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Mali : l’armée contre-attaque, Paris confirme son engagement

11 janvier 2013

Mali : l’armée contre-attaque, Paris confirme son engagement

Des combattants islamistes le 12 juillet 2012 à Gao, dans le nord-est du Mali ©AFP

BAMAKO (AFP) – (AFP)

L’armée malienne a lancé vendredi une
contre-offensive avec une assistance de la France, un
soutien qui a été confirmé par le
président François Hollande, avec pour objectif de
contenir la poussée vers Bamako des islamistes.

Dans une déclaration à l’Elysée, le chef de
l’Etat a affirmé que cette opération de lutte
contre des « terroristes » durerait « le temps
nécessaire », ajoutant que le Parlement
français serait « saisi dès lundi » de ce dossier.

Auparavant, M. Hollande avait assuré que « la
France répondrait », dans le strict cadre de l’ONU,
à la demande d’aide adressée par le président
malien Dioncounda Traoré pour contenir l’offensive des
groupes armés islamistes qui occupent totalement le
nord du pays depuis neuf mois.

Dès vendredi matin l’armée
régulière a contre-attaqué pour
reconquérir la localité de Konna,
près de Mopti, avec, selon des responsables
maliens, une aide étrangère.

Un responsable malien qui a requis l’anonymat a
ajouté que « des militaires
européens, dont des Français, sont
présents au Mali pour repousser toute
avancée des islamistes vers le Sud ».

« Nous
ne dirons pas leur nombre, ni là où ils sont, ni
le matériel qu’ils ont », a-t-il ajouté.

La contre-attaque est partie de Sévaré,
localité à 70 km au sud de Konna, dotée du
plus important aéroport de la région où,
selon des témoins, des avions militaires ont atterri
jeudi.Ils y ont débarqué des armes et des soldats
étrangers, parmi lesquels figuraient des Blancs, ont
rapporté des travailleurs de l’aéroport.

Ces avions militaires, notamment des C-160
utilisés par les armées française
et allemande, ont été vus jeudi à
Sévaré débarquant des militaires
étrangers et des armes, selon des
témoins, dont des travailleurs de
l’aéroport.

L’un d’eux a assuré qu’il y avait des Blancs
parmi les soldats, mais aucune source n’a pu
fournir plus de détails.

Paris à demandé vendredi à ses
ressortissants « dont la présence n’est pas
indispensable » de quitter le Mali.

« J’ai décidé que la France
répondra, aux côtés de nos
partenaires africains, à la demande des
autorités maliennes » dans le cadre des
résolutions du Conseil de sécurité des
Nations unies », a déclaré le président
Hollande devant le corps diplomatique à Paris.

La France, ex-puissance coloniale, a-t-il
ajouté, « sera prête à
arrêter l’offensive des terroristes si elle
devait se poursuivre ».

Alors que la situation militaire était
gelée, les combats ont repris cette
semaine, les islamistes s’emparant jeudi de
Konna et menaçant de continuer leur offensive
vers le Sud.

« Notre (contre-) offensive a commencé.L’objectif est de reprendre le contrôle
total de la ville de Konna et de progresser »
vers les positions des islamistes, a
déclaré vendredi un officier malien joint à
Mopti, à 70 km au sud de Konna.

Il a
ajouté que des « appareils militaires de pays
amis » participaient à l’opération et un
témoin a dit avoir vu « deux petits avions tirer sur
les islamistes », sans pouvoir préciser davantage.

La détérioration de la situation
accélère la mobilisation
internationale

Dans une déclaration unanime, le Conseil de
sécurité de l’ONU a demandé jeudi soir un
« déploiement rapide » de la force internationale
prévue au Mali mais dont l’intervention devait prendre
des mois.

Le président malien qui devait s’adresser
à la Nation vendredi à 20H00 (locales
et GMT) est attendu mercredi prochain à
Paris pour rencontrer M. Hollande, selon une
source diplomatique française.

Parallèlement, le ministre français de la
Défense Jean-Yves Le Drian s’est entretenu par
téléphone de la crise vendredi avec le
secrétaire américain à la Défense Leon
Panetta.Il devait contacter en fin de journée ses
homologues britannique et allemand.

En avril 2012, le nord du Mali est devenu un
sanctuaire pour les groupes islamistes
armés dont Al-Qaïda au Maghreb
islamique (Aqmi).

Abou Dardar, un porte-parole d’Ansar Dine, un des
groupes jihadistes, avait affirmé jeudi
à l’AFP que les islamistes allaient
continuer à progresser vers le Sud,
après Konna.

Une dizaine de « blessés graves », des
militaires et des civils, ont été
transférés du centre du Mali vers un
hôpital de Bamako, selon une source
médicale vendredi.

Depuis plusieurs mois, l’Afrique de l’Ouest a
proposé l’envoi, avec l’aval de l’ONU,
d’une force armée de plus de 3.330 hommes,
que des pays européens, dont la France, ont
promis d’aider logistiquement, pour la
reconquête du nord du Mali.

Le
déploiement de cette force a été
approuvé le 20 décembre par le Conseil de
sécurité, mais par étapes, sans calendrier
précis, et après un dialogue avec des groupes
armés respectant certains préalables.

A Bamako, un mouvement hostile au coup d’Etat
militaire du 22 mars 2012 au Mali, a
réitéré son appel « à la
communauté internationale pour le
déploiement immédiat de la force internationale
(…) face à l’agression des bandes internationales,
terroristes et jihadistes coalisées ».

L’émissaire de l’ONU pour le Sahel, Romano
Prodi, qui avait jugé en novembre une telle
intervention impossible avant septembre 2013, a
estimé jeudi à Bamako qu’il y aurait
« des décisions extraordinaires de la
communauté internationale » en cas de
poursuite de « l’offensive » islamiste.

A Bamako, la vie a repris son cours normal sans
aucun dispositif sécuritaire particulier
visible vendredi.La veille, des policiers
avaient été déployés
après des manifestations pro-putsch.

Des leaders religieux musulmans ont appelé les
Maliens à l’unité et à des
prières collectives « pour la paix et
pour le salut » du pays.



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