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Mayotte: Ramlati Ali, députée parle d’une « invasion Comorienne »

C’est la première fois qu’une personne parle comme ça des Comoriens. Dans une publication sur les réseaux sociaux la députée mahoraise Ramlati Ali parle d’une « invasion Comorienne à Mayotte ». Un mot qui risque de fragiliser encore les liens entre la France et les Comores.

On vous livre ici l’intégralité de la publication haineuse de la députée sur Facebook :

Le projet de loi « pour une immigration maitrisée et un droit d’asile effectif » fait débat non seulement au Parlement mais également à Mayotte. L’incompréhension est généralisée.
Pour les détracteurs, « La loi immigration serait améliorée (approbation des amendements KAMARDINE) pour se doter d’outils juridiques efficaces de lutte contre l’immigration clandestine qui submerge, comme nulle-part ailleurs, cette partie du territoire nationale ».
Pourtant, ils savent pertinemment que le projet de loi vise à répondre aux difficultés concrètes rencontrées par le système français d’immigration et d’asile pour permettre à la France de demeurer, fidèle à ses valeurs, une terre d’asile pour ceux qui relèvent de la protection internationale, un pays qui fait respecter le droit au séjour en luttant contre l’immigration irrégulière, et un pays qui sait intégrer ceux qui font le choix de le rejoindre légalement et durablement.
Quelle est réellement la philosophie de ce projet de Loi ?
Sur un fond de posture politique et médiatique, un amalgame est fait entre immigration clandestine et insécurité ; entre droit d’asile et invasion Comorienne. Quelques précisions sur ce projet de loi s’imposent donc.
L’Assemblée nationale a adopté dimanche soir en première lecture le projet de loi « asile-immigration » par 228 voix contre 139 et 24 abstentions, au terme d’une semaine entière de débats enflammés et l’examen d’un millier d’amendements. Après 61 heures de débats dans l’hémicycle, le texte a été voté vers 23h par la majorité LREM-MoDem et le groupe UDI-Agir-Indépendants. Les Républicains et toute la gauche -socialistes, communistes et « Insoumis »- ont voté contre, tout comme les députés FN.
Voici donc une vue d’ensemble du projet de loi « pour une immigration maitrisée et un droit d’asile effectif » :
1. Accélérer le traitement des demandes d’ASILE et améliorer les conditions d’accueil (réduire les délais à chaque étape ; étendre les droits des proches, sécuriser les droits des personnes en besoin de protection ; simplifier l’enregistrement ; améliorer l’hébergement).

2. Renforcer l’efficacité de la lutte contre l’IMMIGRATION irrégulière (étendre l’aide au retour ; renforcer la lutte contre les fraudes ; renforcer le régime de la retenue administrative).

3. Améliorer les conditions d’intégration et d’ACCUEIL des étrangers en situation régulière (étendre le dispositif passeport talent ; simplifier les démarches d’accueil ; refonder le parcours d’intégration et d’insertion professionnelle).
Au niveau national, pour certains, C’est «Des dispositions […] attentatoires aux droits et libertés des étrangers.» Après la CGT, la CFDT et Solidaires, c’est au tour de l’Unsa de dénoncer le projet de loi Asile et immigration.
Pour d’autres, Le texte porté par le ministre de l’Intérieur veut réduire les délais des procédures d’asile, « renforcer » la lutte contre l’immigration irrégulière et « sécuriser le droit au séjour » des étrangers en situation régulière.
Chers compatriotes, comprenons que cette ce projet de loi n’est absolument pas une porte ouverte aux Comoriens, loin de là.
Concentrons-nous sur la construction de notre Département et laissons ceux qui font une fixation pathologique sur l’Etat voisin s’agiter.
Cependant, sachez qu’à l’occasion de l’examen de ce projet de loi, votre députée ait intervenu à plusieurs reprises :
• Dans le cadre de la discussion des articles 4, 5 et 6, votre députée a certes salué les avancées du projet de loi mais a indiqué que, si le texte vise à améliorer les conditions d’accueil des demandeurs d’asile sur le territoire national et une harmonisation des procédures avec l’Europe, pour Mayotte l’urgence est d’adopter des mesures de dissuasion et de prévention face aux entrées irrégulières massives dont souffre le territoire. En conséquence, elle a demandé la création à Anjouan d’une antenne de l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration et d’une antenne de l’OFPRA afin de permettre l’accueil des candidats à l’émigration vers la France en étudiant sur place leur demande d’asile. Ce qui éviterait aux personnes honnêtes sollicitant l’asile dans notre pays de ne pas risquer leur vie dans le bras de mer entre Anjouan et Mayotte.
Cette proposition s’inscrit dans l’esprit de la loi en répondant à la nécessité, dans le contexte sécuritaire actuel, de prendre toutes les mesures utiles en amont des procédures d’octroi de la protection.

• Dans le cadre de l’examen des articles 38, 39 et 40 sur les Dispositions relatives aux outremer, elle a fait deux propositions suite aux recommandations formulées par la Commission des Affaires étrangères :

– La première consiste à rendre compétente entre Mayotte et Anjouan l’Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de l’Union européenne – dite « Frontex ». Ceci pourrait concrètement se traduire par la création d’une unité de surveillance du territoire mutualisée entre les effectifs de Police, de gendarmerie et des services de Douane et qui aurait aura pour mission la surveillance permanente des frontières maritimes du département.

– La seconde consiste en la signature d’un avenant à la convention d’entraide judiciaire en matière pénale entre la France et les Comores, en vue de permettre à cette unité de surveillance du territoire d’intercepter les barques transportant des migrants en dehors des eaux territoriales mahoraises et permettre leur reconduite directe sur le port comorien le plus proche sans nécessairement les faire enregistrer à Mayotte, ce qui permettra de réduire les coûts quant aux reconduites aux frontières et de limiter considérablement les naufrages entre Anjouan et Mayotte.
Ces mesures ont pour objet de limiter les entrées illégales sur le territoire de Mayotte en agissant en amont, sur le plan diplomatique, sur le plan sécuritaire et sur le traitement des demandes de protection.
Par ailleurs, votre députée a présenté deux amendements soutenus par le Gouvernement :
– Le premier consiste à prendre les mesures de prévention et de répression nécessaires pouvant lutter contre la fourniture de fausses attestations de domiciliation à l’effet de faciliter l’obtention d’un titre de séjour ;
– Le second a pour objet d’étendre à Mayotte le périmètre dans lequel est autorisée, sur instructions du Procureur de la République, la visite sommaire des véhicules autres que les voitures particulières en vue de vérifier le respect des obligations de détention, de port et de présentation par les étrangers des documents, sous le couvert desquels ils sont autorisés à circuler ou à séjourner en France.
Mes chers compatriotes, vous le constatez, ce projet de loi, contient des avancées notoires pour le département. Cependant, la loi n’est pas la panacée. Aussi, nous savons très bien qu’à l’heure actuelle notre pays dispose de l’arsenal juridique, législatif, judiciaire et diplomatique nécessaire pour permettre un meilleur contrôle de nos frontières, une lutte accrue et réelle contre l’immigration irrégulière et l’insécurité qui étouffent les Mahorais.

Ramlati Ali, députée mahoraise

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