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Mise au point. Interpellation de deux journalistes : Mais, de qui se moque-t-on ?

Par Ahmed Ali Amir

Le directeur Europe du groupe international Wari, David Lacoffrette, s’est entretenu avec notre journaliste  Abdallah Mzembaba au sujet d’un vieux contrat signé en 2013 entre les autorités comoriennes et la société Moneo Applicam, aujourd’hui devenue Wari. Dans le même article, nous avons aussi fait état de ses rencontres avec certains responsables locaux et des activités qu’il souhaite développer aux Comores.

Si ce contrat signé avec le précédent régime n’est plus en vigueur, il aurait fallu nous le dire clairement et tout serait rentré dans l’ordre. Al-Watwan se serait d’ailleurs fait le devoir de relayer l’information. Au lieu de cela, on interpelle notre journaliste et l’interroge pendant des heures. Aujourd’hui, Abdallah Mzembaba est poursuivi pour ‘‘flagrant délit’’ (sic). L’histoire prêterait à sourire si les faits n’étaient pas aussi graves.

A titre de rappel, ce contrat, le directeur Europe de Wari l’a signé avec un ancien vice-président de la République. Au nom de la continuité de l’Etat, de nombreux contrats aussi importants ont obtenu l’aval du nouveau régime, à commencer par l’attribution de la licence à Telma. Pourquoi douter de Wari alors qu’aucune autorité n’a jusqu’ici dénoncé la transaction. David Lacoffrette a même été reçu par les plus hautes autorités de l’Etat.

Nous croyons à l’émergence des Comores parce que nous croyons aux nombreuses potentialités dont regorge ce pays. Les journalistes ont toujours accompagné les pouvoirs publics dans tout effort de développement. Et rien ne peut nous détourner de cette mission première, encourager les initiatives novatrices, valoriser l’intelligence, etc.

Mais, nous ne somme pas dupes. Nous savons aussi que des courants contraires existent ; que des hommes et des femmes tentent de profiter de cet élan pour tricher, magouiller, détourner les maigres ressources de l’Etat pour se remplir les poches. Qu’ils sachent que ni les menaces, ni les intimidations ne peuvent en aucun cas entamer notre volonté de chercher l’information, la vérifier, la recouper, la «recontextualiser», la hiérarchiser pour, enfin, la restituer.

Accompagner notre pays à réussir l’émergence, c’est aussi encourager la transparence, mettre en valeur ceux qui réussissent dans leur mission et pointer du doigt ceux qui, volontairement ou par incapacité ou cupidité, plombent les initiatives.

Il n’est pas normal que cinq ans après l’adoption de la loi sur les passations des marchés publics, Apc ou Autorité portuaire des Comores soit la seule société à avoir communiqué, cette année, à la commission nationale le «Plan de passation des marchés publics» pour la gestion 2017.

On ne peut plus se taire sur des contrats colossaux conclus dans l’opacité totale, aussi bien dans les télécoms, les hydrocarbures que dans les infrastructures, l’énergie, etc. Le président de la République a promis, lors de sa dernière conférence de presse, la transparence totale sur la gestion des deniers publics.

Nous le prenons au mot.

Alwatwan 

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