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« L’opposition tente de dissimuler l’échec de leur politique de chaise vide… »

Interview: Quelques jours après la cérémonie de clôture des assises nationales, Me Said Larifou , Porte parole du comité de pilotage des Assises nationales, a accepté de répondre à nos questions.

Question 1: Étant le porte parole de l’institution organisatrice des assises, quel bilan tirez vous de votre passage au CPAN?

Le choix fait sur ma personne par des partis politiques pour les représenter au sein du comité de pilotage est un honneur et une forme de reconnaissance de mon engagement continupour le développement économique de notre pays et pour son enracinement dans les valeurs de démocratie et le progrès. J’éprouve aussi une fierté pour avoir eu cette opportunité d’apporter ma contribution pour la réussite de ce grand défi historique pour notre pays, les Comores.
Je vous l’avoue, la tâche ne fût pas facile surtout au début lorsqu’il fallait se mettre d’accord sur les termes du règlement intérieur du CPAN et sur les modalités de désignation des membres et le mode de fonctionnement de trois structures de base à savoir les trois commissions, techniques, d’organisation et celle de la communication.

C’était une forme d’expérience humaine très riche à la fois par les passions qui animaient les membres du CPAN qui, chacun était porteur d’un idéal pour notre pays et voulait de ce fait l’exprimer, le partager et le faire adopter.

Question 2: êtes vous satisfait des résultats ?

Plus que jamais pour la réussite de ces Assises, les membres du CPAN soutenus par le bureau ont fait preuve de tolérance et de patriotisme. Nous nous sommes toujours forcé à placer les intérêts des comores, cela fût la clé de la réussite de ces Assises.
Tous les membres du CPAN ainsi que d’autres citoyens y ont contribué.

Question 3: Malgré ce que vous venez de dire, l’opposition a fait une sortie sévère contre l’organisation de ces assises,quel est votre point de vue?

Il faut être précis, il s’agit d’une partie de l’opposition car une autre partie que je qualifierai plus responsable et modérée a activement soutenu les Assises et une autre qui, certes, comprend les enjeux et les défis auxquels doit faire face notre pays se renferme dans une querelle très politicienne et stérile car non productive pour se drapper contre cette forme moderne et innovante d’expression citoyenne et populaire.
Cette partie de l’opposition se livre à des sorties violentes pour tenter de dissimuler l’échec de leur politique de chaise vide.
Il convient de rappeller que les membres du CPAN ont été désignés par les partis politiques , la société civile, le Mouvement du 11 août et les institutions étatiques et que le president n’a eu droit qu’à 2 membres sur les 45 membres de ce comité.
Ce sont les partis qui ont demandé à ce que ces désignations soient confirmées par Décret présidentiel.
Comme quoi, il ne faut jamais désespéré de l’homme et Je le dis sérieusement « Vaut mieux tard que jamais » je prends note avec plaisir que certains membres de l’opposition qui aujourd’hui donnent des leçons de probité et de démocratie et qui rappellent les leçons apprises récemment selon lesquelles l’argent public ne doit pas être détourné et utilisé à des fins personnels. Je le note à toute fin utile.

Question 4: Ils disent que la liberté d’expression est bafouée?

Ça fait sourire lorsqu’ils évoquent des restrictions aux libertés alors qu’ils s’expriment librement et notamment dans le journal d’Etat qui publie sans la moindre censure leurs interviews et communiqués.
Aucun membre de l’opposition n’a été arrêté ni intimidé même pour leurs insultes ou diffamations.
Il convient de rappeller que dans un passé recent, des opposants ont été tabassés, arrêtés et d’autres assassinés. Des mercenaires étrangers avaient été dépêchés aux comores par un ancien president de l’union des comores pour museler l’opposition et lui assurer la prolongation de son mandat.

Question 5: Croyez-vous que le rassemblement est possible ?

Il n’est pas encore tard pour nos frères de prendre conscience des enjeux et les défis de notre pays et qu’il est important dans le contexte actuel marqué par des crises pour notre pays de nous rassembler pour les relever ensemble.
Pour ma génération, ça serait une grave démission avec des conséquences inimaginables pour l’avenir de notre jeunesse que de laisser les Comores dans cet état.
Le chaos auquel se trouve notre pays doit nous interpeller et nos querelles personnelles ne doivent pas compromettre la réussite de l’élan initié par la société civile comorienne qui a su nous interpeller et nous unir pour faire le bilan de notre indépendance et dégager des pistes et des orientations pour l’avenir de notre pays. Cet élan va bien au- dela des composantes qui meublent l’Etat comorien, hommes et femmes et institutions dont la défaillance est sans appel et patente.

