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Assises nationales: « Personne ne doit être ou se sentir exclu de ce dialogue national »

Discours de Son Excellence Monsieur AZALI Assoumani, Président de l’Union des Comores, à l’occasion de la célébration de la Journée Internationale de la Paix. Liwara, Anjouan le mardi 10 octobre 2017 —————–
Excellences, Mesdames et Messieurs
Honorable assistance ;
Comme chaque année, à l’instar des autres pays du monde, notre pays célèbre la Journée Internationale de la paix, le 21 septembre.
Cette année, une cérémonie s’est tenue au Conseil de l’île de Ngazidja pour marquer cette date et je voudrais saisir cette opportunité pour remercier les autorités politiques, militaires et religieuses du pays qui y ont pris part.
Et la cérémonie d’aujourd’hui à Liwara sur l’Ile d’Anjouan, est une heureuse nouvelle occasion, qui permet aux acteurs politiques, économiques et sociaux ainsi qu’aux mouvements associatifs et aux ONG présents à Anjouan, « OBE OBE », de s’impliquer dans la promotion de la paix, en célébrant à leur tour cette journée.
J’ose espérer que Dieu nous gardera en vie, pour que nous la célébrions à Mwali l’année prochaine et, pourquoi pas à Mayotte Insha-Allah car, en tout, Allah est Capable.
Je suis heureux d’y prendre part pour honorer cette cérémonie et je remercie les habitants de Liwara et de la toute région, pour leur accueil chaleureux. Je remercie les organisateurs de cette cérémonie, de nous donner l’occasion de marquer cette Journée, proclamée par l’Assemblée Générale des Nations Unies, en vue de renforcer l’idéal de paix, tant au sein des pays et qu’entre les pays eux-mêmes.
Je voudrais réserver une mention particulière et adresser des félicitations et des encouragements appuyés, aux associations Salam et « OBE OBE », ONG nationales, qui œuvrent pour la consolidation et le maintien de la paix dans notre pays.
Je salue ici la présence du Représentant du Système des Nations Unies, notre frère MATHIAS et de ses collaborateurs. Je les remercie pour leur implication et leur engagement à nos côtés, dans toutes les initiatives et les projets visant à consolider la paix.
A travers eux, je salue et je renouvelle mes remerciements au Secrétaire Général de l’ONU que j’ai eu l’honneur de rencontrer récemment à New York, lors de la 72ème Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies, pour le grand intérêt qu’il accorde à l’évolution de notre pays.
Honorable assistance,
Le thème de la Journée pour cette édition  : « Ensemble pour la paix : Respect, dignité et sécurité pour tous » a été choisi, dans le cadre d’un partenariat mondial, pour promouvoir l’initiative des Nations Unies, lancée le 19 septembre dernier à l’occasion du Sommet des Nations Unies pour les réfugiés et les migrants, visant à favoriser le respect, la sécurité et la dignité pour toute personne forcée par les circonstances à malheureusement fuir son domicile ainsi que ceux à la recherche d’une vie meilleure.
En clair, il s’agit, de réunir les organismes du système des Nations Unies, les 193 États Membres de l’ONU, des entités du secteur privé et de la société civile, des établissements universitaires et des citoyens, pour soutenir, à travers le monde, la diversité, la non-discrimination et l’acceptation des réfugiés et des migrants qui, le plus souvent, sont la conséquence directe de la guerre et de l’insécurité.
Honorable assistance,
 La culture de paix est le socle sur lequel repose la société comorienne et nous devons en être fiers.  La paix est en effet une denrée dont s’est toujours nourri notre pays. L’histoire nous apprend que malgré la réputation du pays aux Sultans batailleurs collée à nos iles par des étrangers qui en ont eu une vue artificielle, la population comorienne est, et a toujours été pacifique.
Comment en serait-il autrement, quand l’éducation de base reposait sur les pratiques de notre religion, l’islam, qui a toujours prôné la fraternité, le bon voisinage, la conciliation, la réconciliation, la tolérance et le respect de la dignité humaine ?
Ce sont ces principes, Mesdames et Messieurs, qui ont façonné nos us et coutumes, nos traditions et notre culture millénaire et non les  sectes et l’extrémisme, que certains inconscients tentent d’importer de nos jours, dans notre pays.
C’est cette culture de paix et les principes qui la fondent, qui a toujours favorisé le dialogue, le « mashwara » à la comorienne, mère de toutes les solutions en cas d’incompréhension, de divergence ou de conflits, qui constitue notre principale richesse.
Nos prédécesseurs l’ont pratiqué à divers moments cruciaux de notre Histoire et nous y avons eu recours dans l’Histoire récente de notre pays, lorsque la paix et la sécurité, ont été menacées par le séparatisme.
La réconciliation nationale notamment, qui nous a permis de sauver notre pays du chaos et de le doter de nouvelles institutions consensuelles, voici près de deux décennies, est le fruit de ce bien précieux, la paix, la culture de la paix, que nous devons préserver jalousement.
Aujourd’hui, la consolidation de cette paix, passe par le renforcement de l’Etat de droit, la bonne gouvernance, la cohésion sociale et le dialogue permanent entre les institutions et les acteurs sociaux.
C’est pourquoi, j’ai accédé à l’initiative du Mouvement du 11 aout, lancé voici deux ans par les ainées, les sages et les leaders de notre pays, pour des assises nationales en décembre prochain, afin que dans un dialogue apaisé et détendu, entre les différentes composantes et forces vives de la Nation comorienne, nous fassions le bilan des nos 42 ans d’indépendance.
Je suis convaincu qu’en évaluant le passé et en en tirant les leçons, nous pourrons mieux jeter les bases d’un meilleur avenir pour les générations présentes et futures. Nous pourrons mieux, faire face ensemble, aux immenses défis que nous devons relever, en vue de sortir notre pays de la médiocrité politique, économique et sociale et, comme je le dis toujours, pour l’inscrire parmi les pays émergents d’ici 2030.
C’est dire que les surenchères, les polémiques stériles dont nous nous sommes habituées, n’ont pas leurs places dans ces assises nationales tout comme les réflexes insulaires. Il s’agit de nous regarder en face, en tant que comoriens, de nous dire la vérité, dans le respect de tous et en toute responsabilité.
C’est pourquoi, j’ai toujours souhaité  et je le souhaite toujours, que ces assises soient inclusives, participatives, représentatives et élargies car personne ne doit être ou se sentir exclu de ce dialogue national. Personne ne doit être ou se sentir tenu à l’écart.
J’y veillerai personnellement car je suis convaincu que c’est dans ces conditions que nous parviendrons à des débats constructifs et à des conclusions positives.
J’y veillerai car c’est ainsi que nous renforcerons la paix, la sécurité, la quiétude et la stabilité dans notre cher pays
Le partenariat et l’accompagnement de la communauté internationale et des institutions internationales et régionales, que j’ai sollicité, dans le cadre de ma mission à New-York, ne doit pas être une source d’inquiétudes, au contraire.
Les partenaires qui ont été au chevet de notre pays, alors qu’il était menacé de dislocation par le séparatisme, sont les bienvenus, pour nous accompagner dans ces assises, par leur parrainage et leur expertise.
Honorable assistance,
 
