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Marseille : les Comoriens aussi « ont mal pour les catholiques »

​Dix jours après l’attentat, le mufti Kassim a reçu le père Vincent Fenech
Les initiatives se multiplient, les passerelles se dressent entre les communautés religieuses qui entendent montrer qu’elles sont unies contre le terrorisme. Après la mosquée de la Capelette, c’est celle de Saint-Mauront (rue Gaillard, 3e) qui a « tendu les bras » à un représentant de la communauté catholique, après la grande prière du vendredi. Une première en fait. Car il s’agissait d’un lieu de culte comorien. Le principal à Marseille. Une salle qui, au passage, a un urgent besoin… de disparaître car, exiguë, vétuste et abritée par de vulgaires bâches qui « valsent » sous le vent, elle est indigne de la communauté que dirige le mufti Ali Mohamed Kassim. Qui disposera d’une mosquée flambant neuve bientôt. Le mufti justement. C’est lui qui a reçu Vincent Fenech, père de l’église voisine.

Le père Vincent Fenech au style faussement combatif. Reçu par le mufti Ali Mohamed Kassim (à sa gauche), il a déclaré vouloir combattre le terrorisme par la fraternité.PHOTO VALÉRIE VREL


Ce dernier était entouré de paroissiens, dont Alain Vollaro, ancien membre de l’Œuvre de Saint-Mauront et… syndicaliste FO, bien connu à Marseille. « Aujourd’hui, on a prié pour vous, déclara le mufti (accompagné de Saïd M’Changama, président du Conseil comorien de France) en accueillant le représentant de l’Église, qui n’avait jamais foulé les tapis de la mosquée. Et on prie ainsi tous les vendredis pour que Dieu protège tout le monde. Sachez que ce qui se passe en ce moment nous fait très mal. »
« Pas question de répondre par la violence »

Un fidèle lâcha une phrase symbolique résumant l’état d’esprit des Comoriens, manifestement très émus d’accueillir un chrétien. « Nous partageons la même maison. Et cette maison c’est la République. » Le père Vincent ne s’en trouva que plus à l’aise pour s’exprimer auprès des Comoriens de Saint-Mauront, qu’il avait déjà accueillis dimanche dernier : « Quelle que soit notre foi, quand on tue un homme, on atteint Dieu. On veut tuer Dieu. Ces actes barbares ne passeront pas. En musique, il y a des temps forts et des temps faibles. En ce moment, nous vivons un temps fort, un temps violent. Il faut répondre. Mais nous ne répondrons pas par des actes forts. Pas question de violence. On gagnera avec des temps faibles, en se rencontrant régulièrement, en développant cette fraternité de proximité. C’est de cette manière qu’on vaincra la barbarie. »
Jean-Jacques Fiorito – La Provence

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