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Mali : feu vert de l’ONU à une force internationale

20 décembre 2012

Mali : feu vert  de l’ONU à une force internationale

 

Le Conseil de sécurité de l’ONU, lors d’une réunion le 27 novembre 2012 à New York ©AFP

 

NEW YORK (Nations unies) (AFP) – (AFP)

Le Conseil
de sécurité de l’ONU a donné jeudi son feu
vert au déploiement d’une force internationale au Mali,
mais par étapes et sans fixer de calendrier précis
pour la reconquête du nord du pays tombé aux mains
des islamistes.

Diplomates et responsables de l’ONU soulignent que
reconstruire l’armée malienne, ébranlée par
un coup d’Etat et une défaite militaire, prendra des
mois et qu’il ne faut pas s’attendre à une
éventuelle offensive libératrice avant l’automne 2013.

Après de longues tractations entre Français et
Américains — qui doutent de la capacité des
Africains de mener à bien cette opération — le
Conseil a « autorisé le déploiement au Mali,
pour une durée initiale d’un an, de la Mission
internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA) ».

L’envoi d’une telle force, conduite par des Africains et
appuyée par les Occidentaux, était
réclamé avec insistance par l’Union africaine (UA)
et la Communauté économique des Etats d’Afrique de
l’Ouest (Cédéao).

La
résolution 2085, adoptée à l’unanimité,
appelle Bamako à lancer d’abord un « dialogue
politique pour rétablir pleinement l’ordre
constitutionnel » et à organiser des élections
avant avril 2013.

Un nouveau Premier ministre, Diango Cissoko, a été
nommé la semaine dernière, son
prédécesseur, Cheick Modibo Diarra, ayant
démissionné sous la pression des militaires
putschistes.Ceux-ci avaient renversé le 22 mars le
président Amadou Toumani Touré et gardent une
forte influence à Bamako.

La résolution invite aussi le nouveau gouvernement
malien à engager des négociations
« crédibles » avec les groupes présents dans
le Nord, essentiellement les Touareg, qui se dissocieront
des « organisations terroristes » contrôlant
cette région, dont Al-Qaida au Maghreb islamique et Mujao.

Début décembre, une médiation de la
Cédéao avait permis une amorce de dialogue à
Ouagadougou entre le gouvernement malien, le groupe
armé Ansar Dine (Défenseurs de l’islam),
essentiellement composé de Touareg maliens, et la
rébellion touareg du Mouvement national de
libération de l’Azawad (MNLA).

Sur le plan
militaire, il faudra d’abord reconstruire l’armée
malienne et entraîner les troupes africaines qui feront
partie de la force afin de les préparer à
reconquérir le Nord.

Mais le Conseil devra s’estimer « satisfait » de
l’état de préparation de la MISMA, à partir
de critères précis (entraînement,
efficacité de la structure de commandement,
équipement, adaptation au terrain) avant qu’elle puisse
se déployer au Nord.

Le Conseil a souligné l’importance de « réduire
l’impact de cette opération militaire sur la population
civile », une préoccupation exprimée par le
secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et
par des organisations comme Human Rights Watch.

« Ce n’est qu’une étape, beaucoup reste à faire
sur le terrain et à New York », a reconnu
l’ambassadeur français à l’ONU Gérard Araud,
qui a noté que la résolution
« privilégiait le dialogue politique ».

« Notre texte n’est pas une déclaration de guerre, ce
n’est pas le choix de l’option militaire », a-t-il
affirmé.L’offensive militaire au Nord
« n’interviendra que le moment venu, une fois que le
processus politique aura produit son effet ».

Pour
l’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahel, Romano
Prodi, en tournée en Afrique de l’Ouest, la
préparation d’une action armée doit être
« crédible » et il faut identifier « tous les
moyens pour chercher la paix avant de commencer l’action militaire ».

Le financement de l’opération militaire, qui devrait
coûter au moins 200 millions de dollars par an selon
des diplomates, n’est pas totalement réglé.

Une partie de la facture (environ 30 millions de dollars)
devrait être pris en charge par l’UE tandis que les
Etats-Unis devraient fournir l’essentiel des besoins
logistiques de la MISMA.



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