2 janvier 2013
Nouveau gouvernement au Burkina Faso, le président Compaoré garde la Défense
Le président burkinabè Blaise Compaoré le 11 novembre 2012 à Abuja ©AFP
OUAGADOUGOU (AFP) – (AFP)
Le
président burkinabè Blaise Compaoré a
formé mercredi un nouveau gouvernement après les
législatives du 2 décembre et y garde le
portefeuille de la Défense qu’il s’était
attribué pendant les mutineries de 2011.
Dans le nouveau gouvernement dirigé par le Premier
ministre Luc Adolphe Tiao, reconduit lundi, M.
Compaoré, au pouvoir depuis le putsch de 1987, a
conservé le ministère de la Défense et
maintenu plusieurs de ses proches.
Le ministre des Affaires étrangères, Djibrill
Bassolé, personnage-clé de la médiation
menée par le président burkinabè dans la
crise au Mali voisin, garde ainsi son poste.
Il en est de même pour le ministre de l’Economie Lucien
Marie Noël Bembamba, beau-frère de M.
Compaoré au gouvernement depuis 2007.Jérôme
Bougouma, neveu du chef de l’Etat, reste ministre de
l’Administration territoriale et de la Sécurité.
La nouvelle équipe, qui compte 32 membres (contre 30
pour la précédente), voit l’arrivée de 13
nouveaux ministres et le départ de 11 autres.
La surprise est l’éviction des deux représentants
du principal parti allié de M. Compaoré depuis
2005, l’Alliance pour la démocratie et la
fédération-Rassemblement démocratique
africain (ADF/RDA).Ce parti est devenu aux dernières
législatives la troisième force politique du pays
(18 sièges), derrière le parti de l’opposant
Zéphirin Diabré, un ex-ministre de M. Compaoré.
Les négociations avec l’ADF/RDA « n’ont pas
abouti », a expliqué le porte-parole du gouvernement
Alain Edouard Traoré, après avoir lu la liste du
nouveau gouvernement.Mais le Premier ministre
« poursuit » les discussions avec ce parti, a-t-il souligné.
Alain Zoubga, ancien proche du président passé dans
l’opposition il y a environ deux décennies, fait son
retour comme ministre de l’Action sociale et de la
solidarité nationale.
Le ministère de l’Agriculture devient aussi celui de la
sécurité alimentaire dans ce pays pauvre d’Afrique
de l’Ouest, régulièrement confronté à
des crises alimentaires, comme en 2011.
Les législatives et les municipales du 2 décembre,
très largement remportées par le camp au pouvoir,
étaient les premiers scrutins depuis la vague de
mutineries qui a failli emporter le régime au premier
semestre 2011.
Il s’agissait aussi des derniers grands rendez-vous avant
2015, terme normal du dernier mandat du président
Compaoré, 61 ans, qui entretient le mystère sur
ses intentions.
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