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Manifestation des enseignants: La marche reportée à ce lundi

Après une première tentative avortée samedi, l’intersyndicale des agents de l’éducation projette de manifester aujourd’hui, lundi. Une décision qui fait suite aux négociations entamées avec les autorités nationales, et qui n’ont abouti à aucun compromis.

Malgré le refus des autorités de l’Etat de les laisser manifester pacifiquement, les enseignants ont décidé de passer outre cette interdiction. C’est ainsi que dans la matinée de samedi, ils se sont rassemblés au Lycée Said Mohamed Cheikh dans le but de manifester. Ils n’iront pas loin ; des éléments de la gendarmerie et de la police nationale rappliqueront aussitôt, prenant en « otage » cet établissement public.

Les enseignants, à l’intérieur du bâtiment, n’avaient pas le droit d’en sortir. La presse non plus n’était pas autorisée à y entrer. Les accès secondaires pour pénétrer cet établissement de référence du pays étaient sécurisés par les forces de l’ordre.

Un bafouement de l’état de droit, selon le secrétaire général de l’intersyndicale des agents de l’éducation : « Dans un Etat de droit, on a le droit de faire une marche pacifique et réclamer ses droits. En ce qui nous concerne, on ne demande qu’à être payé notre salaire du mois de mai 2017 ! Nous interdire cette marche n’a pas de sens », s’offusque Moussa Mfoungouliyé.

L’état de droit étant le concept qui implique la primauté du droit sur le pouvoir politique, un enseignant de l’école primaire avoue ne pas s’y retrouver, dénonçant des contradictions entre les paroles du chef de l’Etat et la réalité des faits : « On entend souvent que nous sommes dans un Etat de droit mais ce que nous vivons ces derniers temps démontre le contraire. Je tiens à dire au chef de l’Etat que s’ils ne prennent pas au sérieux notre situation, nous allons faire aussi nos assises ce lundi », martèle Hassan Ali Ngazi, enseignant dans une école primaire.

Après l’intervention des forces de l’ordre samedi, les autorités ont appelé les enseignants à des négociations. Après plusieurs heures de concertation avec le directeur de cabinet du président de la République, les ministres de l’éducation, de l’intérieur, des finances ainsi que le commissaire à la fonction publique de l’île de Ngazidja, les enseignants ont dit ne pas être satisfaits des propositions du gouvernement qui propose de payer en deux tranches, le salaire de mai.

« Ils nous ont dit qu’ils vont payer la compensation de Mai en deux tranches. La première tranche sur le paiement du mois de février et l’autre en mars. Mais cette proposition a été rejetée par les enseignants qui ont décidé de continuer le combat », explique Farid Msahazi, conseiller auprès de l’intersyndicale.

Les enseignants ont décidé de manifester ce lundi, lors des assises et de « manière pacifique ». Pour rappel, les enseignants n’ont toujours pas validé les bulletins de notes du premier trimestre. Tous assurent ne pas lâcher le combat tant qu’ils n’auront pas gain de cause.

Mohamed Youssouf / LGDC

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