïd Ahamada Youssouf, pour leur faire part de leur protestation.
La correspondance destinée au chef de l’exécutif de Ngazidja fait suite à une rencontre, mardi 7 février, entre les différentes parties au cours de laquelle le gouverneur leur a, pour la première fois, parlé de cette initiative. Selon un des responsables de l’intersyndicale, qui avait assisté à cette rencontre, Hassani Hamadi leur a clairement signifié que tout était mis en place et qu’il n’était pas question de faire machine arrière. «La voiture a déjà démarré», aurait il lancé, textuellement. Les syndicats, eux, réclament d’abord «les statuts et les documents nécessaires relatifs à ce projet pour des séances d’appropriation».

Une rumeur ?

Ils demandent surtout au gouverneur «la suspension immédiate de tout acte administratif ou décision visant à prélever une part de nos salaires pour ce projet sans notre accord.» Ils considèrent, en outre, que les représentants légaux et légitimes des travailleurs comoriens sont ‘‘ceux qui sont mandatés ou désignés légalement par leurs structures ou organisations professionnelles et se montrent disposés à travailler en concert avec vous pour la mise en place des différents projets de développement de l’île et cela dans le respect des institutions et des normes en vigueur». Dans le courrier envoyé à l’argentier de Ngazidja, l’intersyndicale et le Synas rappellent que lors de leur rencontre du 6 février, le commissaire leur avait confié ne pas être au courant de l’information relative aux prélèvements sur les salaires des agents de l’administration insulaire. «Cela ne pourrait être qu’une rumeur», avait il affirmé. Interrogé sur ce point, le commissaire aux Finances a tout nié en bloc. «Dire que je n’en étais pas au courant, c’est trop dire car ce projet est à l’étude depuis six mois. Mais, je voulais le leur annoncer officiellement.

Si les syndicats disent qu’ils n’étaient pas informés, ce n’est pas vrai car chaque commissariat a un délégué et ce dernier a pour mission d’informer son département de tout ce qui se passe». De son coté, le secrétaire général de l’intersyndicale confirme que «le commissaire ne dit pas la vérité et j’aimerais qu’on nous offre la possibilité d’un face à face dans les médias pour le lui dire». Au sujet des salaires, Saïd Ahamada Youssouf affirme que «le prélèvement sur les salaires se fera car cela entre dans la dynamique de la politique que nous avons tracée. C’est pour le bien de la population. La machine est lancée. Toutefois, ceux qui ne veulent pas prendre part à ce projet ont trois mois pour se désister et nous leur laissons la possibilité de revendiquer leur dû».

Alwatwan

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1 commentaire sur Les fonctionnaires de Ngazidja demandent la levée «immédiate» de la mesure de l’exécutif de Ngazidja

  1. Quand arriverons-nous à comprendre qu’en matière d’impôt et taxes, le représentant n’est pas le syndicat, mais le parlementaire et en l’ocurrence les membres du conseil de l’île. Hassani Hamadi n’a pas besoin de parler avec les syndicats d’abord avant de promulguer une texte déjà vu par le conseil de l’île.

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