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Lutter contre les mariages des enfants

Le mariage précoce des filles et des garçons compromet la réalisation et la jouissance de presque tous leurs droits. Imposer un conjoint à des enfants ou des adolescents nullement prêts à la vie conjugale et que le mariage privera de la liberté et de la possibilité de développer leur personnalité, ainsi que d’autres droits comme la santé, le bien-être, l’éducation, et la participation à la vie sociale, dépossède les intéressés des protections fondamentales de la Convention relative aux droits de l’enfant ratifiée par notre pays.  Les adolescentes enceintes de moins de 15 ans ont cinq fois plus de risques de mourir en couche qu’une jeune femme de 20 ans. Elles courent davantage le risque d’être victimes de fistules obstétricales ou de déchirure de l’appareil génital.
 
Le code de la famille comorien fixe à 18 ans l’âge légal du mariage. Dans la pratique, cette disposition n’est malheureusement pas respectée. Plusieurs mineurs sont mariés, la plupart des jeunes filles avec des adultes en raison de la vulnérabilité des familles. Une des raisons communément données par les parents pour justifier le mariage précoce des filles est qu’il s’agit d’un moyen de préserver leur virginité et l’ Islam autorise le mariage des enfants. Le mariage précoce est également utilisé comme une stratégie de survie économique pour les familles pauvres. En 2012, 80,4% des filles de 15-19 ans n’étaient jamais marié avec un homme. Elles étaient plus nombreuses en 1996 à ne s’être jamais mariées à ces âges, soit 88,5%. Ce résultat signifie que, comparé à 1996, en 2012 beaucoup de filles de 15-19 ans sont mariées. Dans ce groupe d’âge, 6% des filles étaient mariées avant l’âge de 15 ans en 2012 et 5% l’étaient en 1996.
 

Dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action 2017 de la politique nationale de la protection de l’enfant adoptée l’année dernière, le Commissariat National à la Solidarité, à la Protection Sociale, à la Promotion du Genre a décidé avec l’appui financier de l’ UNICEF d’organiser des ateliers de sensibilisation et de Formation des Cadis sur le mariage des enfants des iles autonomes. Apres d’Anjouan la semaine dernière, Mohéli au début de cette semaine, ce mercredi 25 octobre, est organisé l’atelier au profit des cadis de la Grande Comore. L’objectif de ces ateliers est de contribuer à la réduction des mariages précoces. Il faudra déconstruire les idées reçues, les déformations de la religion musulmane en vue de faire respecter les dispositions législatives en vigueur relatives au mariage et à la protection de l’enfance. 
 
L’Islam n’incite pas – comme le laissent entendre certains ulémas de la place – au mariage précoce. Le mariage en Islam doit toujours se faire dans le cadre des objectifs globaux de l’Islam et des objectifs spécifiques du mariage. En d’autres termes, le mariage ne doit jamais se faire contre l’intérêt matériel, moral, physique, socio-économique… de l’un des deux conjoints. Ainsi, marier la jeune fille à un âge où l’accomplissement des charges familiales lui porterait préjudice dans son intégrité physique ou morale, serait contraire aux principes de l’Islam.  De même, les conséquences néfastes découlant d’une sexualité précoce, notamment, le traumatisme, la fuite et l’abandon du foyer conjugal, le divorce, sont contraires aux objectifs du mariage en Islam qui sont l’épanouissement physique, moral et économique des conjoints
 
D’où l’importance de combattre cette pratique néfaste des mariages précoces.

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