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Les médecins en guerre contre l’exercice illégal de la profession

L’exercice illégal de la médecine ou chirurgie dentaire est passible d’une amende allant d’un million à cinq millions de francs comoriens.

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Santé

Le Conseil de l’ordre des médecins et chirurgiens-dentistes, investi en avril dernier, entend œuvrer pour «mettre de l’ordre» dans la profession.  Son président M’madi Ibouroihima a, dores et déjà, pris le bâton de pèlerin pour une première mission consistant à lutter contre l’exercice illégal de la profession. Par conséquent, des courriers sont adressés à certains médecins pour être auditionnés. Ils doivent se conformer au code de la santé qui stipule, en son chapitre 2 sur l’exercice des professions médicales, que seules les personnes remplissant certaines conditions peuvent exercer ladite profession.

Effectivement, ces dernières doivent être, selon l’article 175 dudit chapitre, «titulaire d’un diplôme d’Etat de docteur en médecine ou en chirurgie dentaire ou d’un diplôme de médecin reconnu et jugé équivalent par l’Etat comorien ; de nationalité comorienne ou ressortissant d’un pays ayant un accord de réciprocité avec l’Union des Comores ; inscrit au tableau de l’Ordre national des médecins, chirurgiens-dentistes, pharmaciens ; exempt de toute condamnation infamante ou contraire à une disposition contenue dans le code de déontologie médicale».

Le docteur Randriamihamina Zaza, exerçant au Centre médical urbain (Cmu) de Moroni-Mbuweni, est le premier médecin cité. Auditionné le 9 juin dernier par les docteurs Nassur Soimihi et Hadjira Abdoulatuf, il lui est, en effet, reproché de ne pas remplir les conditions de l’alinéa 2 de l’article 175. Le docteur Zaza ne serait pas de nationalité comorienne, il n’aurait que sa  nationalité malgache, et «il n’y a aucun accord de réciprocité entre les Comores et Madagascar», dixit M’madi Ibouroihima.

Seulement, le médecin chef du Cmu de Moroni Mbuweni estime qu’il y a là «différentes lectures possibles de cet article. Nous avons des relations diplomatiques avec la Grande île et je pense que c’est largement supérieur». Et la  même source  parle d’un acharnement dans la mesure où «Zaza n’est pas le seul médecin étranger exerçant aux Comores».

M’madi Ibouroihima explique que ce n’est qu’un début mais il y aura bien d’autres médecins qui seront auditionnés et interdits d’exercer s’il le faut : «il y en a qui ont des faux diplômes, d’autres qui ne sont pas inscrits au conseil de l’ordre et bien d’autres cas encore. L’objectif de cette démarche étant de protéger au mieux la population comorienne».

Le président du Conseil a, toutefois, précisé que «les médecins étrangers travaillant dans des Ong ou avec des représentants diplomatiques peuvent exercer aux Comores mais sous les ordres de ces derniers». Il a rappelé que l’exercice illégal de la médecine ou chirurgie dentaire est passible d’une amende allant d’un million à cinq millions de francs comoriens.

En cas de récidive, cette peine peut aller, selon le code de la santé, de 5 à 20 millions et d’un emprisonnement d’un à trois ans ou de l’une de ces deux peines. Pour l’heure, le parquet de la République a été saisi pour interdire Randriamihamina Zaza d’exercer. Reste à savoir qu’elle lecture fera le procureur de cet alinéa 2 de l’article 175 du code de la santé.
Abdallah Mzembaba / Alwatwan

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