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Nous devons décoloniser notre système éducatif 

L’Afrique a connu un passé glorieux dont nous devrions être fière aujourd’hui, mais force est de reconnaître que notre présent ne correspond pas à notre trajectoire passé. 
Ce passé glorieux était l’œuvre d’hommes et de femmes issus d’un système éducationnel performant qui apprenait à l’enfant à connaître son milieu naturel, à le maîtriser afin de vivre en osmose, en phase, en harmonie avec la société et la nature. L’ambiance sociale était totalement éducative, de sorte que le processus éducatif était permanent.
Depuis la rencontre funeste avec l’occident en quête de nouveaux débouchés économiques au début du 15è siècle, l’Afrique n’a cessé de régresser.
POURQUOI AVONS-NOUS RÉGRESSÉ ? 
Décimée, violée physiquement et spirituellement pendant plus de 400 ans, l’Afrique est anéantie par la colonisation, la néo-colonisation.
Pour que le système colonial perdure, certains intellectuels occidentaux ont mis au point un ensemble de programmes subtiles et pernicieux de subordination intellectuelle de l’intelligentsia africaine; le plus redoutable de ces programmes de subordination est l’arme éducationnelle.
En effet, en 1917 l’un des théoriciens de cette conquête morale Georges Hardy affirmait:
« Pour transformer les peuples primitifs de nos colonies, pour les rendre plus dévoués à notre cause et utiles à nos entreprises, nous n’avons à notre disposition qu’un nombre très limité de moyens et le moyen le plus sûr, c’est de prendre l’indigène dès l’enfance, d’obtenir de lui qu’il fréquente assidûment nos écoles et qu’il subisse nos habitudes intellectuelles et morales pendant plusieurs années de suite, en un mot de lui ouvrir des écoles où son esprit se forme a nos intentions ».
Cheikh Anta Diop soutenait de même en 1982 les propos suivants à la télévision Guadeloupéenne:  
« Lorsqu’un peuple perd le contrôle de son système éducatif et qu’un autre peuple lui inculque les valeurs qu’ils croient être justes et utiles, il n’y a plus de salut pour le peuple dominé, c’est la régression ».
Après 12 années d’indépendance, l’historien Joseph Ki-Zerbo constate que « les plats empoisonnés servis sur les bancs de l’école » sont en train de faire leurs effets; les intellectuels ont épuisé leur intellectualité, les cadres n’arrivent plus à « cadrer » l’Afrique, ils sont tous tombés dans le piège inique.
Incapable d’inventer de nouveaux paradigmes, se complaisant dans le statu quo dans l’attente de solutions exogènes aux problèmes endogènes, l’intelligentsia Africaine, perpétue ses habitudes à l’école.
Alors, le système éducatif hérité de la colonisation (toujours en vigueur dans la plupart des pays africains) d’essence gréco-latine, véhiculant des valeurs aux antipodes des nôtres et incapable de générer une élite porteuse d’avenir, des cadres efficients et une masse critique de cerveaux capable de propulser l’Afrique.
LA GRANDE RÉFORME DE 1962
Nos 1er dirigeants aussi patriotes les uns que les autres (mis à part certains) dès notre (soi-disant) indépendance avaient saisit l’envergure et la subtilité du projet colonial.
CERTAINS DE NOS DIRIGEANTS ONT OPTÉ POUR :
1- Une école de masse et de qualité

2- Une école liée à la vie

3- Une école qui décolonise les mentalités
Des efforts colossaux ont permis d’atteindre les deux premiers objectifs, en témoigne le nombre de cadres compétents qui ont fait la fierté et la réputation de certains pays Africains. Malheureusement, il n’en ai pas de même pour la décolonisation des mentalités qui fut un échec.
POURQUOI LA DÉCOLONISATION DES MENTALITÉS A ÉCHOUÉ ?
Juste après les indépendances la majorité des pays francophones ont gardé quant au fond et à la forme le même système hérité avec des touches mineures.  Le décors avait beau avoir changé, la pièce de théâtre elle restait la même.
Le support des cours (documentations) était pour la grande majorité élaboré par les mêmes colons et la plupart des africains étaient intellectuellement aliénés de sorte qu’ils ne pouvaient pas s’extirper des canons coloniaux.
C’est ainsi qu’un savant comme Cheikh Anta Diop a été écarté dans la majorité des programmes africains; qu’aucun savants ou inventeurs noirs n’est mentionné dans l’histoire des inventions du 18è siècle, que les savoirs et savoirs faire africains n’ont pas leurs places à l’école, que nulle part dans les programmes on ne fait allusion à la contribution de l’homme africains à la civilisation de l’universel…
Aujourd’hui, les programmes n’ont pas fondamentalement évolué, les révisions de programmes en général correspondent à des exercices de répartition de chapitres entre les différentes séries et classes; on se demande parfois à quel fin obéit ces programmes qui sont longs et lourds, sinon à celui d’abrutir les enfants et les empêcher de réfléchir.
COMMENT RÉUSSIR ET OU TROUVER LES MOYENS ?
L’école reviendra à l’école le jour où:
– Les dirigeants politiques, les enseignants donneront le bon exemple par leur comportement, car le porc ne peut pas être professeur d’hygiène.

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– L’État, investira 2/3 de son budget pendant un certain nombre d’années (Ex, un investissement massif a été fait pendant la CAN dans certains pays d’Afrique et aujourd’hui on ne parle plus d’infrastructure en football), le « tout » est prioritaire ne résoudra aucun problème.
– L’on fera recours à l’effort populaire d’investissement.
– Les médias (télévision, radio, presse écrite) contribueront à l’éducation des enfants Africains par des émissions à portée pédagogiques.
CONCLUSION 
Nous espérons faire prendre conscience par cet article de la nécessité de décoloniser les esprits.
« En Chaque africain dort un bâtisseur de Nations dont une bonne éducation devrait pouvoir réveiller » professait Cheikh anta Diop en 1984 à Niamey.
Source : http://www.revolutionafrique.com/decolonisation-education/

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1 commentaire sur Nous devons décoloniser notre système éducatif 

  1. Votre passé glorieux et le système éducationnel vous les devez aux blancs , aux Français
    en particuliers, vous vous êtes débarassés du joug colonialiste et vous avez bien fait. Vous
    avez mis les blancs dehors vous avez bien fait. Mais aujourd’hui ne venez pas pleurer
    si vous constatez que vous n’avez que régressés depuis le départ des blancs et ça vous vous
    le devez. N’allez pas trouver des boucs emmissaires à votre régression permanente, ça fait
    une éternité que vous avez chassés les blancs d’afrique, vous n’avez qu’à vous en prendre
    qu’à vous même. Je crains malheureusement pour vous que votre régression ne cesse
    de s’ accentuer c’est dommage pourtant vous aviez tout pour réussir.

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