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Madagascar: Épidémie de la peste, des cadavres pestiférés volés…

Deux cadavres suspectés de peste ont été volés à Toamasina et à Antana­narivo. Leurs propres familles respectives en seraient les auteurs.
En cachette. Le corps sans vie de la personne décédée à Amboditsiry, suite à une suspicion de peste pulmonaire, mercredi, n’a pas pu être enterré dans la fosse commune d’Anja­nahary, comme l’a affirmé un responsable du Bureau municipal de l’hygiène (BMH), hier. Sa famille l’aurait emmené, en catimini, dans le district de Manja­kandriana, au Nord-Est de la capitale, où est érigé le tombeau familial. Elle aurait refusé d’admettre que son proche a succombé de la peste. « Nous étions face à des personnes qui étaient prêtes à tuer, au cas où l’on toucherait le corps. Jusqu’à 23 heures, hier (ndlr : jeudi), nous étions encore aux alentours pour tenter de négocier. Malheu­reusement, ils ont trouvé un chemin souterrain pour s’échapper. Ils l’auraient amené dans leur tombeau familial », rapporte une source, hier.

Dans le district de Toamasina I, le cadavre d’une personne pestiférée déjà inhumé dans le cimetière de Manangareza a disparu de la fosse commune. Ses proches l’auraient déterré pour le mettre aux côtés des siens, dans son caveau familial. La gendarmerie de Toa­masina I n’aurait été alertée qu’hier. « Nous ne savons pas lequel des deux corps des victimes de peste, enterrés dans ce cimetière a été volé. Les équipes du ministère de la Santé publique et de la gendarmerie sont descendues sur place, ce jour (ndlr : hier) pour la constatation », explique une source auprès de la gendarmerie de Toamasina.

Exhumation

Des médecins affirment le risque de propagation de la bactérie. « Le germe vit dans la tombe. Ces tombeaux où ont été enterrées les personnes pestiférées doivent obligatoirement être scellés pendant des années. Autrement, la bactérie continuera à se propager et à affecter les vivants », explique un médecin.

Pas plus tard qu’hier, un garçon, invité à une cérémonie d’exhumation dans le district d’Avaradrano, il y a quelques jours, a été testé positif à la peste pulmonaire dans une formation sanitaire d’Antananarivo-ville. « Il a sûrement contracté cette maladie pendant cet événement car il n’est allé nulle part ailleurs», se désole la grand-mère, inquiète de l’état de santé de son petit fils, déjà fatigué. Il suit des traitements dans un grand hôpital d’Antananarivo-ville, depuis hier. En outre, il y a une dizaine de jours, une fillette habitant à Soavimasoandro et qui rentrait d’une exhumation à Fianarantsoa, a perdu la vie à cause d’une suspicion de peste.

Des médecins remarquent la coïncidence entre la période d’exhumation et la saison de peste. « Tous doivent être vigilants, surtout, les médecins. Parfois, la famille de la personne décédée cache certaines informations pendant l’interrogatoire, si le décès a eu lieu hors formation sanitaire », indique un autre médecin.

Des recherches actives de toutes personnes entrées en contact avec ces cadavres sont maintenant en cours, selon une source auprès du ministère de la Santé publique. Avec la moindre erreur ou négligence, l’épidémie de peste continuera à sévir.
Miangaly Ralitera/lexpressemada.com

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