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Pénurie du riz ordinaire à Ndzuwani : Vingt-neuf mille tonnes attendues d’ici à décembre

La Maison des organisations de la société civile (Mosc) de l’île de Ndzuwani a organisé, jeudi 27 septembre, une réunion d’échanges sur la situation de pénurie du riz et du pétrole lampant qui prévaut dans l’île, et sur la rentrée scolaire toujours incertaine. Y avaient donc pris part le secrétaire général du conseil des commissaires de l’île, Chamsidine Achiraf, et le directeur régional d’Onicor, Saïd Omar alias Joli, entre autres.

Les discussions se sont, cependant, largement focalisées sur la pénurie du riz. Chamsidine Achiraf, au nom de l’exécutif anjouanais, a raconté les différentes péripéties qui ont abouti à la suspension du monopole d’Onicor à Ndzuwani par le gouverneur Anissi, décision qui n’a cessé depuis de nourrir la polémique. “L’exécutif anjouanais avait officiellement saisi l’autorité fédérale sur la grave pénurie qui sévit à Anjouan. Aucun dirigeant concerné ne nous a répondu. Nous craignions qu’après le mois de ramadan, la population de l’île descend dans les rues. C’est donc pour cela que le gouverneur a pris la décision de suspendre le monopole d’Onicor dans l’île”, a-t-il expliqué.

Il a ensuite dit “regretter” que “les responsables d’Onicor continuent à nier la réalité de cette pénurie, en s’appuyant sur des chiffres”. Il a également, en ces termes, dit regretter l’attitude des notables qui ont initié une manifestation à Moroni pour dénoncer la décision du gouverneur Anissi : “J’ai rencontré, mardi matin, des familles qui ont passé la nuit devant un magasin à Mutsamudu dans l’espoir d’obtenir un peu de riz. Mais malgré que la réalité soit à ce point tangible, des gens continuent à la nier et nous accusent de séparatisme, comme ces notables qui ont manifesté à Moroni. Je crois qu’ils auraient mieux fait d’interpeller l’autorité sur la situation de famine qui prévaut à Anjouan, au lieu de nous accuser à tort de séparatisme. Car, qui connait le parcours du gouverneur Anissi n’oserait jamais lui coller cette accusation”.

De son côté, le directeur régional d’Onicor a expliqué les raisons de cette pénurie. “Nous avions mis du temps pour comprendre pourquoi la quantité de riz que nous injections à Ndzuwani ne suffisait jamais : c’est que, au temps où les commerçants de l’île importaient le riz, les données étaient falsifiées. Les manifestes indiquaient régulièrement une quantité inférieure à celle réellement importée. Du coup, la douane était largement perdant”, a-t-il fait savoir.

Et de donner ensuite ces chiffres : “L’on nous disait qu’Anjouan consommait 2.100 tonnes de riz par mois, or il s’est finalement avéré que le chiffre réel est de 3.600 tonnes”, a-t-il indiqué. Le représentant d’Onicor à Ndzuwani soutient que c’est Spanfreight Shipping, dont la filiale Asc assure la manutention au port de Mutsamudu, qui est à l’origine de tous ces problèmes.

“Asc, c’est en réalité trois sociétés qui opèrent ici, et qui font, en plus de la manutention, du commerce et de l’affrètement. Au temps où les commerçants anjouanais importaient le riz, c’est une des filiales [Istburn, ndlr] qui les en fournissait. Avec la reprise du marché par Onicor, celle-ci est devenue perdante et, comme c’est encore le conglomérat qui contrôle l’affrètement au port de Mutsamudu, leur façon de nous mettre des bâtons dans les roues et de toujours retarder nos bateaux. D’où cette situation de pénurie chronique”, a-t-il expliqué.

Le directeur a cependant annoncé l’arrivée de 12.000 tonnes de riz conteneurisées et de 17.000 autres tonnes en vrac d’ici le mois de décembre. “Si les bateaux arrivent pour une fois à la date indiquée”, a-t-il conditionné. Il a aussi fait savoir que maintenant Onicor est en mesure d’assurer la continuité des commandes, puisque la société a reçu “une subvention gouvernementale d’un milliard pour renflouer ses caisses”.

Il a effectivement admis que jusqu’à récemment, la société n’était pas en mesure de financer ses commandes, c’est pourquoi, à ndzuwani, il avait fait appel au concours financier de commerçants.

SM

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