Levée d’immunité : Salami dénonce un « démantèlement » de l’Union de l’opposition

3 députés de l’opposition à qui l’on a retiré leur immunité parlementaire. Il n’en fallait pas plus à Salami Abdou Salami pour réagir. Depuis Ndzouani, le gouverneur de l’île a dénoncé une manœuvre des autorités pour démanteler l’Union de l’opposition, fustigeant sans retenue le gouvernement qui ne semblerait pas enclin au dialogue pour sortir de la crise.

« Deux députés qui se sont réunis en catimini pour prendre une décision », voilà la lecture que fait Salami de la levée de l’immunité des députés Tocha Djohar, Mohamed Dossar et Ali Mhadji. « Le bureau s’est réuni le 25 septembre dernier et a rejeté la requête du parquet de la République », se rappelle-t-il, indigné d’entendre parler d’une deuxième convocation du bureau de l’Assemblée. Alors que les relations entre l’Exécutif de Ndzouani et le gouvernement de l’Union ne semblent toujours pas au beau fixe, le gouverneur d’Anjouan s’étonne que le dossier, tranché une première fois, n’ait pas été traité en plénière devant l’insistance de la traiter une seconde fois: « Face à la tournure des évènements, il est évident que ce sont des manœuvres du gouvernement pour démanteler l’Union de l’Opposition ».

Une opposition quelque peu muselée qui compte plusieurs de ses membres les plus actifs au cachot. Dans ce contexte tendu, l’émissaire de l’Union Africaine avait sollicité un dialogue intercomorien. Un premier pas pour « apaiser » la situation mais qui s’avèrera très vite difficile à maintenir. L’Union de l’opposition quittera très vite la table des négociations, déplorant le « manque de sincérité » des autorités qui ne seraient pas enclin au dialogue.

« Le gouvernement Azali fait obstacle à toutes avancées sur le dialogue intercomorien. Ça ne m’étonne pas de voir les choses prendre cette tournure », regrette Salami Abdou qui assure avoir prévenu le haut représentant de l’Union Africaine, Ramtane Lamamra, du risque « qu’il n’y ait pas d’avancée » dans ce dialogue. « Tout ce qu’on est en train de vivre, c’est de la duperie. Du pure mensonge de la part du président Azali Assoumani ». Cela va bientôt faire une semaine que l’opposition s’est retirée du dialogue intercomorien. Elle demande des préalables avant de retourner sur la table de négociations.

Mohamed Youssouf / LGDC