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Monopole riz ordinaire : Le gouvernement de l’Union rappelle le gouverneur de Ndzuwani à l’ordre


Un peu plus d’une semaine après l’annonce faite par Anissi Chamsidine de suspendre l’application du monopole sur le riz ordinaire à Ndzuwani, le gouvernement central, au travers du ministère de l’économie, appelle au respect des lois de l’Union. Le gouverneur de Ndzuwani avait évoqué des raisons “vitales”, “sociales”, “économiques” et “sécuritaires”.

Mais pour le délégué à l’Economie, “on ne peut pas libéraliser le riz dans une partie du territoire national. A Mwlai et à Ngazidja, c’est l’Onicor qui a le monopole; pourquoi une exception à Ndzuwani”. “C’est une situation malheureuse que nous ne pourrons pas accepter”, a réagi Abdou Nassur Madi, cité par nos confrères du journal Albalad. Suite à la décision des autorités insulaires, le directeur général de l’Office national d’importation et de commercialisation du riz, Alladine Daroumi, avait aussitôt interpelé les autorités de l’Union à se saisir vite de la situation, qu’il avait jugée de “purement politique” (lire Al-watwan du 22 août).

Une réunion de réflexion s’est tenue, jeudi 23 août à Dar-Nadjah, pour la mise en pratique après les déclarations du gouverneur de l’île. Etaient présents à cette réunion, le directeur de cabinet du gouverneur, Sounhadj Attoumane, le commissaire à l’Economie, Mahamoud Mohamed Elarif, et le conseiller spécial chargé des Affaires économiques, Dhoihir Dhoulkamal. Jusqu’à très récemment, le marché de Ndzuwani échappait aux contrôles de l’Office national du riz; l’importation et la commercialisation du produit était assuré par l’Office anjouanais de riz (Orizan).

Ce n’est donc pas la première fois que le monopole accordé à Onicor et sa violation font débat. Il deux ans de cela, des responsables de l’Office national avaient dénoncé, sur ces colonnes, un “désordre organisé” dans l’importation du riz populaire au plus haut sommet de l’Etat (lire Al-watwan n°1557). Ils y dénonçaient la délivrance, par le ministère de Finances et de l’économie, d’autorisations à des importateurs privés.

Une enquête sur le terrain, menée en 2010, avait recensé près de huit variétés de riz ordinaire (avec un taux de brisures dépassant les 5 %, Ndlr) commandées par des importateurs privés, rien qu’à Ngazidja, au vu su et su de tout le monde. En 2008, une dérogation allait être accordée au secteur privé local pour pouvoir importer du riz ordinaire, après l’incapacité dont était confronté, à l’époque, l’office national à assurer ce service.

Une autorisation qui mettait, pendant un temps, en veilleuse le monopole d’importation et de commercialisation du riz ordinaire accordait à l’Onicor à partir d’une ordonnance présidentielle nº82-001 qui a institué l’office nationale en 1982.
Kamardine Soulé

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