En ce moment

"Pas de malentendu" sur l’économie française, assurent Paris et Berlin

Il n'y a pas de malentendu franco-allemand, a déclaré le ministre de l'économie français, Pierre Moscovici (le 12 novembre à Paris).

Les gouvernements français et allemand ont assuré lundi 12 novembre qu’il n’y avait ni « malentendu » ni craintes sur l’économie française, après des informations de presse affirmant que Berlin avait commandé une étude à un groupe d’économistes sur le sujet. Des médias allemands avaient écrit vendredi que le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, avait chargé un groupe de cinq « sages » – des économistes de haut rang qui conseillent le gouvernement – de plancher sur des propositions de réformes pour la France. « Il n’y a aucune demande en ce sens », a démenti lundi une porte-parole de M. Schäuble.

L’hebdomadaire allemand Die Zeit, à l’origine de l’information, expliquait que ces experts devaient trouver des solutions pour aider la France à retrouver le chemin de la croissance et à réduire ses déficits. « Le gouvernement allemand est confiant sur le fait que la France respectera les exigences du pacte de stabilité et de croissance », a souligné la porte-parole allemande.

« GARDER LE LEADERSHIP »

« Nos économies sont tellement liées, tellement interconnectées, leur dynamisme conjoint est tellement nécessaire à l’Europe que ce malentendu me semble être une tempête dans un verre d’eau, a insisté, de son côté, le ministre de l’économie français, Pierre Moscovici. Nous allons nous en expliquer s’il en était besoin mais en réalité les choses vont bien entre la France et l’Allemagne. »

Selon Libération lundi, la direction du Trésor aurait envoyé un courrier à Berlin demandant des explications sur ces allégations. Bercy a refusé de confirmer cette information et côté allemand on a assuré ne pas avoir connaissance d’une telle lettre. Jérôme Cahuzac, le ministre délégué chargé du budget, s’est montré plus dubitatif, soupçonnant quelques motivations « tactiques » outre-Rhin. « Je préfère y voir de la part des Allemands l’expression d’une amitié sincère qu’autre chose », a-t-il dit à quelques journalistes en marge de la même conférence organisée au ministère de l’économie.

Le ministre a soutenu que l’Allemagne avait conquis un certain leadership en Europe : « On peut s’interroger sur les raisons tactiques qui feraient que l’Allemagne douterait de la politique de la France, moins parce que cette politique ne lui conviendrait pas que [parce que] l’Allemagne, notre voisin, souhaiterait précisément garder ce leadership », a-t-il lancé. M. Cahuzac a rappelé que « c’est l’intérêt de l’Europe, c’est l’intérêt de l’Allemagne et c’est évidemment l’intérêt de la France que la gouvernance en Europe soit aujourd’hui plus équilibrée qu’elle ne le fut ces cinq dernières années ».

« CONSENSUS ILLUSOIRE SUR LA BONNE GOUVERNANCE DE MERKEL »

Valérie Pécresse, députée UMP pro-Fillon, s’en est prise au gouvernement sur France Info, validant les doutes allemands : « C’est honteux, pour la 5e puissance, de se faire reprendre, donner des leçons d’économie par l’Allemagne qui, jusqu’à présent, était son principal allié ; nous marchions main dans la main, nous étions respectés par les Allemands. » Pour rassurer Berlin, le plan Ayrault « est trop timoré », « je comprends que les Allemands soient inquiets, qu’ils demandent d’aller plus loin », a-t-elle exprimé.

D’autres politiques se sont montrés plus suspicieux, comme Claude Bartolone, président PS de l’Assemblée nationale, sur Europe 1. Il a déclaré qu’Angela Merkel « ferait bien de s’inquiéter pour la situation de l’Allemagne, car l’Allemagne a certes 150 milliards [d’euros] d’excédents mais à force d’avoir une politique de rigueur qui peut ruiner ses clients, elle risque de connaître elle aussi des difficultés, preuve supplémentaire que l’Europe, ça ne peut pas être que la rigueur ».

Une impression partagée par Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République (DLR), plus virulent. « Non contente d’imposer à l’ensemble de l’Europe une rigueur généralisée qui mène le continent à la ruine, l’Allemagne a désormais pour ambition de dicter, purement et simplement, la politique que ses ‘partenaires’ européens doivent suivre ». Dans un communiqué, il annonce que DLR publiera prochainement « un contre-rapport sur l’Allemagne destiné à briser ce consensus illusoire sur les bonnes leçons de gouvernance économique de Mme Merkel ».

Comoresinfos est un média qui a vu le jour en avril 2012 et qui depuis lors, prône l'indépendance éditoriale. Notre ferme croyance en l'information de qualité, libre de toute influence, reste un pilier essentiel pour soutenir le fonctionnement démocratique.

Soyez le premier à réagir

Réagissez à cet article

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


error: Content is protected !!