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Mamwe : Centrale d’Itsambuni, notre plus grand fardeau

mamweC’était à l’occasion de l’avènement du dernier mois de ramadhwani, que le gouvernement avait confié (en juin 2012) la révision de la centrale d’Itsambuni et de Mwali à Leignon synergie Comores (Lsc) pour une enveloppe de 200 millions de francs comoriens. La centrale devrait être remise à la Ma-mwe avant le 31 juillet 2012.

Sept mois plus tard, la filiale locale du groupe belge, Semlex, n’a toujours pas honoré ses engagements. En fait, seuls trois des cinq groupes électrogènes de la centrale d’Itsambuni ont été révisés. Comme s’il ne suffisait pas, les trois moteurs en état de marche ont une puissance cumulée inférieure à 2 mégawatts contre 3 normalement suite, a-t-on indiqué, à des problèmes liés aux radiateurs.

“Les groupes révisés n’ont pas de problème de puissance mais un problème de circuit de refroidissement“, a confié Abdérémane Ali, un technicien d’Itsambuni. Il faut souligner, sur ce point, que les techniciens ont été obligés de diminuer la puissance de la centrale pour éviter l’augmentation de la température.

“Nous brûlons du gasoil, alors que les moteurs ne produisent que trop peu d’Energie“, regrette un d’entre eux. Aujourd’hui, pour refroidir la centrale, il faut au moins 15 mille litres d’eau par jour. “Les groupes sont alimentés à 100% à l’eau. Nous avons besoin de beaucoup de litre d’eau que de gasoil”, ironise-t-on à Itsambuni.

Pour pallier à ses difficultés, la direction de la Ma-mwe annonce avoir déjà déboursé 30 millions de francs comoriens pour l’achat de nouveaux radiateurs. Selon un technicien, que nous avons rencontré sur place, les radiateurs font partie de la fraction “alternateur” de la centrale alors que les révisions concernent la partie “moteur”.

“Il est donc normal que ce soit la Ma-mwe qui achète les radiateurs“, a-t-on précisé. Et, pourtant, le mois de septembre 2012, un rapport technique avait diagnostiqué ce problème du circuit de refroidissement mais la Ma-mwe n’avait pas bronché. Pour sa part, le directeur général de la société, Oumara Mgomri n’est pas allé par quatre chemins. Pour lui, l’essentiel des problèmes de production que rencontrent la Ma-mwe actuellement proviennent de cette centrale d’Itsambuni.

“Nous avons pu maitriser la centrale de Vwadu qui produit jusqu’à 6.8 Méga. Le principal de nos problèmes est à Itsambuni,” dixit Mgomri. Le directeur général estime pouvoir revenir à une situation quasi normale au début du mois de mars 2013. Mais, il est légitime de se demander s’il peut effectivement contraindre Lsc à respecter ses engagements.

En effet, suivant une consigne des techniciens de la Ma-mwe, un groupe électrogène (G-6) qui a dépassé les heures de révision a été mis à l’arrêt. Lsc a promis à la direction que le vilebrequin détruit dans un autre groupe électrogène (G-1) de 1 méga sera prêt le 16 février pour pouvoir commencer à remonter ce moteur.

La centrale d’Itsambuni est censée normalement alimenter une grande partie de la capitale et le sud de Ngazidja. Rappelons, par ailleurs, que cette centrale a été acquise, en 2009, dans le cadre d’un contrat location-vente entre la Mamwe et Lsc en raison de 25 millions de francs par mois pendant deux ans. Selon les derniers chiffres, il resterait à la Mamwe quelques 70 millions de francs comoriens pour s’approprier la centrale.

L’insuffisance énergétique s’incruste au fil du temps comme le plus grand défi des Comores durant ces dix dernières années. Mais l’urgence de résorber les délestages électriques fréquents a souvent pris le dessus sur la recherche d’une politique énergétique durable.

Après cinq mois, depuis qu’il est à la tête de la Mamwe, Mgomri n’est toujours pas parvenu à convaincre l’opinion, de sa stratégie de redressement. Il avait dans un premier temps axé ses actions sur la rigueur budgétaire et aujourd’hui il aurait tout misé sur la production.

Toyb Ahmed – alwatwan

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