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L’implicite de la prêche de Bajrafil

​L’érudit musulman Bajrafil a adressé un message au président de la république suite à la fermeture d’un hôpital et d’une université iraniens. La question de la hausse des rémunérations des membres du gouvernement a été aussi abordée mais de manière implicite.

Rien n’a été explicite. Mais à l’entendre en filigrane, et en tenant compte des derniers événements, le prédicateur comorien résidant en France qui tenait samedi dernier une conférence-débat à Mitsoudjé, en présence du chef de l’Etat, semblait adresser son message au président de la république, dont le gouvernement vient de fermer une polyclinique et une université gérées par un organisme iranien. Pour rappel, l’Union des Comores a rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran, pays d’obédience chiite en conflit avec l’Arabie Saoudite, sunnite.

Il est démontré par le conférencier que l’Islam reconnait le principe de la « liberté de croyance ». « Nul ne doit être contraint de pratiquer telle ou telle confession », a-t-il souligné avant de parler des relations économiques que les compagnons du prophète Muhammad avaient conclues avec d’autres communautés non-musulmanes. A titre de rappel, le 10 août dernier le gouvernement comorien a décidé « de mettre fin » à la mission du Croissant rouge iranien à Moroni qui détenait un hôpital dans chaque île.

Il s’en est suivi la fermeture d’une université gérée par le même pays, et un centre de formation professionnelle aussi. Autre rappel important, le 21 janvier de cette année, au cours d’une session extraordinaire tenue à Djeddah et à la quelle avait pris part le même ministre, contre l’Iran, l’organisation de la coopération islamique (OCI)a décidé de « bannir les agendas sectaires et doctrinaux eu égard à leur effet destructeur et leurs retombées éminemment graves sur la sécurité et la stabilité des Etats membres… ».


Au cours de la conférence-débat à Mitsoudjé, Bajrafil a aussi, toujours implicitement, abordé la question de la valorisation des salaires des membres du gouvernement au détriment de ceux qui touchent un salaire de misère, et des milliers des jeunes licenciés pour raisons économiques. Il a recommandé au président de la république de valoriser les salaires des enseignants car, sans enseignements, « il n’y aura pas d’avenir meilleur pour le pays ». Reste à savoir si Bajrafil a prêché dans le désert ou si le président de la république pourra revenir sur ses décisions.

Toufé Maecha /LGDC 

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