Question 6: On dit souvent qu’on a bâclé le bilan de 42 ans d’indépendance, que répondiez vous ?

La situation socio économique et politique de notre pays invite et incite à amorcer et lancer une réelle réflexion neutre et très critique sur la gestion de notre indépendance depuis 1975 afin de tirer les leçons de nos échecs et nos réussites pour pouvoir définir un cap ensemble pour sortir le pays de l’ornière dans laquelle il se trouve englué depuis 42 ans.
Les Assises Nationales constituaient une opportunité pour les sans voix, ceux qui ont l’habitude de penser tout bas à contribuer à l’élaboration en commun d’un projet de société sans lequel aucun cap ne saurait être fixé pour vaincre le sous developpement dans toutes ses formes.
Une partie de l’opposition n’a peut être pas compris que nous ne pouvons et ne devons plus laisser notre population en souffrance pour assouvir des ambitions politiques des leaders qui ne pensent qu’à leurs intérêts. Nous devons penser à un modèle économique et définir notre propre modèle de developpement et nous doter d’un système institutionnel adapté aux exigences de developpement de notre pays.
Jamais au monde des institutions politiques ne sont mises en place exclusivement pour répondre aux appétits du pouvoir.
Notre modèle politique lui même appelle à etre repensé de manière à placer l’homme, la seule richesse d’un pays dévastée par la corruption généralisée au centre du sursaut national.
Ceux qui critiquent gratuitement nos experts quelque fois en des termes très violents et insultants font très mal au pays en pensant qu’il est impossible pour les comores de disposer des compétences de niveau internationales.
Vous ne pouvez prétendre à des considérations si vous passez votre temps à mépriser par méchanceté ceux qui consacrent leur temps à donner le meilleur d’eux même pour le bien de notre pays.
Je suis très fier de la contribution de nos experts qui ont su courageusement et en toute indépendance passer au crible le bilan de 42 ans d’indépendance.
Ils ont établi un diagnostic et dégagé des voies susceptibles de corriger les injustices et incohérences et prédisposé le pays à s’unir derrière un projet fédérateur de renaissance.
Il faut que certains de nos amis de l’opposition comprennent que le pays a grandement besoin d’un appel d’air frais susceptible d’en finir avec cette léthargie.
Nous devons mettre fin aux blocages que le pays endure sur plusieurs plans.
Ils semblent confortablement assis sur ces crises et rechignent à se lancer dans un processus salvateur d’autocritique.
Ils rejettent la responsabilité de l’état des Comores sur le president Azali alors qu’ils ont une grande part de responsabilité sans limite sur le chaos comorien.
les Assises constituent pour ceux qui veulent vraiment travailler pour l’intérêt général et notre pays un véritable catalyseur, un cap qui doit conduire les Comores vers l’émergence et ma génération ne laissera personne ou un groupe d’égoïstes nous voler notre seul espoir.

Question 7: parlant du positionnement, où se situe politiquement le Ridja ?

Le Ridja est un Mouvement politique progressiste qui milite contre les injustices pour le developpement économique des Comores et pour l’enracinement de la démocratie.
Le Ridja a toujours su prendre position et s’engager non pas pour un homme mais pour notre pays.
Actuellement nous suivons attentivement les actions menées par le Chef de l’ État et nous soutenons celles qui nous semblent répondre aux besoins de la population et du pays.
Le Ridja fait appel à une grande alliance pour soutenir les actions orientées vers le développement économique des Comores et des grandes réformes de notre système politique et de notre modèle économique, notre pays doit retrouver la voie du progrès.

Question 8: Et par rapport à la loi sur les partis politiques ?

Il y a deux notions à retenir:
La liberté d’expression et d’association est fondamentale.
Elle est inscrite dans les textes fondamentaux de tous les pays.
Ce droit fondamental accordé à chaque citoyen lui confère le droit de créer son parti politique et Association.
Si le législateur peut organiser et définir les modalités de fonctionnement des partis, il ne peut sauf violer le principe susvisé empêcher légalement l’existence des partis.
Ce serait très injuste et non démocratique de limiter le choix des électeurs sur des partis dont l’existence n’a qu’une réalité apparente.

Propos recueillis par Nakidine hassane

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