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Message de l’ambassadrice de France à Moroni à l’occasion de la fête nationale du 14 juillet

Message de l’ambassadrice de France auprès de l’Union des Comores à l’occasion de la fête nationale

14 juillet 2020.

Chères concitoyennes, chers concitoyens, chers amis et partenaires comoriens,

Le 14 juillet 2020 s’imprimera dans la mémoire collective comme un événement inédit. Les festivités cette année seront particulières à Paris avec un défilé aérien maintenu et un défilé terrestre limité à La Concorde. Les habituelles fêtes populaires qui réunissent partout en France et dans le réseau diplomatique, les Françaises et les Français et les nombreux convives de leurs pays de résidence respectifs, dans une atmosphère propice à des échanges amicaux sont annulés.

C’est avec tristesse que j’ai dû, moi aussi, en tant qu’ambassadrice de France auprès de l’Union des Comores, renoncer à notre rencontre annuelle tant attendue, dans les jardins de la résidence de France à Moroni, dans ceux de l’antenne consulaire à Mutsamudu, sous l’égide de notre cheffe d’antenne, ainsi que dans les locaux de notre agence consulaire à Fomboni, sous celle de notre consul honoraire à Mohéli.

Toutefois, pour marquer dignement malgré tout ce 14 juillet 2020 par un geste de fraternité, nous avons organisé une opération caritative sous forme de dons en nature, en faveur des détenues et détenus des prisons de Moroni, d’Anjouan et de Mohéli, via la CNDHL, ainsi que de l’orphelinat tenu par les Sœurs de la Charité à Mutsamudu.

La pandémie de la COVID-19 a causé, ces derniers mois, la mort de plusieurs centaines de milliers de personnes à travers le monde, entraînant avec elle son cortège de chagrins et de deuils. Je tiens à partager avec toutes celles et ceux qui ont eu à en souffrir ma compassion.

Aux Comores, comme dans le reste du monde, la COVID-19 aura été, pour des raisons sanitaires comprises par tous, la raison de l’annulation et du report de nombreux événements, à l’instar de la semaine « Goût de France », de la saison culturelle « Africa 2020 » ou du sommet Afrique-France à Bordeaux.

Le virus nous aura aussi contraints à suspendre nos activités consulaires et à fermer nos emprises telles que l’École française Henri Matisse, les Alliances françaises et Campus France, provoquant des bouleversements dans nos habitudes de travail, tout en nous encourageant à trouver et à mettre en œuvre des alternatives, comme par exemple, l’éducation à distance pour garantir au mieux la continuité pédagogique aux élèves de l’école française ainsi qu’aux étudiants des Alliances et à ceux préparant leur mobilité avec Campus France. Rien ne saurait remplacer l’enseignement en présentiel, mais le maximum a été fait avec d’excellents résultats : ainsi notre établissement enregistre cette année 100% de réussite au Bac et 97% au brevet des collèges. Un examen rétrospectif de nos initiatives, prises en concertation et mobilisant toutes les énergies me permet de dire que nous avons fait face. J’en remercie tous mes collaborateurs, le personnel administratif et enseignant de l’école, des Alliances, de Campus France, ainsi que l’Association des parents d’élèves de l’École Française.

Nous avons fait face en organisant une chaîne de solidarité au profit de l’Union des Comores, dès l’annonce du premier cas officiel d’un malade, le 30 avril, par le président Azali. La France a contribué, aux côtés du gouvernement et en particulier des autorités sanitaires, via le Centre de crise et de soutien du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et l’Agence française de développement, à l’acheminement de frets sanitaires, comprenant des équipements de protection individuelle et des médicaments. Les équipes de la Croix-rouge française et du Croissant-rouge comorien déployées sur le terrain ont, quant à elles, travaillé à la préparation du corps médical et à sa protection, à la sensibilisation des populations locales aux gestes-barrières et à la mise en place d’une stratégie efficace de dépistage et de « traçage » des éventuels malades et de leurs proches. A ce propos, je souhaite rendre un fervent hommage au corps médical qui a fait preuve d’un grand dévouement dans un contexte difficile, face à un virus inconnu dont il était impossible d’anticiper les ravages, tant au plan sanitaire qu’économique.

Nous avons fait face en organisant, au prix d’une mobilisation totale de mes équipes et de notre ministère, trois vols de rapatriement des Français et ayants-droits de passage aux Comores, les 10 et 13 avril ainsi que le 4 juin. Plus de 500 d’entre eux ont pu rejoindre leurs foyers en métropole comme à Mayotte. On me répondra sans doute que le compte n’y est pas et que nombreux sont encore ceux de nos compatriotes qui n’ont pu rentrer chez eux, en France métropolitaine ou à Mayotte. Nous le savons et je peux vous assurer que nous travaillons sans relâche à la recherche d’une solution s’agissant d’une aide au retour vers Mayotte.

En revanche, s’agissant des Français de la Réunion ou de la métropole, il est fort probable que l’organisation de nouveaux vols spécialement affrétés soit plus difficile à ce stade. Il leur faudra donc être patients et attendre la réouverture des liaisons aériennes commerciales entre les Comores et le reste du monde. Ce qui, nous l’espérons tous, ne devrait pas tarder.

Nous avons fait face en anticipant sur l’avenir et en travaillant pied à pied à un retour progressif à la normale, tout en gardant à l’esprit que le virus semble toujours en circulation et qu’il ne nous faut pas baisser la garde. Les services consulaires à Moroni reprendront peu à peu leurs activités traditionnelles, selon un calendrier précis et je vous invite, mes chers compatriotes, à vous tenir informés en consultant régulièrement nos communications sur le site internet de l’ambassade.

Face au contexte sanitaire et socio-économique contraint qui s’annonce aux Comores comme ailleurs dans le monde, nous ferons face, dans le cadre de notre partenariat renouvelé en juillet 2019, et nous reprendrons pleinement et au plus vite la mise en œuvre de tous les volets de l’ambitieux plan de développement France-Comores, doté d’un budget de 150 millions d’euros, tout en œuvrant pleinement ensemble à la préservation des vies humaines en mer. Je voudrais ici remercier l‘engagement de nos opérateurs : l’Agence Française de Développement, Expertise France et Justice Coopération Internationale.

Nous ferons face et concrétiserons cette année encore, en dépit des vicissitudes dues à la pandémie, le programme de bourses d’études en France.

Nous ferons face et nous organiserons la rentrée des classes de l’école française (EFHM) en septembre dans les meilleures conditions possibles d’accueil et de sécurité pour le corps enseignant et les élèves, en concertation avec l’association des parents d’élèves (APE).

Nous ferons face et nous donnerons vie à tous nos projets bilatéraux reportés du fait de la COVID-19. Je m’y engage et mes équipes sont d’ores et déjà prêtes.

Chères compatriotes, chers compatriotes, c’est en évoquant la belle devise de notre République « Liberté, Egalité et Fraternité », qui prend d’autant plus son sens dans les périodes difficiles, que je souhaite terminer ce court message et vous réitérer mon engagement total à répondre au mieux à vos attentes et à œuvrer dans les mois qui viennent à l’épanouissement d’une relation bilatérale entre la France et les Comores, toujours plus confiante et constructive.

Source: Ambassade de France à Moroni

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