12 novembre 2012
Libye : le dernier Premier ministre de Kadhafi devant ses juges, le procès reporté
Al-Baghdadi al-Mahmoudi, ancien Premier ministre de Mouammar Kadhafi, en Slovénie, le 6 mai 2010 ©AFP
TRIPOLI (AFP) – (AFP)
Le dernier
Premier ministre du régime libyen déchu,
Al-Baghdadi al-Mahmoudi, a comparu devant ses juges lundi
à l’ouverture de son procès qui a été
aussitôt reporté au 10 décembre, selon des
journalistes de l’AFP sur place.
Vêtu de l’habit traditionnel libyen, M. Mahmoudi
comparaissait pour la première fois devant ce tribunal
de Tripoli où sont jugés les principales figures
de l’ancien régime de Mouammar Kadhafi renversé en
octobre 2011 après huit mois d’un conflit armé dévastateur.
Le juge n’a pas fait lecture des chefs d’accusation contre
M. Mahmoudi, mais le porte-parole du procureur
général Taha Baara a déclaré dimanche
à l’AFP qu’il était accusé notamment
« d’actes portant atteinte à la sûreté de l’Etat ».
Deux autres prévenus non identifiés, en état
d’arrestation et qui devaient comparaître dans le cadre
de la même affaire, n’ont pas été
présentés, suscitant la protestation de la défense.
La séance a duré une dizaine de minutes et le
procès a été ajourné au 10 décembre
à la demande de la défense et du parquet. La
défense a demandé le report pour disposer de plus
de temps pour pouvoir étudier le dossier et
préparer les plaidoiries.
Chef du gouvernement libyen de 2006 jusqu’aux derniers jours
du régime Kadhafi, M. Mahmoudi avait fui la Libye en
septembre 2011, peu après la prise de Tripoli par les rebelles.
Il avait été arrêté le 21 septembre
à la frontière sud-ouest de la Tunisie, près
de l’Algérie, puis livré à Tripoli le 24 juin
après neuf mois de détention en Tunisie, où
son extradition très controversée a
déclenché une crise politique.
Plusieurs organisations de défense des droits de
l’Homme, ainsi que des personnalités de l’opposition
tunisienne, ont vivement critiqué la démarche,
estimant qu’elle violait le droit international, malgré
l’engagement de Tripoli à garantir un procès
équitable aux dirigeants de l’ancien régime.
Début juillet, M. Mahmoudi a clamé son innocence
devant des journalistes dans sa prison à Tripoli :
« Je suis prêt à être jugé par le
peuple libyen.Je suis soucieux de voir apparaître la
vérité.Je suis sûr de moi et de mon innocence ».
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