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«Nous devons créer des emplois réels et stables et non maintenir de faux emplois»

Le directeur de cabinet du ministère des Finances nous a reçus dans son bureau vendredi pour balayer l’actualité et expliquer le bienfondé de la série de mesures entreprises par le gouvernement en général et son ministère en particulier.


Propos recueillis Par Abdallah Mzembaba

Des reformes importantes ont été engagées au niveau des douanes et ont produit des résultats satisfaisants, triplant même les recettes. Parlez nous de ces réformes ?
Les réformes consistent particulièrement à la modernisation de ce secteur. Cette modernisation consistait notamment à normaliser le secteur des commissionnaires en douane. Aujourd’hui, en mettant cela en pratique, nous savons qu’il y a des commissionnaires en douane agrées et c’est avec eux que nous travaillons. C’est un aspect fondamental. Et grâce aux commissionnaires en douane et cette mesure, les recettes de la douane ont fortement augmenté. Le deuxième aspect, c’est le contrôle strict du régime des exonérations. Pour chaque demande d’exonération qui n’a pas été visée, qui n’a donc pas reçu l’avis technique du directeur général des douanes et de ses services, le ministre ne vise pas à son tour. Nous avons aussi, par le biais d’arrêtés du ministre notamment, fixé la liste négative des produits qui ne peuvent pas bénéficier d’exonérations. A ce sujet, nous appelons la population à venir se renseigner sur cette liste. Nous faisons aussi appliquer strictement les différentes conventions internationales auxquelles le pays adhère comme la Convention de Vienne sur les différents produits. C’est la deuxième grande mesure prise pour normaliser cettesituation. Il y a aussi la qualité de la gestion des ressources humaines. Un travail de redéploiement des agents a été fait et a permis auxdits agents d’être plus performants.  

Les enseignants réclament les avancements salariaux cette année, or le budget n’a pas intégré cette donne. Comment faire pour répondre à cette revendication légitime?
Je souhaite d’abord clarifier les choses. Les enseignants n’ont pas réclamé des avancements. Ils réclament des droits qui leur étaient acquis, qui à un moment leur ont été retiréset ils souhaitent maintenant retrouver ces droits. La question des avancements salariaux, c’est tout autre chose. Nous avons trouvé un terrain d’entente avec les enseignants du primaire et du secondaire, d’où la levée du mot d’ordre de grève. On s’est mis d’accord que la commission mise en placeva procéder à l’étude de tous les différents points posés à savoir reliquats, avancements et nouvelle grille indiciaire. D’ailleurs, il ne s’agit pas à proprement parler de nouvelle grille puisque celle-ci a été adoptée en 2009 et retirée à cause notamment de la lourdeur de son impact financier. Il y a par ailleurs eu des anomalies lors de sa mise en œuvre, d’où son retrait par les autorités de l’époque. Les autorités actuelles n’allaient pas reprendre cette grille sans chercher à comprendre pourquoi les autorités de l’époque l’ont suspendue. En ce qui concerne les reliquats, il y a un comité qui a déjà travaillé et les travaux de ce comité vont être étudiés, lors de la restitution.On fixera les montants desdits reliquats et à partir de là on procédera aux versements. En principe, rendez-vous est pris au mois de mars pour que toutes les parties viennent se mettre ensemble afin de voir la faisabilité des choses dans l’optique de soumettre ces travaux aux députés lors de la session parlementaire d’avril. Mais il faudrait faire attention, ce n’est pas parce que le gouvernement a l’ambition de réaliser des recettes qu’on doit systématiquement transformer ces recettes en dépenses de fonctionnement de l’Etat.La philosophie fondamentale du chef de l’Etat, c’est de renforcer beaucoup plus les investissements financés sur des recettes intérieures.  
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Des contractuels risquent de se retrouver bientôt dans la rue. Comment expliquez-vous cette décision du ministère?
Comme vous dites, ce sont des contractuels. Un contrat est Censé être à durée déterminée et quand il est à durée indéterminée, il est stipulé dans ledit contrat. Il faut qu’il y ait une cohérence dans notre administration. D’une part, on dit que nous sommes soumis à des contraintes et que l’Etat ne doit pas recruter. Et d’autre part, on nous dit que l’Etat ne peut pas recruter des fonctionnaires, mais nous allons recruter des contractuels. Sauf que dans la pratique, un contractuel coûte cher qu’un fonctionnaire. Approchez-vous des services du budget, ils vous expliqueront. Pourquoi alors continuer à mentir à ces jeunes qu’ils ne peuvent pas devenir fonctionnaires, mais qu’ils peuvent restés éternellement contractuels ? La philosophie des nouvelles autorités est de créer des emplois durables. Les administrations sont saturées et pour leur viabilité, il nous faut les restructurer. Et en le faisant, nous permettrons aux administrations et aux entreprises de devenir plus performantes. Il y aura alors des créations d’emplois réels et stables et donc durables. Azali est arrivé au pouvoir avec un slogan : un jeune, un emploi, mais pas un faux emploi. 

Le ministère a fait adopter un budget jugé trop ambitieux. Pensez-vous qu’en fin d’exercice de l’année, les objectifs en matière de recettes seront-ils atteints et comment ? 
On est en janvier, l’ambition c’est de réaliser cet objectif et je suis convaincu que c’est faisable. Je vous fais savoir que nous sommes passés de 11 milliards de recettes sur la période de janvier à mai 2016 à un peu plus de 20 milliards au deuxième semestre, soit depuis les sept mois que le président est arrivé au pouvoir.Un travail énorme a été fait à ce niveau là. Et je suis convaincu que certains diront que nous sommes arrivés au pouvoir pendant la période où les recettes sont les plus élevées. Je les invite alors à revenir sur la même période en 2014 et 2015 et à observer la situation. Ils feront l’analyse comparative de la situation et constaterons que les résultats réalisés durant le deuxième semestrede 2016 n’est aucunement comparable à la même période des deux dernières années.

Nous nous fondons sur la même dynamique et comptons maintenir le même rythme de travail à tous les niveaux pour atteindre l’objectif de 81 milliards en recettes intérieures. Nous comptons aussi sur la relance du secteur de l’énergie. Vous savez quels sont les efforts que le gouvernement a engagés dans ce secteur là pour le relancer. Plus de six milliards de nos francs ont été investis afin de nous permettre d’avoir un secteur énergétique performant. Si cela aboutit, les activités économiques augmenteront d’une façon conséquente. Autre point saillant sur lequel nous nous appuyons pour atteindre cet objectif, c’est la restructuration de nos administrations. Le travail a commencé, les secrétaires et directeurs généraux font un travail de fond de restructuration. Il y aura forcement des grincements de dents, mais on ne peut pas faire des omelettes sans casser des œufs. 

Alwatwan 

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