24 novembre 2012
Mali : les Mauritaniens « pas prêts » pour la guerre, selon leur président
Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, avec François Hollande, le 20 novembre 2012 à l’Elysée ©AFP
PARIS (AFP) – (AFP)
Le
président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a
déclaré samedi que son pays n’était « pas
prêt » à s’engager dans une « guerre » au
Mali, tout en se montrant méfiant envers
d’éventuelles discussions avec Ansar Dine, l’un des
groupes islamistes qui occupent le nord du Mali.
« Nous ne sommes pas prêts à nous engager dans
une guerre », a déclaré M. Aziz au journal Le
Monde daté de dimanche et paru samedi, jour prévu
de son retour en Mauritanie après plus d’un mois de
convalescence à Paris.
Il avait été hospitalisé en France après
avoir été blessé par balle près de
Nouakchott, le 13 octobre « par erreur » par un
officier de son armée.
« La population ne souhaite effectivement pas » une
intervention militaire dans le nord du Mali sous
l’égide de la Communauté des Etats d’Afrique de
l’Ouest (CEDAO) dont la Mauritanie n’est pas membre, selon
M. Aziz.
« C’est pourquoi nous ne conseillons pas qu’il y ait une
guerre ouverte avant d’épuiser tous les recours »,
ajoute le président d’un pays qui partage 2400 km de
frontières avec le Mali.
Selon lui, la guerre « pourrait fédérer toutes
les forces au nord du Mali, et même toutes les
populations contre ceux qu’(elles) pourraient
considérer comme des envahisseurs ».
Le président mauritanien « recommande beaucoup de
prudence » envers Ansar Dine, l’un des groupes islamistes
qui s’est déclaré favorable au « dialogue
politique » avec Bamako : « Je ne pourrai pas être
d’accord avec des groupes qui ont des accointances avec les
terroristes, ni même croire en la fiabilité de ce
qu’ils peuvent dire ».
Le nord du Mali est occupé depuis avril par Ansar Dine,
mouvement essentiellement composé de Touaregs maliens,
de jihadistes surtout étrangers d’Aqmi et du Mouvement
pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).
Ansar Dine a renoncé mi-novembre à imposer dans
tout le Mali la charia (loi islamique) – que les islamistes
armés appliquent avec une extrême rigueur -, sauf
dans son fief du Kidal (nord-est).
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