La paix dans notre pays, se consolidera aussi par le renforcement de l’unité nationale, qui a pour base, non seulement une unité territoriale, linguistiques et culturelle mais aussi son unité religieuse, qui a toujours favorisé la paix, la compréhension mutuelle et la tolérance dans le pays.
Et puisque nous nous trouvons à Anjouan, permettez-moi de rappeler la responsabilité particulière de cette île dans la consolidation et la préservation de la paix. Ici, plus que dans toute autre île, nous avons vécu et connu les risques liés à l’absence de paix, de sécurité et de concorde.
Les habitants des autres iles ont des leçons à prendre de l’expérience anjouanaise pour que plus jamais, la paix ne soit menacée dans notre pays.
C’est dans environnement pacifique que nous pourrons créer les conditions du développement durable de notre pays.
 
En ambitionnant d’inscrire notre pays parmi les pays émergents à l’horizon 2030, nous ne visons autre chose, que la réalisation des objectifs du développement durables fixés également à l’horizon 2030, avec la lutte contre la pauvreté, la faim, la maladie, l’insécurité et la violence car la paix n’est pas seulement l’absence de guerre mais aussi la sécurité, l’accès équitable et de qualité à l’Education, à la Santé et à la Protection Sociale, le droit à l’eau potable, à l’électricité, à l’assainissement et à l’hygiène.
 
Je crois profondément en notre capacité au sursaut national pour y parvenir et hisser notre pays à un niveau où chaque comorienne et chaque comorien peut vivre dignement, dans la paix et la sécurité.
 
Vive la République
Vive l’Union des Comores dans la paix
Que vive la paix dans le monde
Je vous remercie.

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