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Personne n’a le soutien de la majorité du peuple

Comme en 2001, l’histoire se répète. L’idée de la tenue d’un referendum, donnant l’occasion aux comoriens de se déterminer sur l’avenir institutionnel de leur pays, semble de plus en plus emballer nos consciences. Nombreux sont les comoriens qui au départ de la mise en place de cette nouvelle constitution en 2002, faisaient semblant de ne pas y comprendre grand-chose, commencent aujourd’hui à saisir les effets de cette constitution. Quinze ans après, on revient sur le même schéma et les mêmes erreurs. Pourtant, chacun de nous porte son jugement, son appréciation mais aussi ses désolations par rapport à cette constitution et tout le monde se converge sur une seule vision, « il faut reformer ».
Mais voila plutôt qu’au lieu de se réjouir de l’adhésion a cette ingénieuse idée de « reformer », les politiciens qui aiment souvent parler au nom du peuple même sans avoir reçu un mandat, sont mal à l’aise. Ils s’agitent, ils gesticulent, on dirait qu’ils sont en désespoir de cause. Pourtant, dans les bus, les rues, les lieux de travail, bref les endroits des grandes rencontres publiques, un seul mot domine les conversations, c’est le referendum en perspective.

Restant perplexe, tout en pensant que le devoir des partis politiques ou des leaders d’opinion, consiste à expliquer à la population l’intérêt de voter pour ou contre ce projet soumis à leur appréciation, l’opinion publique reste inconsciente. La classe politique s’intéresse à d’autres préoccupations. Or, la triste réalité que vit la classe politique comorienne dans son ensemble, est qu’elle est déconnectée de l’opinion publique. En clair, cette classe politique que ce soit de l’opposition ou du pouvoir n’a pas le soutien de la majorité de la population (Zinu Nkalizi na wuhadazi). L’écart entre la classe politique et l’électorat se creuse de plus en plus pour de raisons évidentes. La plus remarquable est le manque de sérieux de certaines personnalités qui se réclament politiques.

Dans le cas de l’opposition, et dans tous les régimes, nous pouvons épingler leur manière de tout boycotter. Nous avons à faire face à une race d’opposant qui s’arrange toujours à être absents lors des grand rendez-vous ou les questions d’intérêt national sont débattues et réglées. Cette opposition ne fait que boycotter depuis 2001 et c’est le peuple qui est toujours perdant. Le dernier fait en date étant le refus de participer aux assises nationales. Pourtant, même les novices savent que la politique de la chaise vide ne produit pas de bons résultats. « Les absents ont toujours tort », dit un adage populaire. Cela est aussi valable en politique.
L’autre raison qui fait que les comoriens ne veulent plus espérer en cette classe politique est l’inconstance de ses leaders qui ne font que changer d’opinion au gré de circonstance. L’impression négative qu’ils suscitent dans l’opinion, à travers leur comportement, est qu’ils manquent de conviction. Voici d’ailleurs un fait pour étayer ce propos. Les leaders qui ont été les premiers à lancer publiquement le débat sur le changement de la constitution en 2009, en qualité de parti au pouvoir, en considérant que cette constitution comprend beaucoup de failles, ont changé subitement d’avis une fois le débat relancé en 2018. Ils estiment que la constitution de 2002 est dorénavant la plus vertueuse. Ces leaders veulent donc, d’une chose et son contraire.

Plus d’un manque de vision claire du pouvoir et l’absence d’une orientation de sa politique, les leaders de l’opposition manquent de vision politique claire devant le peuple. La politique ne se résume pas à l’art de critiquer. Il serait intéressant que l’opposition propose un projet de société alternatif. Un projet réaliste, mais l’opposition comorienne est habilitée à la critique. Cependant, elle n’a jamais proposé de projet alternatif qui puisse faire rêver les comoriens. Et à défaut de ce que l’on veut, la population se contente de ce que l’on a.

Par ailleurs, la plus part des ces hommes politiques qui se réclament aujourd’hui de l’opposition ou du pouvoir, ont eu à occuper à un moment de leur parcours, des hautes fonctions au sein de l’administration publique ou du gouvernement. Leur gestion des affaires publiques n’a pas été élogieuse. Et ils se présentent encore aujourd’hui comme seul alternatif. Heureusement que le peuple en est bien conscient que tous ces hommes politiques ne sont que des bons parleurs. Et comme ils ne tiennent qu’à leur survie politique et celle de leur famille, ils tentent d’exploiter d’autres pistes.

Ayant perdu tout espoir, ces politiciens se sont constitués un label de « tout boycotter ceux qui ne les arranges pas ». Ils appellent aux manifestations, ils demandent a des innocents de descendre dans la rue, pendent que ses propres fils étudient dans des bonnes écoles et universités en Europe, aux Etats-Unis et dans le monde arabes. ( halafu wedja wehadaya wowana wahé mabani hawo).

Nakidine Hassane

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2 commentaires sur Personne n’a le soutien de la majorité du peuple

  1. Finalement, je peux conclure que votre analyse et appel de l’opposition à battre campagne pour expliquer aux comoriens les tenants et les aboutissants d’un référendum fabriqué en toute pièce est enfantin et avec objectif de valider ce référendum et permettre à un fou de rester à Beit-Salam durant une période qu’il s’est lui même fixée et pendant cette période organiser sa succession par ses descendants……en vous lisant, on a l’impression d’avoir fait le plein des poches avec les pétrodollars saoudiens parce qu’azali a mis sou scellé Sambi et la lapidation des quelques recettes des 5 sociétés d’état du peuple comorien.

  2. mais comment voulez-vous qu’une opposition vous présente un programme de gouvernement pour l’avenir des comoriens comme vous le réclamez dans un contexte de désordre institutionnel, d’une dictature, d’emprisonnement d’hommes politiques…comment voulez-vous proposez à l’opinion publique un programme de gouvernement pour l’avenir des comoriens avec un régime qui passe en force devant les yeux de tout le monde intérieur et extérieur qui a acté sue les pseudos assises nationales et bientôt sur la mascarade de référendum avec 88% des oui….ne prenez pas l’opposition comme des idiots, battre campagne pour dire non, manière de cautionner azali et ses sbires et tomber dans son piège consistant à la tromperie dont les comoriens en sont témoins avec la ruse qu’a subi Sambi de la part d’azali.

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