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Patrimoine national cherche sauveur désespérément

La conférence qui devait rassembler, hier au Cndrs, tous les acteurs du monde de la culture, à l’invitation du Collectif du patrimoine des Comores, n’a finalement pas pu se tenir. Et pour cause: aucun des officiels nationaux n’a daigné faire le déplacement. L’objectif était pourtant de faire le bilan des activités menées par cette association pour inscrire des sites comoriens sur la liste du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).

“Je suis très attristée aujourd’hui de constater que la question de la conservation du patrimoine national n’est pas une préoccupation pour les autorités de ce pays. Leur absence à ce rendez-vous, dont l’objectif devait de leur demander entre autres de soumettre officiellement une requête auprès de l’Unesco, en est la preuve“, a déclaré Fatima Boyer, présidente du Collectif.

Ce travail a commencé en juin 2006 avec la création de l’association et la première mission d’identification du patrimoine comorien, en partenariat avec l’Ecole d’architecture et de paysage de Lille entre juillet et août 2007. Une liste indicative de cinq sites historiques des sultanats des Comores fera prochainement l’objet d’une demande officielle d’inscription au patrimoine mondial.

Il s’agit des médinas de Moroni, Itsandra et Iconi à Ngazidja et ceux de Mutsamudu et Domoni à Ndzuwani. Construites entre le XIIème et le XIVème siècle, ces sultanats témoignent d’une période importante de l’histoire comorienne au cours de laquelle la prospérité du commerce maritime a favorisé la fondation et le développement des villes. Ils constituent aujourd’hui des “exemples architecturaux et urbanistiques typiques des sociétés swahilies de la côte de l’Afrique orientale“, a jugé le rapport de l’Unesco en date de janvier de l’année dernière.

“L’objectif est d’espérer un appui pour la restauration des monuments comme l’Ujumbe à Mutsamudu et de faciliter le processus de conservation et de gestion de ces sultanats mais aussi d’autres sites naturels sur l’ensemble du territoire“, a soutenu Bourhane Abderemane, directeur régional du Cndrs à Ndzuwani. Aujourd’hui, il ne reste presque plus rien du palais Dhwahira situé dans la vielle ville à Moroni et tombé en ruines dans l’indifférence totale.

“Nous présentons dans le Document national de stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté, le tourisme comme principal secteur porteur de croissance. Et voilà où nous en sommes aujourd’hui. Rien qu’avec cette liste indicative, combien d’emplois pourraient être créés pour nos jeunes“, a affirmé Azali Saïd Ahmed, membre du Collectif du patrimoine des Comores, quelques temps après l’annulation de la réunion.

Kamardine Soulé

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