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Mamadou-ARM: Apologie de la catastrophe nationale

Il nous est présenté comme le meilleur comorien ministre des Finances de tous les temps. Comme un Homme d’Etat. Tout simplement comme le meilleur des Comoriens. Il s’agit, vous l’avez sans doute deviné, de Mohamed Ali Soilihi. Ingénieur agronome de formation, ce dernier n’a pas brillé à son premier poste de responsabilité, celui de Directeur Général du CEFADER (Centre Fédéral d’Appui au Développement Rural) de 1980 à 1985.

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Il convient d’abord de préciser que le système CEFADER/CADER (Centre d’Appui au Développement Rural) est la concrétisation d’un projet conjoint du PNUD et de la FAO qui avait eu comme objectif de : »développer la production agricole en vue d’une autosuffisance alimentaire, en promouvant un développement rural intégré ».

Je laisse les Comoriens apprécier l’analyse faite par Mme Raphaëlle HERON, stagiaire du FIDA (Fonds International de Développement Agricole) au PNDHD (Programme National de Développement Humain Durable) Comores sur la base d’un rapport d’évaluation du PNUD daté de mai 1986  » Les faiblesses structurelles ou fonctionnelles en gestion de l’organisation (en communication interne, gestion du personnel, gestion financière et comptable), sont telles que le système est profondément remis en question par l’institution qui l’a pourtant mis sur pied ».

Raphaëlle HERON poursuit « Les cultures vivrières, pour une large majorité, n’ont pas connu d’amélioration quantitative suffisantes, surtout lorsque mises en parallèle au phénomène de croissance démographique de 3.3% en 1980. Il est au contraire important de souligner une chute de production du riz paddy (3050 à 2 080 tonnes), et les avancées des nouvelles introductions : maïs et produits maraichers (tomates, petsaï, oignons, carottes, de 400 à 1 050 tonnes). Ces chiffres ne sont pas jugés satisfaisants, comparés aux montants dépensés (40 millions de dollars américains!) La conclusion du rapport d’évaluation est sans appel : Le CEFADER n’est pas en mesure d’établir une politique et des stratégies de développement, les CADERS ne sont pas les catalyseurs du développement rural et ne servent qu’au rayonnement (minime) d’institutions étrangères, loin des préoccupations des populations. » Voilà le bilan de « l’indéboulonnable et indétrônable » Mohamed Ali Soilihi, Directeur Général du CEFADER de 1980 à 1985. Voilà le bilan de celui « qui s’illustra à merveille au CEFADER » à en croire au billet publié le 4 septembre 2015 par le Docteur Ali Abdou Mdahoma sur le blog Le Mohélien.

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Pourquoi un homme qui a échoué lamentablement à son premier poste a-t-il connu une ascension fulgurante jusqu’à candidater aujourd’hui à la magistrature suprême ? Deux raisons expliquent ce parcours : 1) Après sa rupture avec Taki, le Président Ahmed Abdallah Abderemane voulait dans son gouvernement un Ministre originaire de Mbéni qui pourrait l’aider à maintenir le Hamahamet dans son giron. C’est ainsi que Mamadou est devenu ministre de la Production malgré le jugement sévère d’Ahmed Abdallah sur le bilan du Directeur Général du CEFADER (1kilo de tomate produit à 300 euros!)

2)Mohamed Ali Soilihi arrive toujours à passer entre les mailles des filets de l’alternance pour se faire engager par les différents Présidents des Comores et Gouverneurs de Ngazidja qui s’ingénient à s’attacher les faveurs de la région du Hamahamet. Bien qu’elle soit moyennement peuplée comparée au Mbadjini, à l’Itsandra, au Bambao et au Mitsamiouli, la région Hamahamet a un poids politique très important car ses électeurs savent se montrer reconnaissants. En fait, Mohamed Ali Soilihi est, de tous les prétendants à la succession de TAKi dans le Hamahamet, celui qui est capable de s’adapter à toutes les configurations politiques. Certains diront qu’il est celui qui est capable de manger à tous les râteliers et qu’il chanterait à ses heures perdues « L’opportuniste » de Jacques Dutronc « Il y en a qui contestent. Qui revendiquent et qui protestent. Moi je ne fais qu’un seul geste. Je retourne ma veste, je retourne ma veste. Toujours du bon côté. » L’homme a travaillé avec Ahmed Abdallah Abderemane, Taki, El Bak, Sambi et Ikililou. Il proposera volontiers ses services au prochain Président.

Mohamed Ali Soilihi a dirigé à plusieurs reprises le ministère chargé des Finances et de l’Economie . Son bilan dans ce département ministériel n’est pas aussi glorieux que veulent nous faire croire les laudateurs atteints de maman lassurancite aigu : budget de guerre sous Taki, 4 mois d’arriérés de salaires, services publics délabrés en raison de l’absence de crédits, chute vertigineuse des recettes de l’Etat suite aux passe-droits accordés aux amis du pouvoir et explosion de la pauvreté sous Ikililou.

Abdoulanziz Riziki Mohamed présente cet homme qui symbolise à lui seul la faillite de l’Etat comorien comme le sauveur de la Nation Comorienne au seul motif qu’il serait diplômé en agronomie, en économie du développement et en finances. Quel profit a tiré le peuple comorien des diplômes de Mohamed Ali Soilihi en 35 ans de carrière politique ? RIEN! Pour être plus précis, MOhamed Ali Soilihi a été utile à son pays UNE SEULE FOIS dans sa vie : il a réussi à faire annuler une partie de la dette à laquelle il BEAUCOUP contribué grâce à ses amis du FMI. Le reste du temps, l’homme a mobilisé son imagination et son intelligence pour s’enrichir sur le dos du peuple comorien. Son dernier exploit en date : l’affaire Boulle Mining Group (BMG) où il a hypothéqué les ressources du pays pendant 45 ans usurpant la signature du ministre chargé de l’Energie et en empochant au passage une grosse enveloppe pour financer sa campagne électorale.

Voilà le profil de l’Homme d’Etat version Abdourazak Riziki Mohamed (ARM)! Si je devais rédiger une biographie sur Mohamed Ali Soilihi, je la titrerais ainsi : « Mohamed Ali Soilihi : une catastrophe nationale! » Notre ARM de louange massive n’y est pas allé de main morte dans l’apologie de la catastrophe nationale!

Hadji Anouar, Montélimar (France)

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