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Ma-mwe : le torchon brûle entre Mgomri et une partie du personnel

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Des employés grévistes de la société nationale d’eau et d’électricité, ont été durement appréhendés, hier, par des éléments de l’Escadron. Selon un membre de la sécurité, douze employés ont pénétré dans l’enceinte de la direction de la société à Volovolo hier, vers 3h du matin, et séquestré les agents de la sécurité. Ils auraient ensuite pris le contrôle de toutes les portes de l’établissement.

“Ils nous ont attaché les mains et ont pris toutes les clés“, raconte un agent de la sécurité. Tôt dans la matinée, les agents qui montent une fronde contre le directeur de l’établissement ont donc fermé les portails et bloqué la circulation au sein de l’entreprise en se servant des tuyaux déposés sur place. Appelés pour déloger les manifestants, les éléments de l’Escadron ont vite pris le contrôle des lieux, certains grévistes ont été blessés.

Le directeur général de la Ma-mwe a annoncé qu’il va suivre les procédures disciplinaires qui vont conduire “inévitablement” au licenciement des ces douze agents suspectés d’être impliqués dans des actes de sabotage. Pour sa part, le syndicat des agents de l’établissement public déplore le musèlement de ses droits de grève par la nouvelle direction.

“Il (Oumara Mgomri, Ndlr) nous a interdit de faire grève dans l’enceinte de notre établissement. Il est en train de violer nos droits élémentaires”, regrette son secrétaire général. Pour rappel, la situation a commencé à dégénérer, avant-hier, quand le patron de la Ma-mwe a décidé de faire respecter les heures d’entrée en service de son personnel (7h30). Oumara Mgomri fustige, d’une part, l’empiètement des mesures disciplinaires d’une partie de son personnel et, de l’autre, le manque de productivité.”L’administration de la Ma-mwe doit apprendre à respecter les règles, nous ne pouvons pas continuer à travailler dans l’anarchie”, soutient-il.

Ils sont exactement vingt-six agents à être suspendus pour avoir forcé les portails, mercredi matin et pour avoir décidé de paralyser le fonctionnement de l’établissement public. Des opposants à Mgomri dénoncent, pour leur part, un climat de dictature instauré par ce dernier qui, selon eux, prend des décisions sans même consulter sa propre direction. “Nous n’accepterons pas la façon de faire de Mgomri. Il décide tout et tout seul”, dit un employé proche du syndicat sous couvert d’anonymat.

Ces événements ont, par ailleurs, révélé au grand public le profond désaccord qui subsiste entre le directeur général de la société et la directrice administrative et financière (Daf), Moinahalima Andhumdine. Le divorce est consommé au moment où cette dernière a rejoint le mouvement des grévistes retardataires. Mais, il faut dire qu’auparavant la communication ne passait pas entre les deux hauts responsables de la société. La Daf avait refusé, au début de la semaine, de signer l’achat des radiateurs de la centrale d’Itsambuni.

Elle aurait indiqué qu’il revenait à Leignon synergie Comores, qui a la responsabilité de cette centrale, de changer ces pièces. Ce qui ne convient pas à Mgomri, qui soutient qu’on ne révise pas des radiateurs. Pour rappel, ce même responsable, avait aussi, refusé d’apposer sa signature sur le fichier de la masse salariale “réduite” pour contester la suppression des primes d’ancienneté. Nommé par le ministère des Finances, Mgomri ne cache pas vouloir son remplacement.

Toyb Ahmed

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