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Ngo’Shawo interpelle l’État sur le chômage des jeunes

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SOCIAL. Ngo’shawo entend mettre en place un registre pour répertorier tous les stagiaires ayant dépassé la durée légale de stage, en vue d’entamer une procédure judiciaire contre l’État «pour exploitation».

Le mouvement Ngo’Shawo a tenu, hier au Casm (Centre d’action sociale de Mtsangani), une conférence de presse pour dénoncer le «silence» et la «passivité» des autorités comoriennes devant la crise socio-économique qui secoue le pays.

Il s’étonne que depuis plusieurs années, les gouvernements successifs soient incapables de proposer les réformes nécessaires et les solutions idoines pour résoudre les problèmes d’énergie, de santé, d’éducation qui étranglent les Comores.

Si l’association a décidé de monter aujourd’hui au créneau et d’élever la voix, c’est pour montrer que «nous ne sommes pas complices et nous ne cautionnons pas ce qui se passe», a déclaré le président de Ngo’Shawo, Ait Mohamed Djalim.

Au sujet de la paralysie actuelle au niveau de l’enseignement secondaire, il a fermement condamné l’intervention musclée des forces de l’ordre et «le mépris» du gouvernement. «La violence et l’intimidation ne doivent pas être les seules réponses aux revendications légitimes des jeunes, privés de leurs droits à la scolarité et à l’éducation», estime-t-il.

Le leader du mouvement Ngo’Shawo accuse les autorités compétentes d’avoir mis du temps à réagir face à la crise que traverse depuis plusieurs mois l’école publique.

Pour Abdoulkarim Ahmed, chargé de communication de l’association, il est déplorable que le gouvernement n’ait pas pensé à modifier le calendrier des examens après cette longue interruption des cours dans le secteur public. «La signature d’un protocole ne doit pas constituer la solution aux grèves à répétition des enseignants», a-t-il poursuivi.

Ngo’Shawo propose au gouvernement de repousser de trois semaines les examens de fin d’année «pour que les élèves du public puissent rattraper leur retard et être sur le même pied d’égalité que leurs collègues des écoles privées».

Le deuxième point, abordé lors de cette conférence de presse, avait trait au chômage des jeunes. Abdoulkarim Ahmed a ainsi tiré la sonnette d’alarme. «Les autorités doivent prendre des mesures concrètes et ne pas se limiter aux recrutements des stagiaires sans salaires, ni indemnités, ni contrats», a-t-il dit.

Selon lui, ces stages interminables dans l’administration publique «ne sont qu’une forme d’exploitation de ces jeunes, qui sont souvent l’objet de harcèlement et d’abus de toutes sortes au quotidien». Ngo’shawo entend mettre en place un registre pour répertorier tous les stagiaires ayant dépassé la durée légale de stage, en vue d’entamer une procédure judiciaire contre l’État «pour exploitation».

Le mouvement rappelle que l’État a la responsabilité «de garantir l’insertion des jeunes et l’avenir professionnel des diplômés et des non diplômés, de promouvoir les formations adaptées pour que les jeunes puissent accéder au marché de l’emploi».
Abouhariat Said Abdallah

Alwatwan

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