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Les pratiques coloniales dénoncées à Maore

Monsieur Jacques Martial Henry, fils de dirigeant et dirigeant lui même du mouvement « Mayotte département français » est en colère. A une télé française le 9 octobre dernier « Il estime qu’il y a une discrimination à l’égard des mahorais : « tout est décidé à Paris ou à la Réunion » (in https://la1ere.francetvinfo.fr/mayotte/jacques-martial-henry-je-suis-pour-l-autonomie-de-mayotte-879610.html).

Il dénonce le larbinisme typique des pays colonisés face à « l’autorité » coloniale qui conduit un élu à s’agenouiller face à un petit fonctionnaire métropolitain. Il se bat non sans raison pour la dignité des Maorais. Mais comme il le dit lui même, les chaînes dans les mentalités sont fortes. Il ne préconise donc qu’une autonomie de Mayotte au sein de la France, une autonomie qu’il avait du mal à préciser face aux questions des journalistes. La contradiction est flagrante. Dans une Mayotte française, peut-on distinguer un français de France, un français de la Réunion, un français d’origine africaine et un français de Mayotte ?

Face aux mêmes pratiques qui lui ont valu d’être déchu de son fauteuil de DG de la SIM alors qu’il avait redressé la situation de l’entreprise immobilier social, Monsieur Mahamoud Azhar s’était indigné et son réquisitoire des procédés coloniaux français sont consacrés dans un célèbre ouvrage : « MAYOTTE EN SOUS-FRANCE »

Nous, les habitants des quatre îles Comores, vivons une situation épouvantable du fait des pratiques coloniales et néocoloniales de l’État français, quelle que soit la tendance au pouvoir à Paris. La dénonciation des mœurs des dirigeants maorais épousent comme un gant ceux de Moroni-Mutsamudu et Fomboni. Corruption, pillage des deniers publics, etc.

Ceux qui sont à Maore émigrent vers la Réunion et la France à la recherche de meilleures conditions d’existence. Ils se heurtent alors au racisme métropolitain qui frappe les non blancs, y compris les français des DOM-TOM et autres nationalisés. A la Réunion les bidonvilles peuplés de Comoriens, Maorais compris témoigne de l’échec de cette émigration.

Ceux qui sont dans les autres îles louchent vers Maore, la Réunion et la France. Même situation avec en prime les dizaines de milliers de morts du visa Balladur.

Notre drame c’est le venin du séparatisme. Nous en arrivons à considérer le frère ou la sœur d’une autre île comme l’ennemi, comme le dominateur voire le colonisateur. Pendant près de 5 ans (1997 – 2001) , Ndzuwani voguait toute seule. Son sort avait-il été meilleur ? Au contraire. Par contre des nouveaux dirigeants ont émergé, ont régné et se sont sucrés avec leurs compères.

La force du séparatisme repose sur l’élargissement des profiteurs. Chaque « personnalité » nourrit des prétentions îliennes qui pourraient, à force de tournante, le conduire au sommet de l’État.

Sans vaincre à plate couture le séparatisme, l’Archipel des Comores, continuera à sombrer pendant qu’une petite caste coupé du pays continuera à se partager le pouvoir et les richesses qui vont avec.

Idriss

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