« Le muftorat est un affront au principe républicain.
Loin de moi l’idée de jeter le discrédit sur les personnes qui ont occupé d’une façon ou d’une autre cette fonction. Je me place au dessus des critiques nauséabondes que j’ai lu ces derniers temps dans les réseaux sociaux.
Toutefois, je tiens à préciser que cette institution ne devait pas avoir sa place dans une république. La religion relève du domaine privé. Aujourd’hui, nous avons des comoriens de différentes confessions (musulmans, chrétiens, athées et autres). Même les comoriens de confession musulmane ne se reconnaissent pas dans l’institution du muftorat (les chiites, les karidjites et certaines écoles non chaféites).
La République doit veiller sur l’ensemble de ses enfants, ses citoyens, sans discrimination d’origine religieuse. Elle doit traiter les citoyens sur le même pied d’égalité, quelque soit leur religion.
La Republique n’est rien d’autre que « la chose de tout le monde », et pas la chose de Dieu, ou d’une confession religieuse.
Prévoir dans la Constitution une institution religieuse qui fonctionne au frais de l’État et qui a son mot à dire sur le fonctionnement de ce dernier revient à cracher à la figure des adeptes des autres confessions existantes dans le pays, aussi minoritaires soient-elles. C’est violer le pacte républicain fondé sur l’égalité de tous devant la loi, en optant pour la suprématie d’une religion sur les autres. », Moudjahidi Abdoulbastoi, avocat au barreau de Moroni
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